Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Ils habitent toujours à Marseille, la plus belle cité du monde !
Chacun à son tour raconte l'histoire...
Peluque est devenu gardien au jardin zoologique. Félix est le poète et philosophe du groupe. Quant à Jacques, il a trouvé un travail chez un éditeur.
La nouvelle nous raconte les premiers amours de Jacques.
Ses deux amis s'interrogent : "L'amour est-il un piège que nous tend le génie de l'Espèce, aux seules fins de se perpétuer ?"
Jacques est d'accord avec eux et a juré qu'il ne s'en laisserait pas conter...
Mais un jour, il rencontre alors qu'il fume sa pipe tout en philosophant tranquillement, assis sur un banc de la Plaine...
"
- Souvenirs d'Enfance, Tome I (1957)
"Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban, couronné de chèvres, au temps des chevriers".
C'est ainsi que commence l'autobiographie de Pagnol.
Marcel, petit Marseillais du siècle dernier nous raconte son enfance : l'école, la vie de famille, les premières vacances, la découverte des collines à La Treille et la première chasse à la bartavelle avec son père...
On y découvre Joseph, le père instituteur, au caractère bien trempé ; Augustine, la maman couturière effacée et de santé fragile ; l'oncle Jules et la tante Rose, le petit frère Paul...et les senteurs de la Provence.
Indescriptible !
Le père a loué "la Bastide Neuve" mais le trajet pour s'y rendre est long et fatiguant pour Augustine et toute la famille.
Un matin de vacances, Marcel rencontre Lili des Bellons. Une grande amitié naît entre eux. Toutes leurs vacances seront désormais différentes...
Avec lui il apprend à connaître la nature et découvre un monde qu'en tant que "petit marseillais", il ne pouvait pas connaître.
Le petit Lili est un personnage extraordinaire qui va transformer Marcel...
""Hé ! l'ami ! "
Je vis un garçon de mon âge qui me regardait sévèrement. "Il ne faut pas toucher les pièges des autres. dit-il. Un piège, c'est sacré ! - Je n'allais pas le prendre, dis-je. Je voulais voir l'oiseau.
II s'approcha : c 'était un petit paysan. Il était, brun, avec un fin visage provençal, des yeux noirs et de longs cils de fille."
C'est dans ce roman que Pagnol raconte la terrible scène où, ayant pris un raccourci, la famille se retrouve face au gardien du château...(Il s'agit du château de la Buzine).
Ce tome commence par le récit des grandes vacances, durant lesquelles le jeune Marcel sort de l'innocence de la petite enfance, pour découvrir l'amour et les premières inquiétudes et trahisons. Puis c'est la rentrée en sixième et la découverte d'un nouveau monde "loin" de sa famille.
Marcel approche de l'adolescence. Il va bientôt entrer en sixième. Mais c'est d'abord les vacances à La Treille...
Du coup, il laisse complètement tomber Lili.
Puis c'est la rentrée 1905 et le lycée Thiers qui l'attend mais aussi de nouvelles amitiés.
Extraits :
« Isabelle ne connaissait pas le petit garçon que j'étais dans ma famille. Et le personnage que je jouais avec elle, je ne pouvais pas le montrer aux miens qui ne l'auraient pas reconnu. »
« La reine, naturellement, c'était elle, et le chevalier, c'était moi. Nous commençâmes par la fabrication de nos costumes, car comme toutes les filles, elle adorait se guignoliser. »
Au village des Bastides Blanches, on hait ceux de Crespin. C'est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le Bossu, s'installe à la ferme, des Romarins, on ne lui parle pas de la source cachée.
Ce qui facilite les manoeuvres des Soubeyran, le Papet et son neveu Ugolin, qui veulent lui racheter son domaine à bas prix...
Les dialogues sont savoureux et les personnages à la fois drôles et terrifiants.
"Tu comprends, s'ils avaient bu l'eau de la citerne, c'est sûr qu'ils seraient morts tous les trois, et moi ça m'aurait embêté. D'avoir bouché la source, c'est pas criminel : c'est pour les oeillets. Mais si, à cause de ça, il y avait des morts, eh bien peut-être qu'après nous n'en parlerions pas, mais nous y penserions."
Après la mort du Bossu, et la vente des Romarins, Manon et sa mère s'installent dans la grotte de Baptistine. Quelques années plus tard, Manon trouve l'occasion de se venger...
"Le murmure était plus fort ; c'était une chanson tintante et cristalline...
Elle s'arrêta, éleva la petite flamme au-dessus de sa tête, et vit sur le sol danser une étoile : comme elle se penchait, un visage monta vers elle, et c 'était le sien".
La suite des souvenirs d'enfance et d'adolescence. Les amours mais aussi les amitiés et la vie au lycée...
"Quand je revois la longue série de personnages que j'ai joués dans ma vie, je me demande parfois qui je suis. J'étais, avec ma mère, un petit garçon dévoué, obéissant, et pourtant audacieux, et pourtant faible ; avec Clémentine, j'avais été un spectateur toujours étonné, mais doué d'une incomparable (je veux dire incomparable à la sienne) force physique ; avec Isabelle, j'avais couru à quatre pattes, puis je m'étais enfui, écœuré... Au lycée, enfin, j'étais un organisateur, un chef astucieux, et je n'avais qu'une envie, c'était de ne pas laisser entrer les miens dans le royaume que je venais de découvrir, et où je craignais qu'ils ne fussent pas à leur place."
Puis Marcel Pagnol a publié deux recueils de nouvelles.
- "L'Infâme Truc" paru en 1922.
Quelques malheureux élèves, qui n'ont personne chez qui passer les fêtes, passent la nuit de Noël dans le grand lycée où ils sont pensionnaires.
Il leur arrive le pire qu'ils puissent imaginer : ils sont surveillés par "l’infâme Truc", un méchant répétiteur borgne, à la grosse barbe noire et au visage balafré.
Mais la nuit de Noël n'est-elle pas celle de tous les miracles ?
Cette nouvelle a été reprise au cinéma par Marcel Pagnol en 1935, sous le titre de ‘’Merlusse’’.
et autres nouvelles", a été publié à titre posthume par Julliard, en 1984.
Abbé Général des Prémontrés
Les sermons de Pagnol sont tout simplement extraits de ses films ou de ses oeuvres théâtrales.
Ils sont présentés dans le recueil par ordre de leur parution en librairie...
« J’ai mis un sermon dans la plupart de mes films ou pièces, parce que, de mon temps, dans les villages et même les villes, il y avait deux personnages importants : le curé étant l’instituteur religieux, et l’instituteur, le curé laïque. C’est de leur confrontation que naissait l’esprit du village…J’ai écrit mes sermons en écoutant les curés de mon village et en lisant les sermons de Masaillon et de Bossuet. »
Marcel PAGNOL est interviewé le 12 novembre 1965 à propos de son livre. Attendre quelques secondes que la pub, que je ne peut pas supprimer,,se termine !!
Marcel Pagnol, traducteur...
- La première traduction de Pagnol a été "Hamlet". Sa version a été ensuite jouée au théâtre en 1955 par Serge Reggiani et Dominique Blanchar.
Elle a été publiée chez NAGEL en 1947 et est introuvable aujourd'hui.
- "Les Bucoliques" (1958)
C'est la traduction de l'oeuvre de Virgile du même nom.
À défaut d'encombrants bagages, Pagnol emportait avec lui lors de ses voyages, une édition des Bucoliques. Avant d'écrire un scénario, il se plongeait alors dans cette lecture et passait du temps à la traduire.
Il ne pensait pas que cette traduction intéresserait des lecteurs...et, encouragé par ses amis (encore une fois !), il accepta de publier sa traduction en 1958.
Dans cette édition, Pagnol nous livre de nombreux commentaires et une préface dans laquelle il rend hommage à son frère Paul, le dernier berger-chevrier.
"J'ai travaillé à ce petit ouvrage pendant une trentaine d'années, pour mon plaisir et mon profit : je n'avais pas l'intention de le publier, car je pensais que Virgile et ses bergers n'intéressaient plus personne."
- "Le Songe d'une nuit d'été" de Shakespeare a été traduit par Pagnol et créé en 1947, au Grand Théâtre de Monaco.
C'est Jacqueline Pagnol qui y joue le rôle d'Hermia, aux côtés de Robert Gaillard et de Madeleine Sylvain.
La traduction a été publiée dans les Œuvres complètes du Club de l'Honnête Homme, en 1970.
Marcel Pagnol, historien...
L'histoire du prisonnier masqué met en scène de multiples personnages : Louis XIV, Louvois, Charles II, Saint-Mars, Fouquet, Lauzun, l'affreux Nallot, La Rivière, le silencieux major Rosarges, Antoine Rû, le porte-clefs provençal, et le méthodique du Junca, dont l'orthographe est un régal, et qui aurait écrit des lettres à Madame de Sévigné !
Tous ces personnages originaux entourent un homme masqué de haute taille qui se tait et dont on ne verra jamais le visage...
Marcel Pagnol, essayiste...
ou autres supports...