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Comme je vous l'ai dit récemment, je suis allée avec mes amies visiter l'exposition "Botero, dialogue avec Picasso" qui se tient jusqu'au 11 mars à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence.
L'exposition nous présente les œuvres de Fernando Botero sous un angle inédit : celui de ses affinités artistiques avec Pablo Picasso. Bien que les deux artistes ne se soient jamais rencontrés, Fernando Botero a imaginé ce dialogue avec celui qu'il considère comme le plus grand maître du XXe siècle.
C'est une belle façon de découvrir ce peintre, sculpteur et aquarelliste colombien que nous connaissons tous pour ses personnages aux formes rondes et généreuses...
Je vous rappelle que je n'avais que mon téléphone portable, mes photos ne sont pas géniales donc, mais cela vous donnera un bref aperçu, non exhaustif, de la richesse de cette exposition.
Toute ma vie, j'ai regardé Picasso avec intérêt puisqu'il est le plus grand artiste du XXe siècle et toutes ses périodes sont importantes.
Picasso a su tout réunir dans son art : la lutte et la tendresse, la subtilité et les ténèbres.
Dès sa jeunesse, Fernando Botero s'est intéressé à Picasso. Il admire la sensualité de ses œuvres et de ses volumes, et la richesse de sa palette.
Tous deux portent un regard subjectif sur la réalité...
C'est donc ainsi que lui est venue l'idée de mettre en regard certaines de ses œuvres, avec celles de celui qu'il a beaucoup admiré tout au long de sa vie. Il s'agit, non pas de comparer, mais de "dialoguer" et donc d'ouvrir chacun des thèmes choisis aux mêmes questionnements...
Tout un programme !
Picasso a tout osé et Botero est un artiste surprenant lui aussi mais qui cherche toujours à comprendre comment les autres artistes ont trouvé leur voie...
Plus de cinquante œuvres de Botero font donc écho à une vingtaine d'œuvres de Picasso, issues du Musée National Picasso-Paris, du Musée Picasso de Barcelone ou de collections privées.
Bien sûr, je n'ai pas pris toutes les œuvres en photos...Une expo ça se regarde aussi !
Le Portrait, le nu, la Nature morte, l'Histoire, la Corrida, le Cirque...voici quelques-uns des thèmes abordés dans l'exposition.
Le thème du portrait, que le visiteur peut découvrir dans la première salle, montre l'intérêt que les deux peintres partagent non seulement pour le portrait mais aussi pour l'autoportrait.
J'ai aimé voir la façon dont chacun représente un de ses proches.
Ainsi, Picasso représente son fils Paul déguisé en arlequin. Il a trois ans et lui sert de modèle.
Et Botero, lui, représente son fils Pedrito, en train de peindre.
Il faut savoir que Fernando Botero réalisera beaucoup d’œuvres de son petit Pédro, mort à l'âge de 4 ans dans un terrible accident de la route, durant lequel le peintre sera lui même gravement blessé.
Je travaille toujours d’après mon imagination, ou ma mémoire. Tout ce que je peins, c’est de l’imagination, même
les portraits.
Dans la deuxième salle, le visiteur découvre comment l'artiste s'approprie les œuvres des autres artistes. Il ne s'agit pas de copie mais bien d'une véritable réinterprétation des œuvres d'auteurs classiques comme Raphaël, Cranach, Velazquez...C'est une partie très intéressante avec un diaporama qui permet de comparer les tableaux des grands maîtres à ceux réalisés par Fernando Botero.
Dans la troisième salle, on peut découvrir en grand format des natures mortes, oeuvres de Botero, qui tiennent toute la hauteur des murs.
Chez lui les formes et les proportions sont déformées et les œuvres gigantesques. Mais de ses œuvres émanent toujours douceur et rondeur...
Voici une des oeuvres plus modeste (en taille) de Picasso, mais non moins intéressante...
La quatrième salle est consacrée au nu. Fernando Botero, comme Pablo Picasso et bien d'autres artistes, ont exploré le nu. Botero a accentué comme à son habitude les formes rondes et féminines de ses personnages et Picasso n'a pas toujours disloqué les corps...une surprise pour beaucoup de visiteurs qui ne connaissaient pas ce tableau.
La cinquième salle nous réserve une surprise puisqu'il s'agit d'un film dans lequel Botero est interrogé sur son oeuvre et sur les liens qui l'unissent à celle de Picasso. Propos recueillis lors d'un interview de l'artiste.
Nous retrouvons ensuite les artistes face à l'Histoire avec un grand H dans la sixième salle.
Tous deux se sont employés à perpétuer le devoir de mémoire à travers leur art. Ils ont donc représenté l'histoire de leur pays, à travers des événements violents qui les ont particulièrement touchés.
Botero a été le témoin d'événements dramatiques dans son pays : tremblements de terre, assassinats en Colombie.
Picasso lui, retrace aussi des événements violents. Si la plupart d'entre nous connaissent déjà son célèbre tableau, illustrant le bombardement de "Guernica" pendant la guerre civile espagnole, je ne pense pas que vous soyez nombreux à connaître celui qu'il a intitulé "Massacre en Corée" qui relate les violences durant la guerre de Corée. Personnellement, je ne l'avais jamais vu.
Tous deux ont partagé la même passion pour la corrida donc des taureaux, des toreros et autres scènes de corridas sont mises en avant dans la salle 7.
Je n'apprécie pas du tout la corrida, mais je vous montre néanmoins deux des œuvres de Bottero...
La salle 8 nous parle du cirque, des spectacles ambulants et du carnaval...
Là encore les deux artistes se rejoignent et illustrent ce thème beaucoup plus gai que le précédent...
Enfin, la salle 9 termine l'exposition dans la joie, la danse et la musique, les fêtes foraines et les bals populaires...chacun illustrant ce thème aimé à sa manière !
Tout artiste avec des idées est obligé de déformer la nature. L'art, c'est de la déformation, il n'y a pas d'oeuvre d'art véritablement réaliste.
Prendre quelque chose que les autres ont déjà fait et le faire de manière différente : voici la véritable originalité.
Un artiste est toujours un critique des autres artistes.
J'espère que la visite un peu longue, de cette exposition vous a plu !
J'ai trouvé intéressant ce regard en vis-à-vis de ces deux artistes, et j'ai découvert beaucoup d'œuvres que je ne connaissais pas.
Si vous habitez la région, ne la manquez pas !
Nous aurons l'occasion de retourner à l'hôtel de Caumont pour voir d'autres expositions et ce sera l'occasion de le visiter plus longuement...