Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Sandro, un enseignant de philosophie de l’Université, part dans un petit village d’indiens perdu au cœur de la forêt amazonienne pour venger sa femme que les indiens ont tué un an auparavant. Il n’arrive pas à faire son deuil et espère ainsi retrouver le goût de vivre qu’il a perdu. Il ne peut supporter de savoir ce peuple heureux alors que lui souffre tous les jours sans sa femme.
Ces indiens vivent en harmonie parfaite avec la nature. C’est le peuple le plus heureux de la terre !
Accompagné dans ce voyage par quatre mercenaires, Sandro va tout faire pour rendre malheureux ce peuple pacifique et serein. Comme il échoue au départ dans cette mission, il élabore un plan machiavélique consistant à manipuler les indiens. C’est Krakus qui va se charger de tout, prenant un vrai plaisir à sa tâche. Il va d’abord couper les indiens de leur vie quotidienne en les abreuvant d’informations pour les empêcher de réfléchir, puis les obliger à se comparer entre eux, leur faire désirer un corps différent ce qui les rendra malheureux et envieux, tout en les gavant de sucreries qui leur feront prendre des formes, les couper des autres et d’eux-mêmes, les rendre individualistes, obliger les enfants à tellement travailler après l’école qu’ils n’auront plus le temps de découvrir la vie par eux-mêmes. Et enfin, les gaver d’objets qui ne les rendront pas plus heureux mais qu’ils voudront avoir à tous prix ! Bref tout ce qui fait souffrir notre société est là : agressivité, peur de manquer, peur de l’autre, individualisme, compétition, envie…
Pour Elianta, la jeune chamane du village c’est incompréhensible. Elle ne reconnait plus son peuple, elle ne comprend plus ses réactions. Les indiens ne pourront bientôt plus se passer des différents objets et lorsque que Krakus décidera de les supprimer, ce sera l’émeute puis le meurtre !
Mais Sandro va découvrir la tragique vérité. Ce ne sont pas les indiens qui ont tué sa femme…Le lecteur l’avait deviné depuis le début et aurait pu le lui souffler !
Critique :
L’auteur se sert de ce roman pseudo-philosophique pour dénoncer les méfaits de notre société de consommation, de l’individualisme ambiant et de l’incapacité des hommes à être heureux. Il insiste même lourdement. C’est simpliste et déjà vu !
La lecture de ce roman ne m’a rien apporté du tout, ni fait vibrer en aucune façon. Je préfère regarder un bon film sur les indiens ou lire les récits édités chez Plon dans la collection Terre humaine, certes moins romancés mais tellement plus instructifs. Cela me suffit pour me rappeler à l’ordre et me détacher de la vie matérielle !
Bref, vous aurez compris, je ne suis pas arrivée à adhérer à ce best-seller mondial.
Je trouve qu’il n’est pas si bien écrit que ça. En plus, je n’ai pas eu de plaisir à le lire, mais j’ai attendu néanmoins l’étincelle qui n’est pas venue car par respect pour les auteurs, j’essaie toujours de terminer un livre que j’ai commencé.
Je n’ai même pas non plus envie de le faire lire à des ados. Car les ados ont droit à plus de respect : l’histoire est cousue de fil blanc ! Dès le départ le lecteur comprend que la femme de Sandro n’a pas pu être tuée par les indiens si pacifiques… et les messages que ce roman est censé transmettre sont déjà largement débattus par les ados eux-mêmes. Ils savent qu’ils sont accros aux marques, à internet, à la télé, pas si bêtes les mômes qu'est-ce que vous croyez !
Je ne porterai aucun jugement sur les adultes qui ne se sont pas encore posé toutes ces questions existentielles de base. S’ils ont besoin de Laurent Gounelle (qui dit d'ailleurs avoir pour mission d'être un passeur) pour le découvrir…pourquoi pas ! Mais je les plains de tout mon cœur... que leur vie doit être triste et vide.
Le + (il paraît que j'en trouve toujours) :
Certains passages qui décrivent la nature dégagent une poésie certaine, et le personnage d’Elianta est le seul à être un tant soit peu attachant. Mais elle aurait pu nous donner tellement plus c'est regrettable...