Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Il n'a jamais bien su s'exprimer encore moins parler de ses émotions. Il aurait l'impression de se mettre à poil au milieu de la grande place, un jour de marché. Très peu pour lui. Il préfère garder tout au fond, bien enfoui, c'est plus simple.
Donc, personne ne sait que le départ des enfants et le vide qui s'en est suivi l'a comme coupé en deux...
Tristesse, honte, colère, culpabilité...Il s'en est voulu, a détesté sa froideur, son manque d'humanité, s'est trouvé des excuses mais ne les a pas aimées. Alors, même après que son chat fut revenu et malgré son ronron dans le creux de l'oreille qui lui faisait habituellement l'effet d'un puissant somnifère, il a réfléchi sérieusement. S'est posé toutes les questions : si, où, quoi, comment, sans oublier pourquoi. Et les réponses lui ont paru évidentes...
Nous commençons l'année avec un roman feel-good, facile à lire. Il n'a rien d'une nouveauté mais il a remporté beaucoup de succès dès sa sortie. Il m'a permis de découvrir l'univers de Barbara Constantine, dont j'ai souvent entendu parler et dont je n'avais jamais rien lu auparavant...
Depuis deux mois que Roland, son fils cadet et sa petite famille sont partis s'installer au village, Ferdinand vit seul dans son immense ferme. Son fils aîné vit en Australie et n'est jamais revenu le voir depuis son départ, des années auparavant.
Ferdinand ne se sent pas très bien tout seul. Pour se changer les idées, il descend tous les jours au village pour boire un verre, espérant croiser ses petits-enfants à la sortie de l'école.
Un jour où il se rend chez sa plus proche voisine pour lui ramener son chien, égaré sur la route, il la trouve inanimée : son tuyau de gaz défectueux a provoqué une fuite qui aurait pu lui être fatale. Peu à peu, au fur et à mesure de ses visites, il va découvrir à quel point Marceline vit dans des conditions précaires. Les pluies diluviennes et le froid n'arrangent rien...sa toiture est dans un état lamentable !
Contre toute attente, le solitaire Ferdinand décide alors de suivre l'idée avancée par ses petits-fils : lui proposer de venir s'installer chez lui, en tout bien tout honneur, le temps que sa toiture soit réparée...d'autant plus que les dégâts sont tels, qu'elle menace de s'effondrer et que Marceline n'a pas les moyens de la faire réparer tout de suite. Elle accepte !
Après Marceline, c'est son ami Guy devenu veuf, qui va venir s'installer à la ferme à son tour, puis d'autres personnes jeunes et moins jeunes vont suivre, apportant de l'animation et beaucoup de gaieté dans la vaste demeure...
Et puis, il y aura Paulette...
Voilà un roman feel-good parfait pour débuter l'année en douceur et en rêvant un peu.
J'ai été très surprise par le style simplissime et l'histoire totalement irréaliste, mais pétrie de bons sentiments. Je ne m'attendais pas à ça, en lisant les nombreuses critiques positives sur le net. Je pensais l'auteur plus proche des livres d'Anna Gavalda que j'aime lire à l'occasion. Ce n'est pas du tout le cas. C'est plus léger je trouve...
J'ai aimé la première moitié du roman : elle est plaisante à lire. J'ai aimé aussi découvrir les différents personnages, plutôt sympathiques enfin pour la plupart.
Mes préférés sont : Ferdinand au cœur d'or, mais si maladroit dans sa façon d'exprimer ses sentiments ; Marceline qui cache de terribles blessures et cherche à les oublier ; les deux petits-enfants de Ferdinand, P'tit Lu et Ludo pour leur fraîcheur d'enfant et leurs idées (il faut toujours écouter les enfants !) et... Cornélius, l'âne de Marceline, à qui il faut demander l'autorisation de monter dans la charrette...Si, si, vous avez bien lu : s'il n'accepte pas, il n'avancera pas !
Il y a des passages émouvants, de l'humour, et ce ne sont pas les quelques clichés qui m'ont découragés : ils sont largement compensés par les propos emplis d'humanité. Mais pour dire franchement je me suis ennuyée durant la seconde moitié, une fois l'histoire bien en place.
C'est dommage car je suis obligée de reconnaître que cette première lecture de l'année, m'a finalement "un peu" déçue. Comme je suis tenace, j'ai lu le roman jusqu'au bout, d'autant plus que je voulais absolument savoir comment Paulette arrivait parmi eux, même si j'avais déjà ma petite idée sur la question...
L'écriture est fluide, les chapitres courts, le ton léger entre deux passages émouvants. Il était inutile, je pense que l'auteur emploie autant de jurons, comme si les personnes âgées ne savaient pas s'exprimer autrement...Cela n'apporte rien aux personnages.
Les thèmes abordés ne manquent pas d'intérêt : la solitude des personnes âgées, les problèmes familiaux, les deuils, la pauvreté, le rejet familial, la séparation, la vie en autarcie, la colocation intergénérationnelle, le déni de grossesse, les relations père-fils, l'écologie, l'entraide,...
Pour ne pas rester sur ce ressenti final, je dirai donc que c'est un livre à lire comme une sorte de conte moderne. Il permet de rêver un peu à un monde différent dans lequel tous les hommes seraient généreux et capables de donner beaucoup plus d'eux-même et de préférer le partage à leur petit confort personnel. Et malheureusement, même si je m'y emploie dans ma vie personnelle, je crois bien que tout ça n'est pas pour demain...
Malgré des personnages attachants, de bonnes idées de partage intergénérationnel, et une lecture facile, il ne m'a pas totalement convaincu et, lorsque je lis sur le net que c'est de loin le meilleur de l'auteur, je ne sais pas du coup, si je me laisserai tenter par un autre titre.
Donc en résumé, je dirai qu'en plus de se lire facilement, le but de cette lecture est tout simplement de donner des idées et d'ouvrir des perspectives de vie différente.
C'est donc une lecture à partager...en famille.