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Cette semaine je vous propose de retourner dans le Gard pour visiter une jolie petite ville où je ne m'étais jamais arrêtée, alors que j'y passe de temps en temps.
Saint-Gilles est une petite ville du Gard, très attractive, appelée aussi Saint-Gilles-du-Gard. Elle est située aux portes de la Camargue, et en région Occitanie. Il faut noter que les gardois, préfèreraient être rattachés à la Provence dont ils se sentent souvent plus proches.
Ceci dit le bourg de Saint-Gilles est surtout connu pour son abbatiale, que je vous ferai visiter prochainement.
Je ne m'y étais jamais arrêtée et n'ayant pas prémédité ma visite, j'ai découvert la ville au hasard. Du coup, je n'ai pas forcément vu tous les lieux incontournables et je ne vous montrerai qu'une petite partie du patrimoine à visiter.
La commune est très vaste et se divise en deux zones bien distinctes : les collines des Costières très connues pour leurs vins, et la zone sud, composée de marais et d'étangs qui est traversée par le Petit Rhône et de nombreux canaux. C'est la Petite Camargue !
A noter, la grande majorité des espaces naturels entourant le bourg, correspond à des espaces naturels protégés.
La commune est traversée par deux canaux principaux : le canal du Bas-Rhône Languedoc appelé aussi canal Philippe-Lamour que je n'ai vu que du bord de la route, et le Canal du Rhône à Sète, où se trouve le port de plaisance ci-dessous.
Un peu d'histoire...
Occupé depuis la préhistoire, le site de Saint-Gilles a été longtemps entouré de grands domaines agricoles, les latifundia de l'époque romaine. Lesquels du Ve et VIIe ont soufferts des invasions des Goths et des Sarrasins. L'ermite Gilles y fonde un monastère bénédictin dès le VIIe siècle et une église, l'église Saint-Pierre et Saint-Paul.
La ville qui prend le nom de Saint-Gilles devient la capitale de la France méditerranéenne dès le XIIe siècle et l'abbatiale que nous visiterons prochainement est construite afin d'accueillir le plus grand nombre de fidèles.
La tranquillité de la région est troublée par l'affaire cathare dans laquelle Saint-Gilles fut impliqué, et l'assassinat du légat du pape, ainsi que la pénitence du comte Raymond VI de Toulouse, événements qui déclencheront la croisade contre les Albigeois.
Les guerres de religion ont suivi...et ont laissé des traces. L'abbatiale est saccagée et il ne reste plus aujourd'hui que la façade romane et quelques vestiges.
En venant de la ville d'Arles et en pénétrant dans le bourg par la rue principale qui franchit le pont sur le canal, le visiteur découvre très vite les vestiges du rempart médiéval qui entourait la ville et une porte permettant de pénétrer dans la vieille ville, la Porte des Maréchaux. Elle était utilisée par les pèlerins se rendant à Saint Jacques de Compostelle. C'est la seule porte restaurée qui subsiste des sept qui perçaient à l'époque l'enceinte fortifiée. Elle s'appelait autrefois le portail Macel.
A deux pas en poursuivant dans la rue principale, le visiteur passe devant l'église réformée. De style néogothique, elle date du XIXe siècle et se trouve enclose dans les habitations de part et d'autre.
Les bâtiments protégés, car inscrits aux Monuments historiques sont nombreux sur la commune tout comme dans le bourg. Comme vous vous en doutez je n'ai pas tout vu, n'ayant pas du tout programmé ma visite, ni fait un tour à l'OT, mais je vous montre quelques-unes de mes découvertes.
La maison romane est classée depuis 1862. Elle se situe tout près de l'abbatiale. Pas facile de la photographier car aucun recul possible sur la placette : il faudrait pouvoir grimper aux étages de la maison se situant en face. Elle a été construite au XIIe et XIIIe siècles dans un style roman bourguignon. Il s'agirait de la maison natale du pape Clément IV. Devenue propriété de la municipalité depuis 1855, elle a abrité un musée aujourd'hui fermé en attendant que le nouveau, consacré à la période médiévale dont la construction est prévue près de l'abbaye (avec vue sur l'ancien cloître), voit le jour en 2025.
Sa façade est joliment décorée de frises et de divers ornements au niveau des fenêtres (colonnettes, chapiteaux, sculptures...). L'intérieur doit être entièrement rénové.
Une maison ancienne située rue Baudin, classée depuis 1963, a conservé ses fenêtres géminées. Les colonnettes portent des chapiteaux à feuillage. On aperçoit aussi un cavalier sur le chapiteau d'une des fenêtres (troisième photo, un clic pour l'agrandir). Juste à côté une autre maison présente des traces d'anciennes ouvertures. Je n'ai pas trouvé la signification de ma dernière photo, une sorte de chevron inclus au milieu des pierres, sous la voûte.
Bien d'autres maisons ont attiré mon attention, sont-elles classées ou pas, je ne le sais pas. Du coup, je vous montre ce que j'ai découvert par hasard.
Autres détails pris au fil de la balade. A noter beaucoup de rues portent le nom d'écrivains célèbres.
Voilà, notre balade dans le bourg de Saint-Gilles est provisoirement terminée. Si un jour je retourne par là-bas, je compte bien avoir un plan en main et rechercher dans les rues de la vieille ville toutes les maisons anciennes que je n'ai pas pu découvrir lors de ma courte visite.
Très bientôt, nous monterons visiter l'abbatiale, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien !
Bonne semaine à tous...