Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Je vous ai montré dimanche dernier, la croix de Camargue, dressée sur le premier rond-point à l'entrée de la ville et près de Pont du Mort.
Voici quelques photos des autres sculptures visibles sur les ronds-points et placettes, au coeur des Saintes Maries de la Mer...
Ambiance Camarguaise garantie !!
La première sculpture dont je veux vous parler, c'est celle de "Crin Blanc".
Vous vous souvenez tous de son histoire...n'est-ce pas ?
" Crin blanc est un magnifique cheval blanc de Camargue. Il est le chef d'un troupeau de chevaux sauvages vivant en liberté. Mais un jour il se fait capturer par les hommes.
Seul Folco un petit garçon qui comprend son désir de liberté arrivera à l'apprivoiser..."
Crin Blanc a donné son nom à un camping, une plage et un centre équestre...
Sa statue est l'oeuvre du sculpteur Pascal Demaumont. Elle est en pierre d'Estaillade et a demandé 1120 heures de travail !
Cette statue est un hommage au père de Crin Blanc, Denys Colomb de Daunant qui a écrit son histoire et était un fervent défenseur des traditions camarguaises. Il avait d'ailleurs consacré sa vie à lutter pour la préservation de la nature et du patrimoine que représentait la Camargue.
C'est un hommage également au réalisateur Albert Lamorisse qui est l'auteur du scénario du film de notre enfance, tourné en 1952, avec les propres chevaux de Denys Colomb de Daunant.
Crin Blanc au milieu de la fontaine qui orne le rond-point. Malheureusement la fontaine ne fonctionnait pas !
A côté de Crin blanc, se trouve la statue de Mireille, oeuvre du sculpteur Marius Jean Antonin Mercié (1845- 1916) qui a réussi à immortaliser la souffrance de la jeune fille dont l'histoire, écrite en provençal par Frédéric Mistral est la suivante...
"Au pays des Baux-de-Provence, Mireille, est la fille de riches paysans de la Crau.
Lorsqu'elle rencontre Vincent, un modeste vannier, les deux jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre. Mais, n'étant pas du même milieu social, leur amour est impossible !
Les parents de la jeune fille sont furieux qu'elle éconduise de beaux partis et refusent de les unir...
Mireille, désespérée, s'enfuit de chez elle.
Sous le soleil plombant de l'été, elle traverse la Camargue, dans le but d'aller jusqu'aux Saintes-Maries-de-la-Mer implorer les saintes d'infléchir la décision de ses parents.
Le voyage est pénible : accablée de chaleur, elle est frappée d’insolation. Quand elle arrive au terme de sa route, les saintes lui apparaissent et lui racontent leur propre épopée. Elles lui font entrevoir le bonheur de l'autre monde.
Au milieu des siens et de Vincent qui l'attendent, elle se laisse alors doucement glisser dans la mort, confiante et sereine."
Sur une des faces de la statue vous pouvez lire...
O SANTI MARIO
QUE POUDES EN FLOUR
CHANJAR NOSTI PLOUR
CLINAS L'AURIHO
DE VERS MA DOULOUR
MIREIO
Qui se traduit par...
O Saintes Maries
Qui pouvez en fleurs
Changer nos larmes
Inclinez vite l'oreille
Devers ma douleur
Mireille est à la Provence ce que Roméo et Juliette sont à l'Italie...
C'est vous dire !
Mais c'est surtout à sa propre vie que Frédéric Mistral fait référence dans ce superbe poème...Il n'a pu lui aussi dans sa jeunesse, épouser celle qu'il aimait, une jeune servante, refusée par son père parce qu'elle n'avait aucun biens.
Fréderic Mistral qui a honoré l'histoire de Mireille en écrivant ce long poème était persuadé que "Miréio", le nom provençal de Mireille, correspondait au prénom Marie qui provient de l'hébreu "Myriam" et aurait été transformé par les juifs de Provence...
Il a obtenu, grâce à cette œuvre le Prix Nobel de Littérature en 1904.
La statue a elle aussi son histoire car ce que je ne savais pas, c'est que c'est Mistral lui-même qui avait décidé de l'offrir aux saintois. Mais c'est finalement après sa mort que sa veuve a pu réaliser son rêve. La statue fût donc inaugurée en 1920 sur la Place Frédéric Mistral.
Mais la seconde guerre mondiale arrive et il est prévue de la récupérer pour la fondre afin de fabriquer des armes...
Julien Durand, alors ferrailleur, est envoyé sur les lieux.
Il est chargé de déboulonner la statue, puis de la transporter à la fonderie des métaux de Nîmes réquisitionnée par l'armée ennemie.
Mais amoureux de la statue depuis son jeune âge, il décide de la cacher et pendant toute la nuit, il récupère du cuivre afin d'atteindre le poids exact de la statue.
L'histoire raconte que c'est du vieux cuivre qui fut fondu à la place de Mireille...
Les Provençaux peuvent dormir tranquilles !
Puis près de la mairie, sur le rond Point Du Grand Large, nous retrouvons la sculpture intitulée "Camargue" et réalisée par l'artiste Ben K. en 2000.
Elle est constituée de deux pièces en béton bronzé pesant 4 tonnes.
Elle représente un gardian et un taureau...
Voilà un bel hommage aux manadiers de la région car cette statue est elle aussi, magnifique !
Et comme il n'y a pas de Camargue sans taureaux...vous les retrouvez aussi dans divers lieux de la ville.
Un petit nouveau vient d'être placé devant la bibliothèque municipale et la Maison des jeunes...mais je ne sais pas encore à quoi il ressemble !
Et nous retrouvons le célèbre Vovo, né dans les années 40, un cocardier d'exception qui déplaçait les foules, dont l'histoire nous est contée sur le site ICI.
Vovo était un taureau appartenant à la manade Aubanel-Baroncelli et sa célébrité a duré toutes les années 50.
Sa statue de bronze est dressée depuis 2010 devant les arènes des Saintes. Elle a été réalisée par le sculpteur Peter Eugène Ball.
Je rappelle que les taureaux de combat en Camargue ne sont pas mis à mort sinon, vous pouvez me croire je ne vous en parlerai pas !
Les "bious", comme on le dit en Camargue, c'est-à-dire les taureaux de Camargue, dont la race est caractérisée par leurs petites tailles et leurs cornes en forme de lyre, participent uniquement à des jeux taurins.
Je vous ai d'ailleurs déjà parlé d'eux sur ce blog à l'automne dernier. Vous pouvez lire mon article ICI.
Et puis il n'y a pas de Camargue sans flamants...
Ni de bord de mer... sans bateaux, sans ancre et sans phare.
Mais j'ai oublié de prendre le bateau !!
A bientôt pour la suite de la visite
des Saintes Maries de la Mer !
Vous êtes sûrs d'avoir pensé à cliquer
sur les photos pour les voir en grand ?