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Voilà un petit circuit qui longe la Touloubre. Je ne l'avais jamais effectuée en totalité, et je l'ai découvert avec grand plaisir au mois de janvier dernier avec mon groupe de randonnée. Merci à notre dynamique accompagnatrice.
J'y suis retournée fin février en famille pour notre plus grand plaisir.
Nous partons du quartier du Petit Croignes à Lambesc pour nous diriger vers les bords du Canal de Marseille dont je vous ai souvent parlé sur ce blog en particulier ICI, où je vous raconte son histoire. Le sentier est une piste assez large qui passe sous les pins et les chênes verts.
Le Canal, après être passé en souterrain, ressort de la colline. Le promeneur peut emprunter l'un ou l'autre des sentiers qui bordent la rive jusqu'à l'aqueduc de la Touloubre (appelé encore l'aqueduc de Valmousse).
Tout le long de la balade, nous observons les arbres : Cèdres de l'Atlas, chênes verts et chênes blancs qui n'ont pas encore leurs jeunes feuilles.
La fin d'hiver en Provence est toujours bien fleurie, grâce aux argeiras ou argelas (Ulex parviflorus), nos ajoncs de Provence, qui illuminent de jaune la garrigue. Les abeilles sont même déjà de sortie.
Nous voilà arrivés à l'aqueduc. Nous allons descendre par le petit sentier que vous distinguez sur ma photo jusqu'au bord de la Touloubre qui coule en-dessous. Je vous rappelle que la Touloubre est un fleuve côtier du département des Bouches-du-Rhône, qui se jette dans l'étang de Berre pour ensuite rejoindre la mer.
Le changement de végétation est surprenant et par endroit le sentier n'est pas large. Nous passons de la garrigue sèche (thym, romarin, euphorbes) à des plantes de sous-bois ombragés comme le houx fragon qui pousse en abondance.
De nombreuses fougères colonisent les rochers par endroit. Elles aiment ce milieu humide et poussent dans les anfractuosités. On trouve le polypode austral (Polypodium cambricum) qui est le plus méditerranéen de son espèce. Il se reconnaît à ses frondes très larges, dont la partie terminale est brusquement réduite en une longue pointe. Il apprécie particulièrement les sous-bois chauds du sud.
On trouve aussi le Cétérach officinal (Asplenium ceterach) facile à reconnaître avec sa face inférieure recouverte d'écailles brunes et toutes douces au toucher. Elle est particulièrement adaptée à la sécheresse car lorsqu'elle manque d'eau ses frondes s'enroulent pour diminuer la surface de contact avec l'air trop sec et chaud.
L'eau coule tranquillement. Il ne faut pas s'y fier, en cas d'orage ce cours d'eau à l'air si calme, peut facilement entrer en crue très rapidement et certains des habitants des villages qui le bordent, savent de quoi je parle.
Les arbres sont magnifiques au bord de l'eau.
Le sentier passe sous le viaduc du TGV et monte aussitôt sur la droite pour rejoindre le plateau de Sufferchoix. De là, on profite encore un peu de la vue sur le viaduc, et au loin sur l'aqueduc.
Une des piles du viaduc a été décorée par un artiste de passage. On aime ou pas mais, ainsi placée en pleine nature, cette peinture attire le regard du promeneur.
Le sentier s'élargit ensuite et nous emmène jusqu'à Sufferchoix dont nous avons déjà parlé sur ce blog. C'est un lieu de retraite spirituelle. Les abords sont privés mais les randonneurs, en se faisant discrets et en respectant le lieu, ont le droit de passer.
Une fois arrivés à la citerne qui sert de repère car elle se situe à la croisée de plusieurs chemins, nous bifurquons à droite pour franchir la ligne TGV, sur le pont cette fois, et nous continuons le sentier qui traverse la route de Sufferchoix (non goudronnée). Nous longeons ensuite l'étang du Renard qui aujourd'hui est un grand pré cultivé.
Nous retrouvons ensuite le canal à la sortie du tunnel. Il suffit de grimper à gauche avant le pont pour retrouver notre point de départ.
Nous voilà arrivés, j'espère que vous n'êtes pas trop fatigués et que ce circuit qui fait de 7 à 8 km selon les variantes, vous a plu. Quand le printemps sera bien avancé nous retournerons au bord de la Touloubre pour une balade plus longue afin de profiter de la fraicheur du lieu et découvrir la flore du coin, adaptée au milieu humide méditerranéen.