Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Deux mètres de longueur sur un mètre de largeur et de profondeur, voilà ce qu'il faut de terre à l'homme.
Voilà une BD très intéressante adaptée d'une nouvelle de Léon Tolstoï écrite en 1886 et traduite en français sous différents titres selon les éditions comme par exemple "Qu'il faut peu de place sur terre à l'homme".
Pacôme, un paysan de Sibérie vit avec sa femme et son fils sur son lopin de terre. Sa ferme, ses ruches et les quelques animaux qu'ils possèdent leur suffisent pour vivre heureux.
Ils vivent dans une petite communauté où chacun a appris à se donner un coup de main lors des moissons par exemple, sans demander de contrepartie.
Mais Pacôme se sent à l'étroit, aussi lorsque son beau-frère, richissime lui propose de lui prêter de l'argent, l'idée germe dans son esprit qu'il pourrait avoir davantage de terres...
Lorsque le fils de la Barynia, une riche propriétaire voisine, décide de placer un intendant sur les terres de sa mère qui laissait jusqu'à présent les paysans en profiter librement, les moujiks découvrent avec lui l'intolérance et la violence.
Aussi lorsque Pacôme apprend que la Barynia compte vendre ses terres à son intendant, il décide de convaincre les hommes du village d'investir pour les acheter à sa place.
Mais comment se contenter de si peu quand on peut avoir beaucoup plus ?
De possession en possession, Pacôme devient un autre homme...
Et pourquoi ne pas se rendre aussi chez les bachkirs, qui vendent leur terre pour presque rien. Pacôme se met en route sans hésiter pour un long voyage, avec sa carriole emplie de cadeaux...
Si seulement j'avais plus de terres, soupire-t-il en regardant par-delà la clôture, je pourrais être tout à fait heureux.
Voilà une BD au graphisme tout en finesse et très doux s'adaptant idéalement à chacune des situations.
L'auteur trouve le ton juste pour nous parler en sept chapitres qui sont sept étapes de la vie de Pacôme, d'un thème intemporel, la cupidité des hommes.
Il le fait sans fioriture et avec une pointe d'humour voire de cynisme. La fin, tout à fait cruelle mais inévitable, n'en est pas moins porteuse de leçon. Car il faut bien constater que cette fable philosophique n'a pas pris une ride, malheureusement...
Les hommes tireront-ils un jour les leçons de leur avidité ?
De quoi a-t-on réellement besoin pour vivre ?
Deux questions parmi d'autres qui me viennent à l'esprit en terminant cette lecture...
De nombreux dessins, pleine page, renforcent la teneur du récit.
J'ai eu envie de lire cette BD et donc de redécouvrir cette nouvelle qui fait partie des classiques, lus durant ma jeunesse, suite à la chronique écrite par Yv sur son blog.
Ce qu'il faut de terre à l'homme - Le blog de Yv
Ce qu'il faut de terre à l'homme, Martin Veyron, Dargaud, 2016 ..... Pacôme, un jeune paysan vit en Sibérie avec sa femme et son fils. Ils ne sont pas riches mais ont suffisamment pour eux trois...
http://www.lyvres.fr/2016/01/ce-qu-il-faut-de-terre-a-l-homme.html