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Lors de mes quelques jours en Camargue au mois de juin dernier, nous avons visité le Parc Ornithologique de Pont de Gau qui se situe à quelques kilomètres des Saintes-Maries de la mer, en plein coeur de la Camargue.
Ce Parc ornithologique est une réserve naturelle qui accueille des milliers d'oiseaux sédentaires ou de passage. C'est l'endroit idéal pour mieux appréhender ce milieu humide typiquement camarguais, d'une grande richesse biologique.
Bien sûr, ce n'était pas ma première visite dans ce parc de ma région car, non seulement, j'y suis allée dans ma jeunesse, mais j'y ai emmené mes propres enfants, et ensuite, j'ai accompagné plusieurs fois des sorties de classe de tous âges.
Mais y aller avec mes amies, c'était encore une fois l'occasion de le redécouvrir, différemment.
Un peu d'histoire
Créé en 1949 par André Lamouroux, un camarguais passionné d'ornithologie, le Parc de Pont de Gau n'était au départ qu'un simple "zoo".
A l'époque et jusque dans les années 70, où son fils René prend le relais, le "zoo" ne montre que des oiseaux en volières. Je l'ai visité à cette époque et c'est vrai que c'était plutôt tristounet...surtout de voir des oiseaux sauvages en cage.
René Lamouroux restructure totalement le site : il ouvre les volières, recrée les conditions de vie en liberté, restructure les espaces pour que les oiseaux en particulier viennent nicher...
En 1987, il agrandit encore le domaine, en louant au Parc Naturel Régional de Camargue, le marais de Ginès, adjacent au parc, puis il en devient le gestionnaire exclusif en 2005.
Cet espace plus sauvage est géré par l'équipe du parc qui en assure la gestion hydraulique, les aménagements et la maintenance des structures, les postes d'observations qui permettent d'observer la nature d'encore plus près, les petits ponts, les barrières...
L'aménagement des chemins est fait pour que les visiteurs puissent s'intégrer en toute discrétion au paysage. Chaque biotope propre à chaque espèce est recréé et des îlots de reproduction sont aménagés pour que les oiseaux nichent sur place.
Résultat : Le parc s'étend aujourd'hui sur 60 hectares !
Le parc
Aujourd'hui je vais vous faire faire un tour rapide du parc et de sa faune. Puis les jours prochains nous regarderons d'un peu plus près les oiseaux qui y vivent...
Le parc est un vaste espace organisé en trois zones : la zone d'accueil, le circuit court et le circuit long, plus "sauvage" et calme.
Pas de panique, un plan vous est remis à l'accueil quand vous prenez votre ticket d'entrée. En été vous pouvez être là dès 9 heures du matin (10 heures en hiver).
Inutile de chercher les horaires de fermeture : il n'y en a pas ! En effet vous pouvez rester aussi longtemps que vous voulez dans le parc et en sortir à l'heure que vous voulez même tard dans la nuit si vous n'êtes pas mangés avant par les moustiques. Le tout est d'avoir pris votre billet avant 19 heures en été (et 18 heures en hiver), horaires de fermeture du guichet.
La balade totale fait 7 km et vous prendra la journée si comme nous, vous vous arrêtez chaque fois que vous voyez un oiseau passer, et si vous vous installez dans un observatoire, ou grimpez dans une tour, vous pourrez même y passer la semaine...
Je plaisante, mais voilà pourquoi nous n'avons fait que le petit sentier de 2 km 600 et passé trois heures dans le parc, au lieu des 1 heure 30 indiquée sur le circuit pour parcourir la totalité, car bien sûr vous vous en doutez on ne va pas dans le parc pour y faire un footing !
Et puis quand on aime on ne compte pas...
La zone d'accueil permet de visualiser le domaine et ses missions dans son ensemble.
Le parc a une mission de protection des espèces. Le personnel participe au suivi national des populations d'oiseaux bagués, notamment des flamants roses et des cigognes.
C'est d'ailleurs dans ce parc, que j'ai vu des cigognes (blanches et noires) pour la première fois autrement qu'en photos !
Roubines, sansouires, étangs et marais permettent d'accueillir une faune et une flore variées.
Le paysage est très varié aussi grâce aux étendues de roselières...
Dans le parc, comme dans toute la Camargue, certaines espèces d'oiseaux sont visibles à l'année, d'autres espèces font une étape plus ou moins prolongée, mais indispensable pour reprendre des forces lors de leur migration, certaines enfin ne passent que l'hiver sur le site.
Mais il n'y a pas que des oiseaux dans ce parc. La faune de Camargue est beaucoup plus riche que celle de la garrigue provençale, le milieu humide proposant une nourriture abondante et variée.
Il y a en particulier beaucoup de mammifères, comme nous le montrent ces panneaux explicatifs.
On croise de nombreux ragondins qui s'ébattent dans l'eau parfois au milieu des canards ou autres oiseaux.
Le parc est aussi un centre de soins et plusieurs volières accueillent les animaux nécessitant une aide d'urgence.
D'ailleurs lors de notre visite c'était une cigogne blanche qui était installée dans une des volières et, j'aime autant vous dire qu'elle n'avait pas l'air contente de nous voir de l'autre côté du grillage, la pauvre.
Plusieurs centaines d'oiseaux par an sont ainsi remis en liberté après avoir reçu des soins.
Le parc a aussi une mission pédagogique.
En permettant au plus grand nombre de visiter la réserve, en nous invitant à mieux la connaître, il incite les hommes à protéger la nature environnante.
Le circuit court est accessible à tous, y compris aux poussettes et personnes à mobilité réduite. C'est celui que j'ai fait lors de ma visite. Il est bien numéroté de 1 à 10, avec un raccourci possible pour ceux qui le désirent entre le point 6 et 9.
Le circuit long, bien numéroté du point 11 à 16, fait en tout 4 km 300. Il est plus sauvage car beaucoup moins fréquenté par les familles. Il est réservé aux passionnés qui veulent, dans le calme, rester tard le soir pour photographier les oiseaux à partir des différents postes d'observation...
De l'accueil, on peut directement joindre le point 11 si on désire faire uniquement ce circuit-là.
Je l'ai déjà fait avec des ados (calmes et amoureux de la nature. Mais oui ça existe !), et je le referai un jour, c'est sûr, mais hors saison pour en profiter vraiment.
Dans la partie aménagée, vous trouverez des tables de pique-nique bien pratiques pour vous restaurer car il est impossible de s'asseoir par terre comme on le ferait en campagne, vu que le chemin est tracé au milieu des marais, et souvent longé par des roubines.
De nombreux bancs, ici ou là, vous proposent de faire des pauses à l'ombre.
De grands panneaux explicatifs, très lisibles et colorés apportent une touche de pédagogie et permettent d'allier plaisir et connaissance.
C'est une belle leçon d'écologie pour les visiteurs qui incite au respect de la nature, parfois non sans humour...
Mais aussi une belle leçon d'histoire et de passion, car des espaces sont dédiées à des personnes qui ont marqué le parc de leur sceau, comme Alan R.Jonhson, par exemple que l'on surnommait "Monsieur Flamant" et qui était un ornithologue de référence mondiale.
Je ne savais pas que le personnel du parc nourrissait les animaux en toute saison, une autre façon de les fidéliser.
Ce sont des scènes qu'on ne voit qu'au moment du nourrissage !
C'est un spectacle qui n'a rien de naturel bien évidemment, mais qui permet de voir les flamants roses d'assez près, même s'ils ont tous la tête dans l'eau par moment, ce qui bien sûr ravit les touristes en visite !
Je vous montrerai prochainement quelques-unes des espèces d'oiseaux que j'ai pu photographier lors de ma visite.