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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

David Bowie n'est pas mort / Sonia David

Robert Laffont, 2017

Robert Laffont, 2017

"Tu fais ce que tu veux, mais c'est complètement con."
Typique : notre mère tient à ce qu'on ne la confonde pas avec aucune autre mère, qu'on ne la confonde avec personne. Alors elle n'interdit pas. Elle donne son avis...

 

Au lendemain de la mort de leur mère, trois sœurs se retrouvent pour préparer les obsèques. Cela fait des années qu'elles n'ont plus grand chose à se dire, malgré le repas annuel durant lequel elles tentent de se retrouver. 

Vider l'appartement, se partager des objets, trier, jeter, entrer dans l'intimité de cette mère inconnue et finalement, faire ce qui était défendu jusque-là : ouvrir les tiroirs, les armoires, les lettres...

 

Ce sont des moments très éprouvants pour les trois sœurs qui réagissent chacune à leur manière !

Anne, Hélène (la narratrice) et Emilie ne peuvent se soustraire à la présence pesante de cette mère qui n'a pas su leur manifester l'amour qu'elle leur portait.

 

C'était une mère tyrannique et égoïste, fantasque même par moment, une mère despote et cruelle parfois.

Elle leur avait imposé à chacune une couleur fétiche pour leur habillement.

Le bleu...c'était pour Anne, l'aînée.

Est-ce pour cela qu'elle est devenue froide et distante en grandissant, a toujours su garder ses émotions et ressentis pour elle, et s'est enfuie pour vivre aux Etats-Unis sans jamais pour autant renier ses responsabilités ?

Le marron...c'était pour Emilie, la plus petite. 

Est-ce pour cela qu'elle est devenue triste et dépressive, fragile et mal dans sa peau.

Elle a toujours pensé (et cru) que personne ne l'aimait !

Pourtant c'était une enfant très gaie. Maintenant, devenue adulte, elle pleure pour un rien, et a une sensibilité à fleur de peau. 

Quant à Hélène, elle a eu la chance d'hériter d'une couleur chatoyante et changeante...le violet. 

Ces couleurs imposées par leur mère ont-elles changé leur caractère ? Hélène est persuadée que oui...

 

Mais cette mère qu'Hélène a surnommé méchamment "ma connasse de mère" quand elle en parle à ses connaissances, évitant ainsi d'entrer dans les détails de sa vie et de ses problèmes, et surtout de parler de son enfance, elle a su leur donner envie de construire leur vie, de devenir indépendantes.

Hélène la croyait increvable. C'est bien connu, la "méchanceté ça conserve" disait-elle à qui voulait l'entendre, mais le jour où elle n'est plus là...plus rien n'est pareil et les trois sœurs malgré leur cinquantaine passée, sont totalement perdues. 

 

C'est seulement à la mort de David Bowie quelques temps avant la mort du père qui les quittera un an tout juste après leur mère, que les souvenirs d'une enfance heureuse, de moments partagés entre sœurs, et d'une complicité tombée dans l'oubli, referont surface.

Pourquoi David Bowie ? Parce que Anne l'aînée a su ainsi se démarquer de la famille et de ses goûts pour la musique classique, en aimant autre chose. Elle avait pourtant tendu la main à Hélène pour l'inviter à s'affranchir elle-aussi de l'autorité maternelle. Mais Hélène n'a pas su ou pas voulu en profiter. 

 

Voilà un roman très intimiste qui est forcément, d'après moi, en partie autobiographique. Il montre bien la complexité des liens familiaux.

Beaucoup de fratries se délitent au fil du temps même lorsque les différents membres ont des souvenirs d'enfance communs heureux, et en particulier quand les parents ne sont plus là.

Personne n'est obligé d'aimer ses parents, ce qui ne nous empêche en rien de nous construire et d’honorer leur disparition.

Enfin, ce roman montre qu'il n'est pas facile de s'aimer, de se parler, de se comprendre car tous les membres d'une famille sont des êtres différents, même s'ils ont reçu la même éducation et ont les mêmes parents. 

 

Je ne suis pas arrivée à entrer complètement dans ce roman pourtant écrit avec des mots simples et  beaucoup de justesse. Je me suis trouvée un peu en-dehors, non pas en position de voyeur, mais plutôt comme si j'écoutais une amie me parler de son enfance, de ses parents et de sa famille avec des mots très durs, crus voire choquants, que moi-même je n'ai jamais employés pour parler de ma propre mère, ni même jamais seulement songé à employer. 

 

Du coup en restant au-dehors, j'ai été peu touché par les personnages et davantage par certaines situations qui ont pour moi un petit air de vécu. 

Heureusement, il y a des moments drôles dans ce roman, d'autres très réalistes comme par exemple les différentes réactions de chacune des sœurs au moment des obsèques et du tri de l'appartement, et devant cette impression de violer un interdit quand on ouvre les armoires ou les tiroirs. Qui n'a pas vécu cette sensation en vidant la maison de ses parents ?

 

Mais malgré ses côtés positifs et les sujets qu'il aborde avec réalisme, je ne crois pas que je garderai un souvenir impérissable de ce roman. 

Il a cependant un intérêt indéniable à mes yeux : il peut aider des personnes à faire leur deuil de leurs propres parents et ça c'est important. 

 

La mort de David Bowie est une mort idéale, n'est-ce pas, nette, immatérielle, pas besoin de tableau Excel, pas d'administration, pas d'appartement à vider, ni de contingences autres, toutes ces choses qui, je le sais à présent, relèguent à plus loin, à plus tard, la vivacité de la douleur.

Aujourd'hui nous avons plutôt des expressions, de petits signes de reconnaissance glanés au long de nos propres vies...
Et je vais vous dire : chaque fois que j'entends l'une ou l'autre prononcer son mot, son expression, il me vient comme une évidence que les enfants uniques sont terriblement à plaindre.

 

Ce roman entre encore dans le challenge de Philippe "Lire sous la contrainte...Le titre du livre devait contenir le son "è". 

David Bowie n'est pas mort / Sonia David
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M
Il m'intriguait celui-ci depuis sa sortie. Hum... je prends note. Merci pour la chronique.
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C
merci pour ta réponse pour cette petite fleur que je vois lors de mes balades. merci pour cette idée lecture, cela donne envie. bises.celine
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M
et oui ces photos de maman et leurs petits nous font craquer, et l'n m'a fait penser que j'aurai dû les mettre le jour de la fête des mères....mais voilà je n'y ai pas pensé....doux jeudi en espérant un peu de soleil
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P
Il me semble avoir déjà rencontré ce bouquin sur les blogs. Il ne m'attire pas trop...<br /> Merci pour cette nouvelle participation à mon challenge et bonne nuit.
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C
Ça semble intéressant mais ce n'est pas mon style. Peut-être que ça peut toucher certaines personnes ayant vécu du semblable? Bises et bonne soirée.
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M
C'est ce que je pense aussi :) bises
L
C'est qu'il reste les souvenirs
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D
oui, c'est souvent ce qu'on dit face à une disparition, mais...
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L
Merci pour ton ressenti, oui je pense que cela peut raviver certains souvenirs. <br /> Je ne suis pas tentée pour le lire...<br /> Le début du printemps est pour moi la période idéale pour les balades dans le marais Poitevin<br /> Bonne journée
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M
Je comprends bien...Moi-même j'ai beaucoup hésité
E
même ressenti, ce livre m'a dérangée, irritée parfois... donc déçue
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M
Et bien contente de savoir que nous avons ressenti la même chose. Je n'ai pas aimé les mots qu'elle utilise pour parler de sa mère
N
C'est tentant, pour une lecture tranquille, en été. Merci!
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M
Euh je ne qualifierai pas du tout ce roman de lecture tranquille pour l'été !
K
Si l'occasion se présente, je ne dis pas forcément non mais, je me connais................. Si l'un ou l'autre personnage ne me plaît pas, j'ai la fâcheuse tendance de ne pas terminer la lecture du roman.
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M
Je le fais aussi mais là, il y avait aussi des moments qui sonnaient juste et j'ai poursuivi ma lecture...
L
pas lu et pas envie de me mettre dedans en ce moment vu un évènement récent. Bizzz des Caphys
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M
Je comprends...moi j'ai fait mon deuil depuis longtemps...
É
Bonjour Manou. Je le lirai peut-être mais pas de mon plein gré. Je plaisante. Pas tout de suite en tous les cas... Bonne journée et bisous
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M
J’avais beaucoup entendu parler de ce livre mais je n’avais jamais franchi le pas, et ton avis ne va pas m’y aider. Alors, je ne vais pas me forcer mais si par hasard je « tombe » dessus, je ne dis pas non. C’est une réponse de Normand, çà ! Bisous Manou.
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D
C'est dommage qu'on ne puisse s'identifier aux personnages, du coup on reste en dehors de l'histoire au lieu de la vivre pleinement. Mais comme tu dis, il peut être intéressant pour faire son deuil. Bonne journée
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M
Chez les lecteurs les avis sont partagés :)
M
Je vais essayer d'aller voir d'autres avis sur ce livre, c'est bien d'avoir plusieurs sons de cloches, bien que ton ressenti est souvent proche du mien
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M
Tu as bien raison ! Je fais ça aussi avant de me décider...Ce qui m'a peut-être détournée de cette lecture c'est cette agressivité envers la mère, un sentiment que je n'ai jamais vécu, les mots employés...
M
Bonjour chère Manou,<br /> J’avais vu ce livre un peu partout, il a eu du succès !<br /> David Bowie n’est pas ma tasse de thé, l’histoire n’a pas l’air mal.<br /> C'est triste, je passe. Je ne le sens pas trop.<br /> Belle chronique.<br /> Bonne journée, bisous.
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Q
Je ne crois pas que je le lirai... peut-être parce que j'ai adoré ma mère.<br /> Mais merci pour cet avis de lecture.<br /> Passe une douce journée.
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M
pas toujours évident de faire le deuil d'une personne que l'on a aimé....passe une douce journée
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L
Et pourtant ce que tu en dis m'attirerait bien vers une lecture....<br /> Une folcoche moderne en quelque sorte et moins de retenue de la part des enfants pour en parler.<br /> Gros bisous et belle journée.<br /> LAVANDINE<br /> http://lorgnettedunjour.canalblog.com/
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