Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Nous allons à partir d'aujourd'hui visiter un peu plus en détails la petite ville de Lambesc puisque j'ai eu l'occasion de refaire récemment un parcours complet du centre ancien, parcours que je n'avais pas fait depuis plus de 20 ans !
A noter toutes les informations énoncées dans mes différents articles à venir, proviennent de deux brochures disponibles à l'OT et sur internet, des panneaux pédagogiques disposés ici ou là dans les rues et places de la ville...ainsi que des commentaires et explications de notre guide, ou extraites du livre intitulé "Lambesc" de Marcel & Pierre Gazanhes / Editions Equinoxe, le Temps retrouvé.
Un peu d'histoire...
La commune est occupée depuis le Néolithique, l'âge du bronze et l'âge du fer. Ce sont ensuite des Celto- Ligures et en particulier la tribu des Tritolii et les Salyens qui s'y installent. La conquête romaine entraine la destruction des oppidums qui laissent la place à de grands domaines agricoles. C'est à cette époque, au IXe siècle exactement, que la villa "Lambiscum" fait son apparition. Elle deviendra Lambesc par la suite.
La ville s'agrandit autour d'un castrum, aujourd'hui disparu, édifié sur un promontoire rocheux. Il ne reste aujourd'hui de ce premier château qu'une tour intégrée à l'église Notre-Dame et quelques vieux murs de pierre. Ce castrum a été plusieurs fois agrandi avant d'appartenir au Seigneur Pierre de Pontevès.
Jusqu'au XVIIIe siècle de nombreux seigneurs appartenant aux familles nobles de Provence, régnèrent sur Lambesc. Mais c'est en 1453, que le Roy René (1409-1480), Duc d'Anjou de Bar et de Lorraine, Comte de Provence et de Forcalquier achète la seigneurie et devient donc Seigneur de Lambesc.
Amoureux des arts et des Lettres, engagé aux côtés de Jeanne d'Arc pendant la guerre de Cent ans, il finira sa vie en Provence, où il possédait de nombreuses propriétés, châteaux, hôtels, cabanons de chasse, en particulier dans la région aixoise et de Tarascon. On le surnommera le "Bon Roy René". Il s'intéressera à faire prospérer la région et fera connaître en particulier le vin provençal en l'exportant dans toute l'Europe (la cave de Lambesc porte son nom). Il portait en effet la Provence dans son cœur. De son vivant, il refusera d'ailleurs de léguer la région au roi de France.
Il a marqué à jamais la région et sera enterré à Angers dans sa ville natale, à la grande déception des provençaux.
La ville s'agrandit ensuite en dehors des remparts et va connaître son heure de gloire, en jouant un rôle politique important dans l'histoire de la Provence puisque les Assemblées générales des Communautés du Pays de Provence s'y dérouleront, à partir de 1664 ce qui valut le surnom au village de "Versailles aixois".
De cette époque datent de très beaux hôtels particuliers que je vous montrerai au fur et à mesure de ma visite.
C'est donc sur les pas du Roy René que nous allons marcher pour visiter la petite ville. Nous allons suivre pas à pas un des circuits proposé par l'Office du Tourisme.
Le départ de la visite s'effectue de la Place des États Généraux.
C'est la plus grande place de la ville. Elle forme un grand parking avec la place Chateau Vilain qui est contiguë. Elle a été aménagée à l'emplacement exact de l'ancienne conserverie Barbier-Dauphin, achetée par la ville dans les années 60.
De cette usine ne subsiste actuellement que la salle des Associations qui était l'ancien hangar de stockage des conserves avant expédition. La salle a gardé de cette époque la structure métallique intérieure.
Sur cette place se trouve aussi le Bureau Municipal du Tourisme, le cinéma (également salle de spectacle). L'agence postale et les locaux de la Police municipale se situent à proximité, côté place Château Vilain. Sur la totalité du parking s'installent en saison les fêtes du village, les fêtes foraines et autres manifestations comme les vide-greniers, et le grand marché hebdomadaire. Le marché des producteurs locaux s'installe lui sous la halle qui a été construite récemment.
La place est bordée sur un côté par des maisons au sein desquelles sont insérées quelques vestiges des anciens remparts comme cette porte ancienne par exemple qui débouche aujourd'hui sur une impasse au fond de laquelle se trouve l'arrière de la maison aux deux lions (ou Hôtel de Mme de Sévigné) que je vous montrerai ultérieurement dans un autre article.
Face à la place, à l'emplacement des anciens remparts, se trouve l'Hôtel de ville, anciennement Hôtel particulier de Janet, datant du XVIIe siècle. C'est ici que les notables se retrouvaient lorsqu'ils venaient assister aux Assemblées Générales des Communautés du Pays de Provence qui siégèrent sur le village durant près de 140 ans.
En 1735, Madame De Janet vendit l'hôtel à la commune qui décida d'y accueillir la mairie.
Le bâtiment, gravement ébranlé lors du séisme du 11 juin 1909, sera entièrement rasé puis reconstruit. Les deux ailes du bâtiment sont alors remplacées par deux ruelles. Sur le fronton on retrouve les armes de la ville "d'azur à la croix de Lorraine d'or" dues en 1453 à Yolande, la fille du Roy René, épouse de Ferry, Duc de Lorraine.
Depuis 1948, la représentation de ces armoiries s'accompagne de la Croix de Guerre avec étoile d'argent.
A l'arrière de la mairie sur la place du parage, le Monument aux morts en hommage aux disparus durant la Première guerre mondiale a trouvé sa place. Il se situait avant sur la place de l'Eglise.
La visite se poursuit au-delà de la place où se trouve le lavoir datant de 1759, classé MH, dont je vous ai déjà parlé ICI alimenté en eau par la Fontaine Bono Font, du XVe siècle, la plus ancienne de la ville dont je vous ai parlé aussi dans le même article. Mais je vous mets quelques photos pour ceux qui ne s'en souviennent plus. Le lavoir va faire l'objet d'une nouvelle rénovation.
Entre les deux se trouve l'abreuvoir.
En face du lavoir, au dessus du Bar de la Bonne Fontaine, l'ancien Hôtel d’Alamanon date du début du XVIe siècle. Il appartenait à une très vieille famille lambescaine connue depuis le XIe siècle. Il vient d'être racheté et sera prochainement rénové. Il en a bien besoin.
Des caryatides se cachent de part et d'autres de la grande porte. Impossible de les photographier, car il y a toujours du monde devant, elles sont attribuées au sculpteur lambescain Liotard, élève de David d’Angers et sont classées. J'espère pourvoir vous les montrer un jour.
Et c'est avec cette jolie fontaine-source cachée derrière ce joli volet bleu mais qui a toujours un bon débit (malgré la sècheresse de cet été) que se termine cette première partie de visite...mais désolée, je n'ai pas la clé pour vous la montrer de plus près. Si vous passez par là un jour, il n'est pas interdit de coller votre oreille contre le volet pour entendre l'eau couler.
En attendant, nous poursuivrons la visite au-delà du lavoir, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien !