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Le Spartier à feuilles de jonc (Spartium junceum) est un grand genêt que nous appelons en Provence le genêt d'Espagne à ne pas confondre avec le "petit genêt d'Espagne" que j'aurai sans doute l'occasion de vous montrer un jour.
Certes tous deux appartiennent bien à la famille des Fabacées (ex Légumineuses) mais le Spartier a des fleurs beaucoup plus grandes et sa taille peut atteindre 2 à 4 mètres parfois 5, pour seulement 30-40 cm pour le petit genêt d'Espagne.
Ne pas confondre non plus le Spartium avec le genêt à balais. C'est important en effet car le Spartium est une plante toxique contenant de la cytisine comme certain cytise, un alcaloïde puissant et dangereux alors que le genêt à balais a des propriétés médicinales !
Ces remarques évoquées, revenons donc à notre Spartium qui en botanique n'est pas un vrai genêt malgré les appellations locales.
C'est un arbuste rustique qui se voit de loin et ne peut qu'attirer les regards du promeneur.
Il a des tiges quasiment sans feuilles munies dès le mois de mai de fleurs très odorantes (à l'odeur quasiment entêtante). Ce sont les tiges qui assurent la photosynthèse et la faible présence de feuilles permet de rendre la plante résistante à la chaleur et à la sècheresse (c'est par les feuilles que l'eau contenue dans la plante s'évapore).
Les fleurs zygomorphes sont d'une belle taille (2 cm environ) et de couleur jaune vif.
A l'automne, on pourra découvrir les longues gousses qui vont se dessécher durant l'été, puis se tordre et s'ouvrir d'un coup pour disperser les graines qui assureront ainsi la propagation de la plante.
Si vous êtes descendus un jour en voiture dans le sud, vous avez du en voir le long des routes (ou autoroutes). Mais chez moi en Provence, il se voit surtout le long des chemins où il forme des haies naturelles de toute beauté.
C'est une plante qui a été très utilisée dans les campagnes en particulier dans les Cévennes et la région de Lodève où elle était cultivée et exploitée. Les usages se sont cependant modifiés au fil des siècles.
Connue depuis l'Antiquité, on utilisait les fibres du Spartier en les extrayant de ses rameaux par rouissage. Le fil très robuste servait, une fois filé, à fabriquer des toiles, des voiles pour les bateaux, du cordage, des voiles protecteurs pour les arbres fruitiers, de la pâte à papier. Il est dommage que ce dernier usage soit aujourd'hui abandonné en France, la plante poussant vite et pouvant en plus enrichir les sols en azote.
C'est donc une plante qui a été largement cultivée dans certaines zones sèches en particulier jusqu'à la fin du XIXe siècle.
A noter les jeunes pousses ne sont pas toxiques pour les moutons et les lapins de garenne s'ils s'en nourrissent sans excès.
Voilà, mon article du jour est terminé, j'espère qu'il vous a plu. Prochainement nous resterons encore un peu en Provence, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !