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Akiko Higashimura est une mangaka japonaise. Son pseudo le plus connu est Akiko Hayashi.
Le tigre des neiges est un seinen, qui comme je vous l'ai déjà expliqué, s'adresse donc avant tout aux jeunes adultes. Il y a dix volumes en tout dans cette série. Ma médiathèque n'en possède que quatre et j'ai pu emprunter les deux premiers.
Voici donc aujourd'hui la présentation du premier opus.
Certes, il y a des choses que seuls des hommes peuvent faire... Dans ce cas, les femmes n'ont qu'à faire les choses dont elles seules sont capables. Tu peux rester une femme. Tu n'as qu'à devenir forte en tant que femme. Devenir intelligente.
Nous sommes au Japon en 1529. Nagao Tamekage, seigneur du château de Kasugayama voit naître son troisième enfant, une fille... Il attendait un garçon ! Okon la mère avait pourtant eu des visions durant sa grossesse, elle avait rêvé du roi Bishamonten, le dieu de la guerre, et était persuadée d'avoir un fils.
Nagao Harukage, le fils ainé, déteste la guerre et ne rêve que de poésie et de fleur. Le seigneur décide donc d'élever sa dernière fille comme un garçon et d'en faire un chef de guerre. Turbulente de nature, Torachiyo va devenir très vite un véritable garçon manqué. Elle aime cependant les jeux avec sa grande sœur Aya, et apprécie les instants passés avec son grand frère. Mais elle va devoir les quitter pour affronter son incroyable destin.
Dans ce tome 1, l'auteur introduit les personnages et nous raconte dès les premières pages l'histoire des clans, assez complexe, et celle des guerres qui ne l'est pas moins, tout en nous donnant les noms des guerriers.
Le lecteur aurait pu s'y perdre si en parallèle, et non sans humour, l'auteur ne nous interpellait pas, tout en se posant des questions à elle-même, ce qui allège le récit, et permet au lecteur d'intégrer ce qu'il vient de lire. C'est bien vrai que l'histoire du Japon est compliquée.
Dans son manga, elle part de la véritable histoire de Kenshin Uesugi, ce puissant seigneur ayant vécu à l'ère Senguko, qu'on surnommait le "tigre d'Echigo". La rumeur dit que c'était en fait une femme. Il y avait beaucoup de femmes en ce temps-là qui se retrouvaient ainsi propulsées sur le devant de la scène politique, soit à la mort de leur époux, soit pour toute autre raison.
L'auteur a fait des recherches en ce sens avant d'écrire son manga et nous prouve que tout porte à le croire. Je vous laisse découvrir sa démonstration. En partant de cette idée, elle va chercher à retracer la vie de ce grand "seigneur" de sa plus tendre enfance...jusqu'à ses sept ans environ.
Ce faisant l'auteur nous offre un manga historique passionnant, à la fois récit d'apprentissage et saga familiale.
Elle nous montre en quoi l'éducation peut profondément changer la nature humaine en mettant en avant certaines valeurs au détriment d'autres moins indispensables.
Le graphisme m'a beaucoup plu. Il est clair et gai, les personnages sont très expressifs et ne peuvent se confondre comme cela arrive parfois à la lecture de certains mangas.
Ce manga a reçu le Fauve Jeunes adultes du festival d’Angoulême en 2020.
En fait, j'ai réalisé après ma lecture que je connaissais déjà cette mangaka pour avoir lu les premiers tomes de "Princess Jellyfish", que j'avais acheté pour les élèves du collège, lorsque je travaillais encore...
Merci encore une fois à Doc Bird (voir sa chronique ICI) de m'avoir donné envie de commencer la lecture de cette série. Maggie aussi qui est une grande fan de mangas et du Japon, en avait également parlé ICI sur son blog.
A noter, ma petite-fille qui a 14 ans, a voulu en tenter la lecture. Elle a aimé les personnages, mais elle s'est un peu perdue car elle n'a pas tout compris de l'histoire. Cette série s'adresse donc plutôt à des lycéens donc de grands ados et adultes.