Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Je suis né deux fois : une fois à Lyon en 1960, une fois au Sahara en 1989.
Voilà un livre très personnel dans lequel, l'auteur raconte son périple à travers le désert algérien, périple durant lequel il a vécu un événement inoubliable qui a ébranlé tout son être et modifié pour toujours sa vie.
Alors qu'il n'a que 28 ans, l'auteur entreprend une marche dans le désert saharien. La vie est simple, sans fioriture et le groupe est sympathique même si l'auteur décrit très peu leur vie commune.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il va en revenant d'une randonnée sur un des sommets, redescendre en premier, et se tromper de chemin.
Il se retrouve seul, alors que la nuit tombe, sous le magnifique ciel étoilé du désert, sans nourriture avec seulement un fond de gourde pour s'hydrater...
Ignorant si la mort l'attend ou s'il retrouvera son chemin, il s'enfouit dans le sable pour se tenir chaud et se laisse aller.
Alors qu'il devrait succomber à l'angoisse, le spectacle des étoiles l'apaise...et le remplit de joie. Une joie immense l'envahit en même temps qu'un brasier intérieur le réchauffe (d'où le titre "la nuit de feu").
L'expérience lui fait oublier sa condition de simple être humain et la probabilité de sa mort.
Cette nuit changera à jamais sa vie...
Le lendemain, il trouvera en lui la force de retourner sur ses pas dès l'aube et de retrouver le groupe qui le cherche.
Lui, le philosophe rationaliste, qui s'est toujours enorgueilli de ne pas croire en Dieu, ne sait pas nommer ce qui lui arrive, car cela ébranle toutes ses certitudes.
L'auteur nous livre là avec pudeur et très peu de mots, car c'est un livre très court, une expérience personnelle inoubliable. Il nous livre en particulier l'origine de ses croyances et de son désir de paix.
Mais je suis restée sur ma faim. J'aurais aimé savoir ce que tout cela avait changé pour lui dans sa vie quotidienne d'homme et d'écrivain et ça, il ne le dit pas.
J'ai aimé l'amitié qui se noue entre l'auteur et Abayghur, le touareg, servant de guide au groupe.
J'ai aimé le fait que l'auteur n'impose rien, mais relate cette rencontre particulière avec "Dieu" comme une simple expérience personnelle et intime qui peut paraître incompréhensible pour l'entourage.
J'ai été surprise que l'organisateur du voyage ait pu le laisser partir devant, seul, sans être sûr du chemin...
J'ai été surprise aussi par ce côté confession, après de longues années de silence...Pourquoi n'a-t-il pas voulu en parler avant ?
Je n'ai pas aimé la façon dont il parle des différents personnages du groupe : de vraies caricatures de voyageurs d'aujourd'hui.
Je n'ai pas aimé en particulier, le personnage de Gérard, ni celui de Ségolène.
Finalement c'est le couple plutôt apeuré par le désert qui m'a semblé le plus crédible pour l'époque...
Alors je vous laisse faire votre propre expérience concernant ce livre...car ce n'est pas du tout facile d'en faire un résumé.
Une nuit sur terre m'a mis en joie pour l'existence entière.
Une nuit sur terre m'a fait pressentir l'éternité.
Tout commence.