Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
On commet souvent l’erreur de ne pas vouloir déranger celui qui pleure. On pense qu’il lui faut du calme et de la tranquillité, qu’on doit le laisser en paix. C’est totalement faux. L’être humain est un animal de meute. Il a besoin d’être entouré, il a besoin de proximité, de chaleur et du contact d’autrui.
Je n'ai jamais dit que les chats n'avaient rien vu. J'ai seulement dit que moi, je n'avais rien vu. Mais Marilyn, elle, elle a vu une voiture tôt, très tôt le samedi matin, elle était assise à la fenêtre de la cuisine. Elle n'arrêtait pas de cracher, elle était déchaînée.
- Marilyn a vu une voiture ? Quelle marque ? Dit Martin en décidant de ne pas tenir compte de l'absurdité de sa question.
Grip le regarda avec pitié.
- tu crois que les chats connaissent les marques de voiture, toi ?
Annie vient de s'enfuir de chez elle, terrorisée et les mains pleines de sang, en emmenant avec elle Sam, son jeune fils.
Elle se réfugie dans le seul endroit où elle se sent chez elle, sur l'île de Graskär, une île dont elle a hérité de ses parents. Son père y était gardien de phare et elle y a passé son enfance. Elle n'a pas peur de s'y retrouver seule avec son fils bien que cette île, soit surnommée par les gens du pays, "l'île aux esprits" : elle serait hantée par des gens ayant habités l'île, et donc morts depuis des années.
Quelques jours plus tard, la police retrouve Mats Sverin assassiné. Il était revenu vivre à Fjällbacka depuis quelques mois, abandonnant son ancien travail pour revenir vers sa ville natale. Lorsque Patrick Eldström et son équipe tentent d'en savoir plus sur son passé, ils se heurtent à un mur de silence.
Mais il se trouve que, juste avant de mourir, il est allé rendre visite à Annie, son amour d'adolescent.
Erica, malgré la naissance de ses jumeaux, ne peut s'empêcher de mener sa propre enquête, en parallèle de celle de Patrick. Elle connaissait bien Mats car elle était en classe au lycée avec lui et avec Annie.
Elle tente aussi d'aider sa soeur qui a perdu son bébé...
L'enquête piétine : Mats n'avait aucun ennemi, tout le monde l'aimait. Seul son ancien travail, dans une association d'aide aux femmes battues, aurait pu lui attirer des ennuis.
La plupart des hommes qui battent leur femme ou leurs enfants ne comprennent pas qu’ils agissent mal. A leurs yeux, c’est la femme qui est en tort. Il s’agit de pouvoir et de contrôle. Et, s’ils menacent quelqu’un, ce sont les femmes, pas les structures d’accueil.
Ce que j'en pense...
Comme d'habitude, l'auteur s'amuse avec ses lecteurs : rebondissements, flashbacks, ennuis familiaux...
Mais cette fois, elle distille aussi un petit brin de fantastique. En effet, en parallèle avec l'histoire, le lecteur découvre la vie quotidienne d'Emelie, venue vivre sur "l'île aux esprits "au XIXe siècle, dès son mariage avec le gardien de phare de l'époque. Très seule et isolée de tous, maltraitée par son mari, elle trouve un réconfort dans la présence silencieuse des esprits qui l'entourent, vivent sur l'île avec elle et, lui parlent.
Annie, revenue vivre sur l'île, voit elle aussi réellement les esprits et croise des personnes disparues depuis fort longtemps qui ont habité l'île...dont justement, Emelie et son fils. Ils semblent d'ailleurs vouloir la mettre en garde et lui dire quelque chose qu'elle ne comprend pas.
Comme d'habitude, Camilla Läckberg sait parfaitement analyser ses personnages avec beaucoup de finesse psychologique, nous donner envie d'en savoir davantage sur eux et sur leur vie quotidienne.
La thématique générale du roman est la violence faite aux femmes et aux enfants. En plus d'Annie, qui a fuit la violence de son mari qu'on retrouvera assassiné, le lecteur va croiser des femmes, prêtes à retourner vivre avec leur bourreau pour apaiser leur culpabilité ; à vivre cachées loin de leur pays et de leur famille ; des fratries brisées comme Viviane et son frère Anders qui n'arrivent pas à oublier leur enfance meurtrie par leur beau-père ; sans oublier bien sûr, Emelie et son fils Gustav qui ont vécu dans un autre siècle mais cloîtrés sur l'île, sans avoir le droit ni de voir personne, ni d'en sortir.
On jouait aux billes et au foot à la récré. On était des enfants. C’était tout simple. Aujourd’hui, tout le monde est tellement pressé d’être adulte. Il faut fumer, baiser, picoler et je ne sais pas quoi d’autre encore avant même d’entrer au collège…
Une autre thématique abordé dans le roman est la difficulté de faire son deuil qui peut aller jusqu'au déni.
Mais je ne vous en dirai pas plus, de peur d'en dévoiler un peu trop...
Voilà...ce titre est le dernier roman de la série que je lis. Sans nul doute je lirai le prochain opus sans problème, quand il sortira (peut-être l'an prochain). Je ne suis pas encore lassée !
Il faudra bien qu'un jour ou l'autre l'auteur trouve une façon de clore la série mais en attendant, même si ce roman aborde un thème difficile, cette lecture reste une excellente lecture de vacances.