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Ce spectacle circule à travers la France depuis plusieurs années déjà. Peut-être l'avez-vous déjà vu ?
"Faust, une légende allemande" est un film muet allemand réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau en 1926 inspiré de l'oeuvre de Goethe.
Ce conte populaire allemand date du XVIe siècle et a fait l'objet de nombreuses interprétations.
La légende de Faust...
Dans les nuées célestes, l'archange de lumière, symbole du Bien, et Méphisto le diable, font un pari.
Si le diable parvient à démontrer que l'homme est aussi noir que ce qu'il croit, alors la Terre sera à lui. S'il n'y arrive pas, il renoncera à posséder la Terre.
Méphisto doit par son intelligence, corrompre l'âme d'un homme "bien". Son choix se porte sur le docteur Faust, un vieil alchimiste célèbre pour ses travaux et sa piété.
Mephisto doit réussir à le corrompre et à détruire en lui tout ce qui est de l'ordre du divin...
Il commence par amener la peste sur le monde et plus particulièrement dans le village dans lequel Faust habite.
Les prières de Faust ne servent à rien pour enrayer la mort des villageois les uns après les autres. Désespéré et impuissant, il finit par appeler le diable, qui bien sûr arrive aussitôt et lui propose d'être à son service à l'essai pour 24 heures.
Mephisto accepte de sauver les villageois mais Faust en échange ne devra plus s'approcher du divin. Il est alors banni par les villageois.
Tous deux partent, en tapis volant, découvrir les merveilles et les plaisirs terrestres. Faust aveuglé, se soumet entièrement au diable.
Il décide de lui donner son âme en échange de la jeunesse éternelle et des plaisirs qui vont avec...
Mais Faust veut revenir vers son village : il se lasse de toutes ces futilités.
Durant le voyage de retour, Faust tombe éperdument amoureux de Marguerite (Grentchen), une pure jeune fille. Valentin le frère s'interpose et provoque Faust en duel.
C'est Mephisto qui a tout manigancé (vous vous en doutez !): il porte le coup fatal à Valentin, mais c'est Faust qui va être accusé du meurtre et qui sera encore obligé de s'enfuir.
Mephisto assiste impuissant aux approches des deux amoureux : il est jaloux de leur romance, lui que ne sait pas ce que c'est que l'amour.
Il va tout faire pour les séparer, mais malgré toutes les machinations qu'il mettra en oeuvre, et le drame final... c'est l'amour qui triomphera malgré tout. Seul ce mot est en effet capable de briser le pacte diabolique !
Le spectacle
Tandis que le film de Faust est projeté sur un écran, les trois acteurs produisent dialogues, bruitages et musique.
D'un côté de la scène, il y a deux musiciens (Pierre Marcon et Jérôme Favarel) équipés d'un clavier et d'instruments divers, de l'autre un seul homme qui va nous interpéter tous les personnages (Faust jeune ou vieux, Mephisto, Marguerite, sa mère, sa tante...) en plus de certains bruitages.
Cet homme c'est Patrick Ponce, le réalisateur du spectacle.
Pour rendre le spectacle vivant, les acteurs collent parfaitement à l'image en "doublant" avec la musique, les voix, les mimiques, les mouvements des différents personnages...
Le spectateur devient complice de l'histoire. Il entend rugir le diable, parler ou pleurer la jeune Marguerite, crépiter les flammes...comme s'il y était !
Quant aux bruitages tous les objets sont bons mais je ne vous les dévoilerez pas car ils font partie intégrante de la mise en scène...
Le spectateur doit intégrer les différentes informations, l'image ne doit pas primer sur le spectacle. Tout est question d'équilibre. Le regard du spectateur va donc changer de focale : il ira de la projection au musicien, puis au comédien où il restera en pause sur l'image tout en savourant les paroles et les bruitages...Le spectacle est partout. C'est absolument magique !
Et le spectateur aimerait recommencer aussitôt car il n'a pas eu le temps de regarder, avec quel objet le comédien a fait tel ou tel bruitage...ni à quel moment la musique a pris toute la place...ou quel visage a pris le comédien pendant telle ou telle scène...
Mais là où la réputation de la troupe ne fait pas défaut c'est qu'on y retrouve l'humour décalé, improbable et inattendu...dans ce drame qui se déroule sous nos yeux.
"Tiens je vais aller dans le mur" dit Mephisto en passant réellement à travers le mur.
Et que dire de la façon dont l'acteur se met à parler au milieu du spectacle même, avec la voix de Murnau, le metteur en scène du film, et lui fait expliquer certains de ses choix d'artiste et certaines scènes de son film...
Tout à fait désopilant !
Présentation du spectacle "Faust" au Festival d'Avignon en 2011
"Cartoun (=cartoon) sardines (parce que troupe marseillaise) Théâtre" ?
En 1979, Patrick Ponce et Philippe Car se rencontrent dans l'école de mime de Pinok et Matho.
Très vite, ils font le projet de monter un spectacle et créent "Mimonettes", un spectacle pour enfants. Un troisième larron les rejoint, c'est Martial Gimeno.
Puis ils fondent ce qui deviendra plus tard le Cartoun Sardines théâtre.
La troupe poursuit son aventure en 1986 avec des spectacles désopilants et inventifs d'où les spectateurs sortent avec mal au ventre d'avoir trop ri devant ce déballage de mimes, d'ombres, d'équilibristes, de masques, de décors fabuleux...c'est selon !
Une trentaine de spectacles depuis leur création leur a permis d'explorer les textes classiques ou modernes, les réalisant dans un univers résolument moderne mais décalé et toujours émotionnellement fort et très poétique.
Puis la troupe se sépare et chacun va suivre son chemin.
Philippe Car crée alors la Compagnie Philippe Car - Agence de voyages imaginaires. Vous retrouverez sur son site l'histoire des débuts des Cartoun sardines puis de sa propre compagnie.
Patrick Ponce, lui, décide d'expérimenter sur scène le théâtre-cinéma. Il travaille sur le cinéma muet, tout en gardant l'humour décalé des origines et en modernisant des textes classiques.
Pour en savoir plus sur la Compagnie et leurs spectacles en cours, retrouvez-les sur leur site.
Archives : La troupe en 1994 au Festival d'Avignon