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Nous avons eu la chance d'aller visiter le château de la Beaume pendant les dernières vacances de printemps, à l'occasion du Printemps du Patrimoine qui était organisé par le Département de la Haute-Loire et ses partenaires, du 5 avril au 4 mai (70 lieux à découvrir, nous avions le choix !). Ce château fait également partie de la Route historique des châteaux d'Auvergne.
Le Château de la Beaume (à ne pas confondre, comme le font même certains Offices de Tourisme avec le château de la Baume_ sans "e" donc, situé en Lozère, près de Marvejols !) est situé, lui, sur la commune d'Alleyras en Haute-Loire. Installé sur un éperon rocheux d'origine volcanique, il domine les Hautes-gorges sauvages de l'Allier et le barrage de Poutès.
C'est le propriétaire lui-même qui a effectué la visite guidée de son domaine.
Voici le château tel qu'on le découvre dans son environnement.
Commençons par un peu d'histoire, pour ceux que cela intéresse (sinon sautez le paragraphe !).
L'histoire du château se confond avec celle des ascendants de l'actuel propriétaire car le château appartient à sa famille depuis plusieurs siècles.
Il est mentionné pour la première fois à l'époque médiévale, en 1301 exactement, à l'occasion d'un échange entre Aldebert de Peyre et Béraud de Mercoeur. Il avait donc été édifié avant cette date. Un des vestiges anciens datant de cette époque est une tour carrée en ruine que je n'ai pas photographiée. Le domaine passe ensuite à la famille Freycenet qui possédait également Sinzelles.
Le 17 mai 1545, Charlotte de Sinzelles, surnommée "Dame de la Beaume", épouse Jean d'Apchier, commandant pour le roi en Gévaudan. En 1559, ce dernier délaisse alors le château de Vabres qui lui a été transmis par son père Jacques d'Apchier (en ruine aujourd'hui, je vous en avais parlé en vous présentant la petite église du village ICI ). Il devient Seigneur de la Beaume et le restera jusqu'en 1574, date à laquelle le château est transmis à un de ses fils, Jacques II d'Apchier.
Le château fut ensuite assiégé puis incendié en 1579 par les "Anglais" qui sévissaient dans la région. Jacques II d'Apchier restera seigneur de la Beaume jusqu'à son décès en 1616. Le château restera propriété de la famille d'Apchier et de ses descendants.
En 1796, une jeune femme de la famille d'Apchier de Vabres, épouse un membre de la famille Falcon de Longevialle, "lieutenant des chevaux légers du roi". Il s'agit de l'ascendance directe de l'actuel propriétaire.
Le château est donc resté au sein de la même famille pendant des siècles. Il a été transmis de génération en génération, par l'intermédiaire des femmes. Ce château imposant dont on ne connait pas le plan d'origine, a sans doute pu accueillir jusqu'à 100 personnes. Il était donc beaucoup plus vaste qu'aujourd'hui. Tout comme le château de Vabres, qui appartenait à la même famille, il servait à contrôler les passages sur la rivière Allier entre le Gévaudan et le Velay.
A cette époque, il jouait aussi un rôle défensif, la population n'hésitant pas à venir s'y abriter en cas de danger. Il existait un chemin de ronde (en bois ?) comme l'attestent les corbeaux de soutien en granit, encore existants, tout le long de la toiture. Au milieu, on peut voir qu'un des corbeaux est sculpté en forme de tête.
Il reste aussi du système défensif d'antan, la présence de mâchicoulis.
Comme vous vous en doutez, ce mâchicoulis est situé au dessus de la porte principale.
L'encadrement de la porte est joliment sculpté avec un blason dont j'ai oublié l'appartenance, je m'en excuse.
Suite à l'incendie consécutif à l'attaque du château, qui l'a en grande partie détruit, celui-ci a été reconstruit durant les XVIIe et XVIIIe siècle comme en attestent les nombreux vestiges intérieurs dont je vous parlerai ultérieurement, mais aussi ces anciennes fenêtres à meneaux qui ont été transformées dans une période plus récente. D'autres modifications ont eu lieu en effet au XIXe siècle.
Le château tel qu'on le découvre aujourd'hui est formé de deux corps de logis disposés à angle droit et d'une tour ronde. Il devait comme je vous l'ai déjà dit être beaucoup plus grand à l'origine. A droite se trouve une petite poivrière qui servait à surveiller les alentours.
On voit bien la différence entre ces deux corps de logis ne serait-ce qu'en observant les toitures très pentues (sans nul doute beaucoup plus pentues qu'à l'origine). Je vous montrerai la superbe charpente en bois local issu des forêts altiligérienne, dans mon prochain article. Une partie de la toiture est recouverte de tuiles plates fabriquées localement et l'autre d'ardoise.
Autour du château se trouvent des espaces ouverts et ce que j'ai appelé un "verger", dans un espace clos, délimité par un joli mur de pierre, accessible par plusieurs ouvertures. Je ne sais pas ce qui était à cet emplacement à l'origine.
Ces plaques de concours agricoles, apposées au-dessus d'une porte d'habitation, attestent de l'importance de la ferme rattachée au château.
Le Château dans son ensemble, y compris les décors intérieurs, les cheminées, la cuisine, les escaliers... et les communs et jardins extérieurs sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques depuis le 18 novembre 2002.
Je vous parlerai succinctement dans mon prochain article des merveilles que l'on trouve à l'intérieur, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien ! Mais je vous précise par avance, pour que vous ne soyez pas déçus, que je ne rentrerai pas dans les détails afin de ne pas trop dévoiler de la beauté des lieux et des découvertes qui sont à y faire en le visitant.
En attendant, voici par qui nous avons été chaleureusement accueillis dès notre arrivée.
J'espère que mon article, bien qu'un peu long, vous a plu !