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Nous allons aujourd'hui visiter un beau jardin, situé au cœur de la ville de Bourges, en bordure de l'Auron. C'est dans ce jardin des Prés Fichaux, que j'ai pu observer les foulques, montrés la semaine dernière ICI.
Je dédis mon article du jour à Béa du blog BéaKimcat (lien ICI) qui s'y promenait avec sa grand-mère quand elle était petite.
Comme vous le savez quand je suis à Bourges, c'est avant tout pour voir ma petite famille et je ne m'en suis pas privée. Vous allez du coup être peut-être déçus, car je n'ai fait que très peu de photos de ce superbe jardin, certains espaces n'étant pas très accessibles avec une poussette et un bébé endormi profondément dedans.
Un peu d'histoire...
Le jardin a été inauguré en juin 1930 et a donc fêté l'année dernière ses 90 ans d'existence. Il est inscrit depuis 1990 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, et a été classé "Jardin remarquable".
C'est un des fleurons de la ville, malgré la disparition au fil du temps de certaines de ses statues, qui n'ont pas été remplacées. Certains prétendent même que ce jardin est le plus beau d'Europe, c'est dire, mais peut-être sont-ils tout simplement chauvins !
Le jardin d'une superficie de plus de 4 ha, a été aménagé par Paul Marguerita (1886-1942), un architecte paysagiste berrichon, entre 1922 et 1930. Il a été créé à l'emplacement d'anciens marais, les marais de Pretz-Fichault", qui appartenaient au Moyen Âge à l'Abbaye Saint Ambroix. Les moines louaient leur terrain pour y cultiver du chanvre et des légumes.
Pour le maire de l'époque, Henry Laudier, il s'agissait avant tout d'embellir sa ville, en supprimant cette zone de marécage insalubre. Mais le projet coûte beaucoup d'argent. Il a non seulement fallu acquérir les terrains, puis les drainer_6 kilomètres en tout de drains en poterie seront posés. Il faudra aussi ramener 100 000 mètres cubes de terre et de remblais, avant de pouvoir songer à planter.
Les habitants de Bourges reprocheront au maire pendant une décennie, le temps des travaux, d'avoir dépensé de manière excessive "leur" argent. Mais ce dernier est pugnace et bien décidé à résoudre tous les problèmes techniques qui vont se dresser sur sa route.
Les habitants vont aller jusqu'à même bouder l'inauguration, mais ils découvriront avec ravissement le jardin fleuri, dès l'après-midi même, de ce jour de juin 1930 !
Le jardin qui devait être un jardin "à l'anglaise" sur les plans, a évolué et est devenu un jardin "à la française", avec différentes zones bien délimitées entre elles, que le visiteur trouve encore aujourd'hui.
Je l'ai trouvé plein de charme avec ses arches constituées d'ifs taillés dans un style Art déco, ses massifs et ses bassins, son théâtre de verdure, ses haies de tilleul.
Malheureusement peu de fleurs en ce début de saison, sauf dans la roseraie où justement je ne suis pas allée, car en cours d'entretien et donc encombrée et trop bruyante ce jour-là.
Il y a plusieurs entrées.
Près de la buvette, un bassin donne envie de poursuivre la promenade (voir photo en début d'article). Un couple de canards colverts curieux et habitué aux humains, a même posé pour les photos.
A côté de la buvette et de ce bassin une statue, appelée la Ménade, réalisée en 1874. Il s'agit d'une femme et d'une lionne (ou d'un lion sans crinière). Elle est l'œuvre de Jean Valette, un véritable berrichon (1825-1878 ). La femme chevauche l'animal tout en lui donnant une grappe de raisin, une œuvre étrange.
Cette sculpture en marbre a subi des dégradations au fil du temps dans les années 50 où des vandales sont venus en une nuit saccager les statues du parc. Mais elle a pu être réparée.
Une des particularités de ce jardin est le théâtre de verdure qui peut accueillir près de 1000 personnes. On y entre par des portiques, et des Centaures, aujourd'hui disparus, œuvres de Monard, en gardaient autrefois l'entrée.
Edith Piaf y a donné un concert en 1948, avec les Compagnons de la Chanson. Aux gradins se rajoutaient des chaises numérotées.
Il est toujours utilisé aujourd'hui pour des concerts d'été.
Ce qui est remarquable dans ce jardin, ce sont les nombreuses sculptures. Je ne les ai pas toutes prises en photos, cela me donnera l'occasion d'y retourner un jour.
"Eternelle tourmente" est un bas-relief situé au niveau du bassin d'entrée. Il est signé Vital Coulhon, un sculpteur de la région de Montluçon (1871- 1914) peu connu à Bourges au début de sa carrière, il devient professeur et Directeur de l'école des Beaux Arts de la ville en 1908. La statue représente un jeune homme, à l'air inquiet, le regard tourné vers le large. A ses pieds, une jeune femmes nue est endormie.
La sculpture, située au-dessus d'un bassin, est encadrée de panneaux explicatifs un peu passés par le temps.
Aujourd'hui ce jardin Art'Déco, est toujours joliment entretenu. Des espèces botaniques rares côtoient celles que l'on peut observer dans tous les jardins publics. J'ai lu sur le net que les plantations permettent d'étudier de plus près certaines plantes ornementales et de surveiller leur acclimatation à cette région.
Voici quelques vues générales du jardin, donnant une idée de l'aménagement de l'espace.
Un autre bassin près de la rivière, plaisait particulièrement aux pigeons.
Partout le jardin est aménagé pour préserver la nature. Même les jeux pour enfants s'intègrent bien dans la verdure. Il y a plusieurs hôtels à insectes, répartis en plusieurs endroits. En voici un.
Et c'est avec cette boite à livres qui nous invite à un instant de détente, que se termine la visite de ce jardin qui j'espère vous a plu.
Très bientôt, nous ferons une courte balade dans la ville, enfin comme d'habitude, si vous le voulez bien !