Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Je vous propose aujourd'hui, pour changer de mes lectures, de découvrir de plus près un oiseau d'eau commun, que vous êtes nombreux à voir dans les parcs de vos villes, mais que moi dans ma Provence, loin de l'eau, je ne vois jamais ou presque.
Il s'agit de la foulque macroule (Fullica atra) appelée encore, le macroule.
J'ai eu la chance d'en observer au bord de l'Auron, une rivière qui traverse la ville de Bourges, alors que je me promenais avec ma petite famille, dans le jardin des Prés Fichaux au mois de mai.
La foulque macroule est un petit échassier de la famille des Rallidae. On la voit souvent "marcher" sur l'eau avant son envol, ou encore plonger sous l'eau, parfois à plusieurs mètres de profondeur, pour aller rechercher sa nourriture. Elle ressort ensuite, à l'autre bout du plan d'eau ou sur la rive opposée de la rivière. De couleur gris anthracite, elle nous apparaît noire. Elle mesure de 30 à 40 cm de long et présente une large zone blanche sur le front (=une plaque frontale) ainsi qu'un bec blanc, qui se voit de loin. Elle n'est pas craintive et ne se cache pas de l'homme.
J'ai eu la chance de pouvoir observer plusieurs couples, en train de nicher et, surprise (!), certains petits venaient de naître. Une personne, qui venait là tous les jours se promener dans le parc, m'a confirmé qu'ils n'étaient pas là la veille.
Il y avait trois nids, tous différents, mais constitués de branchages, plus ou moins bien agencés. Ils sont bâtis à la surface de l'eau, dans une zone peu profonde en bordure de la rivière, donc bien visibles et à peu de distance des berges.
La femelle pond 5 à 9 œufs dès le début du printemps. Entre avril et juillet, elle peut avoir plusieurs couvées. L'incubation dure 21 jours et les petits naissent de manière échelonnée sur plusieurs jours. J'ai eu donc beaucoup de chance de les découvrir. La période de couvaison n'était pas encore terminée et sans nul doute, d'autres petits doivent à présent être nés depuis ma visite.
Dans le premier nid, pas de petits à l'horizon. La femelle était bien installée sur son nid et couvait tranquillement parfaitement indifférente à notre présence.
Dans le second nid, un seul petit était né et ne s'éloignait pas de sa mère, restée sur place. En nous voyant arriver, elle l'avait caché sous elle, et nous avons mis un moment avant de le voir sortir puis s'enhardir un peu.
Dans le troisième nid, deux petits étaient déjà là, et batifolaient sous les yeux attentifs de leurs parents. La mère arrangeait sans cesse les brindilles du nid, tout en les surveillant.
Voilà les petits vus de plus près ! Ils ont une tête rouge et un bec rouge à la naissance et leur corps est recouvert d'un duvet gris foncé.
Un héron dérangeait sans cesse les couples, et s'approchait des nids. Le mâle partait alors sur l'eau en "marchant" et fonçait sur lui, pour l'obliger à s'éloigner.
J'apprends en rédigeant cet article qu'une fois toute la couvée éclose, les parents séparent les petits en deux groupes, et se partagent la tâche de les élever et donc, de les surveiller. Les prédateurs sont nombreux dans les parages, et il faudra environ 4 semaines pour que les petits deviennent autonomes pour se nourrir.
Un cygne solitaire traversait inlassablement la rivière.
Au loin, un couple de canards colverts se baladait.
Voilà, notre balade est terminée pour aujourd'hui. La semaine prochaine nous visiterons le parc, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien !