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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent / Maria Larrea

Grasset, 2022

Grasset, 2022

Ma mère n'aura pas tort, je l'ai abandonnée là, je n'avais plus rien à dire. Brisée par son aveu. Elle resta face à moi, ses bras croisés, serrés sur son gilet de laine peluché, les doigts noués autour de ses mains gercées. Sans le savoir, je venais de la libérer.

Petite fille, j'avais une maladie secrète.
Dès que je restais trop longtemps chez moi, je fouillais. Nerveusement. Tout le temps. Partout. J'avais l'instinct du trésor caché. Ou bien alors j'avais été rongeur ou chien de terrier dans une vie antérieure.

Voilà un court roman autobiographique, une autofiction comme on appelle ce genre de témoignage à présent, qui nous emmène à Bilbao et en Galice, au temps de Franco, puis à Paris aujourd'hui.

L'autrice, née à Bilbao en 1979, dans le pays basque espagnol, découvre alors qu'elle est déjà adulte, qu'elle a été adoptée. Totalement perturbée dans sa vie quotidienne, tant professionnelle que familiale, elle décide de quitter provisoirement Paris, pour repartir sur les traces de ses parents biologiques, tout en mettant par écrit son ressenti et son vécu. La quête de ses origines ne va pas manquer de rebondissements, ni d'émotions.  L'histoire est révélée en deux parties bien distinctes. 

Dans une première partie, l'autrice va nous raconter la petite enfance de ses parents, tous deux abandonnés à la naissance à cause de la vie de misère de leurs propres parents. Julian et Victoria ont en effet été élevés à l'orphelinat, avec la honte pour Julian d'apprendre que sa mère est une prostituée. Pour Victoria, c'est une toute autre violence qu'elle subit : sa famille, qui à sa naissance ne voulait pas de fille, vient la sortir de l'orphelinat, alors qu'elle a dix ans, pour la maltraiter ensuite. Je vous laisse découvrir les détails...

En parallèle, l'autrice nous parle de sa propre enfance parisienne, durant laquelle son père, gardien du théâtre de la Michodière va peu à peu sombrer dans la boisson, et sa mère courageusement, va passer ses journées à faire des ménages pour assurer à sa fille une vie meilleure. Maria forcément en sera marquée, elle qui rêve de faire du cinéma et de devenir scénariste. Elle a honte face à ses camarades de classe car elle est rejetée en tant que fille d'immigrés. Elle en veut à ses parents de leur pauvreté et devient une adolescente rebelle.

Dans la seconde partie, la voilà profondément bouleversée par ce qu'elle vient d'apprendre en se faisant tirer le tarot. Elle a été adoptée et à partir de ce moment-là, elle va partir en quête de ses ancêtres biologiques pour comprendre qui elle est vraiment. 

 

Malgré le sujet, ce premier roman est écrit avec une certaine distance qui m'a beaucoup surprise. Cela d'ailleurs m'a empêché de ressentir de l'empathie pour elle, et a limité mon ressenti au point de vue émotionnel. C'est finalement la toute fin qui m'a davantage touchée. 

L'autrice écrit bien et nous livre son histoire de manière rythmée (pas étonnant qu'elle soit scénariste). Elle est également capable d'auto-dérision, tout en ménageant le suspense, et elle en profite au passage pour nous replonger dans la grande Histoire, du temps de Franco, alors que des trafics de nouveau-nés avaient lieu entre autres exactions.

Les passages où elle témoigne de l'enfance de ses parents sont touchants mais pas tristes car elle y met quelques pointes d'humour, ce qui donne de la légèreté aux propos. Cependant j'ai trouvé son style par moment trop haché, avec de nombreux retours en arrière qui m'ont perturbé, ce qui ne m'arrive que rarement, et j'ai eu souvent du mal à savoir de qui elle parlait.

J'ai beaucoup aimé par contre sa sincérité, le fait qu'elle ne cache rien de ses différents sentiments, ni de ses réactions personnelles et de ses révoltes, passant de la colère la plus violente à la tendresse infinie, quand elle nous parle de ses parents adoptifs. Elle nous livre ses réflexions et ses propos sonnent toujours justes. 

Les thèmes abordés sont intéressants puisque c'est un livre qui bien entendu parle de l'adoption, de la filiation et de la transmission mais aussi de la souffrance de l'exil, de la difficulté de l'intégration et aussi de la masculinité...et de l'orgueil blessé qu'un homme n'arrive pas à dépasser quand il ne peut pas avoir d'enfant. 

Le titre provient d'un dicton basque espagnol et veut dire que d'où  que l’on vienne, on transporte avec nous nos racines... ce qui est très vrai. 

Il m'a cependant manqué un petit quelque chose pour vraiment apprécier pleinement cette lecture. Je suis restée trop en dehors ce que je n'aime pas du tout ressentir lorsque je lis. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour que je découvre cet auteur. Du coup j'ai un avis mitigé sur cette lecture mais je suis persuadée qu'elle plaira à d'autres personnes. 

Ce roman a tout de même obtenu le Prix Les Inrockuptibles du premier roman en 2022 et le Prix France Télévisions en 2023. 

Ciel bleu gris nous racontait que tout avait commencé avec les républicaines enceintes, emprisonnées pendant la guerre civile. Elles avaient donné de la suite dans les idées aux tortionnaires franquistes, qui, sous couvert de morale chrétienne, planqués dans les ténèbres de l’Opus Dei, se mirent à leur prendre leur progéniture. Après la guerre, certains ont continué à monnayer pour des bébés. Ça rapportait, ils faisaient payer de tous les côtés. Les médecins accoucheurs arrosaient les huiles stériles du pays ou revendaient les bébés à des couples désespérés, arrangement avec les filles de famille bien nées. L'opprobre était caché sous le tapis.

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G
Dans mes projets de lecture depuis sa sortie... Je maintiens tout de même, malgré ton avis un peu mitigée !
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F
ça ne me tente pas trop, sans surprise !! je déteste ce mot d'autrice, c'est laid, je préfère auteure ! bonne fin de journée, bisous
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A
Une lecture pas inoubliable (si ce n'est son titre), mais intéressante.
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C
Merci pour ton résumé et ton ressenti sur cette auteure, mais je trouve un peu léger qu'elle ait pu donner foi à la découverte de son adoption par le tarot . Bisous
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J
Bonjour Manou<br /> Quelque part admirative devant mes amies qui prennent le temps de lire. Je ne le prends pas assez. Juste l'été, lorsque je lézarde sur mon transat. Alors, j'ai besoin d'un bon livre pour m'accompagner dans ma lézardise !<br /> Bon dimanche<br /> Amitiés Jossy
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T
En fait tu ne donnes pas trop envie de le lire mais je vais regarder ce qu’a écrit l’auteur.
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L
Bon dimanche Manou.<br /> Je ne connaissais pas ce dicton basque (mais il est basque, ceci expliquant cela) mais il est bien vrai.<br /> Ah le problème des enfants adoptés.. Je crois qu'il est pour tous pratiquement le même : retrouver ses racines.<br /> La distance que l'auteure laisse entre lui et son texte ne provient-elle pas de son métier de scénariste ? Créer une empathie par l’écrit n'est pas la même chose que toucher un spectateur par l'image.<br /> <br /> Gros bisous.<br /> <br /> Lavandine
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C
merci pour la présentation de ce livre, je ne connaissais pas. bises.celine
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G
Bonjour Manou<br /> Merci pour la présentation de ce livre.....<br /> Bon week-end Bises !!!
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M
merci pour ces petites modèles que j'ai pris plaisir à faire, mais plus difficile à expliquer aux autres.....passe un bien doux samedi
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P
Bonsoir Manou,<br /> Je l’ai lu avec un certain plaisir mais sans pour autant être totalement séduite par cette histoire. Comme toi il m’a manqué quelque chose, peut-être ne suis-je simplement pas arrivée à éprouver de l’empathie pour les personnages.<br /> Je crois sue je l’oublierai assez vite.<br /> Bises <br /> Bon week-end <br /> Anne
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P
J'ai déjà vu passer ce livre. Le titre ne passe pas inaperçu. <br /> Le thème a l'air intéressant. Parfois, il nous manque quelque chose pour vraiment apprécier une lecture et c'est difficile de dire quoi. <br /> Bon weekend
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R
donc elle apprend qu'elle est adoptée en ce faisant tiré le tarot, ça me semble peu crédible qu'elle ai pu y croire déjà......Bisous bonne journée
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M
toujours très intéressant tes résumés et commentaires... Même si on ne lit pas le livre on en a une idée... Merci
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C
merci beaucoup de la présentation et de ton avis<br /> bonne journée<br /> bisous<br /> patricia
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J
Bonjour Manou, Maria Larrea décrit là un sujet bien délicat . Vu les critiques et les prix reçus , ce livre ne peut entrer que bon . Il me reste à faire sa connaissance. Une autofiction de premier choix !
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A
C'est un livre qui ne peut que me toucher . Bises
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M
Ces recherches des origines s'impriment au fond de l'âme, laissent des traces indéliébiles !<br /> Bises Manou
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M
Bonjour Manou,<br /> Ce livre m'ayant beaucoup tentée, je viens de le télécharger!<br /> Bisous.<br /> Bon après-midi,<br /> Mo
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P
Bonjour Manou,<br /> Comme toujours je tiens à te remercier pour le temps consacré à tes lectures et les résumés que tu sais si bien faire.<br /> Bon, là je passe mon tour. Nous sommes les parents adoptifs de deux enfants et notre histoire malgré le désir de bien faire est douloureuse. Pas facile d'être un enfant adopté et pas facile d'être parents de ces enfants qui ont souvent un lourd passé.<br /> Je te souhaite une douce fin de semaine; je t'embrasse
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