Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Ce qui est extraordinaire chez les gens, c'est leur capacité à prendre un sourire pour une invitation à discuter.
Ce petit roman, très court, a été publié en 2015 chez Michel Lafon, après avoir été édité en auto-édition l'année précédente. Très vite il s'est imposé comme un immense succès de librairie et a séduit plus de 200 000 lecteurs, y compris hors de France.
Donc, on peut dire que ce roman a su trouver ses lecteurs.
Souvent je me méfie de ces livres à succès !
Mais la plupart des membres du Cercle de lecture dont je fais partie, avait décidé de lire un roman "léger" à succès, pour tenter de comprendre pourquoi ce type de roman peut se retrouver en tête des ventes du livre de poche (d'après le magazine "Lire")...
Nous nous sommes donc réunis cette semaine et notre avis a été unanime ! Personne autour de la table n'a aimé ce roman. Nous l'avons tous lu sous la contrainte, sans aucun déplaisir toutefois, mais sans y trouver non plus, un quelconque intérêt sauf celui de passer deux heures au coin du feu sans prise de tête un week-end pluvieux...
Nous l'avons tous trouvé trop invraisemblable, empli de clichés et en tous les cas beaucoup trop caricatural.
Du coup le battage médiatique autour de ce livre et en particulier le "Absolument fabuleux" signé Cyril Collard et mentionné sur le bandeau du livre, nous est apparu vraiment exagéré...
Il ne faudrait pas trop pousser "Mémé dans les orties"tout de même...
Donc si au début Ferdinand n'avait pas fait exprès de contrarier ses voisines, désormais il prépare ses coups et se fait un malin plaisir de leur mener une vie impossible...
Ferdinand, un vieil octogénaire devenu avec l'âge grincheux, solitaire et mécontent de tout, habite un immeuble parisien typique, peuplé uniquement de vieilles femmes seules. Il a divorcé et n'a jamais pardonné à sa femme de le tromper avec...le facteur. Sa fille est partie s'installer à Singapour, et ne lui est donc pas d'un grand secours. Et la distance aidant, comme il n'a jamais voulu voyager, il ne connaît presque pas son petit-fils. Heureusement qu'il a Daisy, sa chienne adorée.
Mme Suarez, la concierge de l'immeuble trouve mille façons d'ennuyer le vieil homme...qui le lui rend bien. Elle voudrait surtout que Ferdinand quitte définitivement les lieux pour aller vivre en maison de retraite.
Un jour Daisy se fait renverser par une voiture...
Ferdinand est dévasté de chagrin et en devient suicidaire. Pourtant, grâce à l'intervention inattendue de Juliette, une petite voisine de 10 ans, nouvellement arrivée et de la voisine d'en face, Béatrice, une extraordinaire vieille dame, le vieil homme va être tenté peu à peu de reprendre goût à la vie et de devenir plus sociable...
Voilà donc un roman "feel good", qui fait du bien paraît-il... Sûr qu'il ne peut pas faire de mal ça je vous l'assure.
C'est un roman léger, sans prétention vous l'aurez compris, qui est empli de bons sentiments. C'est écrit simplement et compréhensible par tous.
Je n'ai malheureusement pas été conquise, ni par l'histoire, ni par les événements trop invraisemblables à mon goût et tirés par les cheveux.
Les personnages, non plus, n'ont pas su me séduire...car ils tombent tous, à un moment donné, dans la caricature.
La petite Juliette, âgée de seulement 10 ans qui apparaît dans le roman soudainement alors que tout le monde ignorait son existence dans l'immeuble, ne m'a pas conquise tant son personnage et ses actes dans l'histoire sonnent faux. Elle agit et parle trop comme une adulte.
Je n'ai pas trouvé crédible non plus, les frasques que Ferdinand commet en réponse aux attaques de la concierge (bien que parfois je me suis surprise à sourire); ni la disparition de sa chienne Daisy (et les événements qui vont suivre_du jamais vu !) ; ni l'intervention de Marion, sa fille, qui fait surveiller Ferdinand à distance par Mme Suarez, comme par hasard...
Le seul personnage qui finalement m'a amusé, est celui de Béatrice, la voisine d'en face, une vieille femme hyper-active, moderne, libérée et qui s'accepte comme elle est. Elle est même geek à ses heures...
Donc en conclusion je dirais que le sujet était intéressant car ce livre a le mérite de parler de la solitude et de l'isolement de la vieillesse et de montrer que les relations intergénérationnelles sont possibles et bénéfiques pour chacun.
J'ai trouvé dommage qu'avec une telle belle idée de départ, l'auteur soit tombé dans la caricature et dans l'invraisemblance. Les ingrédients auraient pu donner un bon roman et ce vieux Ferdinand, acariâtre et agaçant qui ne parle jamais à personne même pour dire bonjour, aurait pu être attachant...
Toutefois, le grand avantage de ce roman est que vous pouvez le lire dans le train ou le métro ou bien avec vos jeunes enfants qui jouent aux indiens à côté... vous ne perdrez pas le fil !
Ceci explique peut-être que sur Babelio, ce livre soit plébiscité par beaucoup de jeunes adultes. Est-ce une façon pour eux d'exorciser leur peur de la vieillesse ? de se distraire avec un livre facile ? Je ne détiens pas la réponse...
Jamais eu de bol, moi avec les femmes !
- Mais dans quel siècle vous vivez, Ferdinand ? Aucune femme ne tolérerait un pour cent de vos actions ou de vos paroles ! Ou alors il faudrait la choisir amnésique...
Et puis arrêtez de tout mettre sous le signe de la malchance. Les femmes vous quittent, car vous les faites fuir. Point !