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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

L’incolore Tsukuru Tazaki et ses année de pèlerinages / Haruki Murakami

L’incolore Tsukuru Tazaki et ses année de pèlerinages / Haruki Murakami

Tsukuru est parti à Tokyo pour y faire ses études. Derrière lui, à Nagoya, il a laissé ses quatre amis de lycée.  Akamatsu (surnommé Rouge), Omi (Bleu), Shirane (Blanche) et Kurono (Noire) formaient avec lui, un groupe de cinq amis inséparables, un groupe uni, apparemment indestructible…

 

Jusqu’au jour où, arrivé comme d’habitude en début de vacances chez ses parents, les autres lui ont signifié, de manière abrupte,  qu’ils ne désiraient plus le voir, sans pour autant lui donner d’explications…

Tsukuru persuadé d’être incolore (car son nom ne contient pas le nom d’une couleur) ne cherche pas davantage à savoir pourquoi. Triste et déboussolé, il rentre à Tokyo, évite autant que faire se peut de revenir lors des ses vacances chez ses parents, et tombe pendant plusieurs mois dans la dépression. Il ne mange plus et maigrit  énormément, ne dort que s’il a bu un verre de whisky, ne rate pas un seul cours car il s’astreint, pour ne pas sombrer complètement, à une discipline très stricte.

 

Pendant seize ans, il ne cherchera pas à savoir ce que sont devenus ses amis.

 

D’ailleurs depuis il a eu du mal à se lier d’amitié. Il a un jour rencontré Haida à la piscine. Étudiant lui aussi (mais en physique) les deux jeunes gens ont passé plusieurs mois ensemble et des week-ends à discuter de tout et de rien, avant que celui-ci ne disparaisse à son tour au retour des vacances de printemps, sans explication.

Tsukuru a appris qu’il avait interrompu ses études et libéré sa chambre d’étudiant. Il n’avait pas songé, durant ces nombreux mois d'amitié, à lui demander son adresse à Akita...

 

Tsukuru a bien eu aussi quelques aventures amoureuses mais toujours sans lendemain.

 

Maintenant devenu adulte, Tsukuru a changé. Il est devenu architecte et s’adonne à sa passion : dessiner des gares. Il a toujours adoré ces lieux où il s’installe souvent  pour simplement voir des gens monter et descendre des rames. Cela l’apaise…Mais il garde en lui, un fond de tristesse, une distance avec les êtres, comme s’il avait peur de souffrir à nouveau.

 

C’est ce que ressent Sara, une jeune femme de deux ans son aînée qui lui plaît beaucoup, et avec qui il entame une relation. Elle refuse même de venir chez lui parce qu’elle veut, qu’avant tout qu'il tente de résoudre ses problèmes.

Pour l’aider, elle lui propose de faire des recherches sur internet pour découvrir ce que ses amis sont devenus...

 

C’est ainsi qu’il apprend que Blanche a été sauvagement assassinée, que Noire a épousé un finlandais et qu’elle vit là-bas en Finlande avec ses deux petites filles, que Bleu vend des voitures de luxe tandis que Rouge a monté sa propre société et organise des séminaires, pour former les salariés des entreprises à l’auto-évaluation…

 

Alors Tsukuru décide tout simplement, mais fortement poussé par son attachement à Sara et par la jeune femme elle-même, de prendre quelques jours de vacances pour aller les voir...

C'est la première fois qu'il a la chance de rencontrer quelqu'un qui lui plaît et de vivre un amour durable.

 

Pour Tsukuru, c’est le début d’une sorte de pèlerinage, un retour vers le passé à la fois douloureux, mélancolique, mais libérateur et instructif, un retour vers la jeunesse perdue à jamais.

 

"Tout ne s’est pas dissous dans le flux du temps ?" s’interroge t-il. "A cette époque, nous croyions avec force à quelque chose, nous avions la capacité de croire avec force".

 

Ce que j’en pense

 

Malgré un début un peu perturbant, car on ne sait pas trop où l’auteur nous emmène, la suite se révèle très prenante. Je découvre cet auteur avec ce roman.

 

Ce jeune homme, "incolore", réduit à néant par son groupe d'amis qui représentait toute sa raison de vivre et qui met seize ans à reprendre goût à la vie, ne peut pas laisser le lecteur indifférent.

Car, s'il a pu engloutir au fond de lui-même sa profonde déception, au point, pour se protéger, d'atrophier ses sentiments, il ne renoncera pas à aller courageusement vers la vérité, lorsqu'il rencontrera une jeune femme qui le comprend.

 

C'est un roman initiatique où notre étrange héros est en quête de vérité mais surtout en quête de lui-même. Lui qui a cherché l'apaisement et l'oubli, en s'asseyant tout simplement dans les gares pour voir passer les trains et monter-descendre les voyageurs, sans jamais pour autant quitter son quotidien rassurant, ni son travail, seule source d'épanouissement dans sa vie, va être capable de partir très loin, pour connaître la vérité.

 

Il s'interrogera sur le sens de la vie, de l'amitié et de l'amour...

 

Les rêves et leur possible interprétation, la musique, les légendes sont omniprésents dans le roman, ajoutant au suspense du roman, une pointe de mystère.

 

 

Ce roman a été traduit par Hélène Morita.

 

Cet auteur a reçu de nombreux prix :

- Prix Yomiuri de Littérature, en 1995.

- Prix Franz-Kafka de Littérature, 2006.

- Prix Jerusalem de la liberté de l’individu dans la société, en 2009.

Il a été plusieurs fois favori pour le Prix Nobel de Litterature... Un auteur à suivre donc !

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