Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Rien ne vaut l'été pour savourer quelques poèmes...ce que j'ai fait avec grand plaisir durant les vacances. Notre rentrée, ce mois de septembre, sera donc placée sous le signe de la poésie.
Aussi je ne vous en voudrais pas si vous passez votre chemin, car je sais que certains d'entre vous n'aiment pas ce genre de lecture.
Je vais en effet, vous présenter dans les jours à venir, quelques recueils de poèmes qui ont été mes compagnons de route, certains depuis quelques mois déjà, d'autres plus récemment. Pour ne pas vous lasser, j'alternerai bien sûr avec d'autres sujets...
Le recueil que je vous présente aujourd'hui, a été présenté par Quichottine sur son blog.
C'est elle qui a effectué la mise en page du recueil. C'est elle aussi qui m'a donné envie de le découvrir.
Ce recueil a été composé par Lorraine, Marthe Englebert de son vrai nom, alors qu'elle se savait malade. Il a été illustré par sa fille Marianne Vanhecke.
Il a été publié par les Anthologies Éphémères et les droits d'auteur sont intégralement reversés à l'Association Rêves qui permet à des enfants gravement malades de réaliser un rêve et d'avoir ainsi un peu de bonheur pour oublier les mauvais jours.
Vous pouvez acquérir ce recueil en vous rendant sur le site de l'éditeur ICI. Merci à Colette de m'avoir indiqué mon oubli...
(...)
Donne-moi la main. Vois comme les roses
Aux têtes poudrées, aux cils vaporeux
S'inclinent en rêvant et disent des choses
Que seuls entendront les cœurs amoureux
(...)
C'est très difficile comme d’habitude pour moi de parler de poésie...Notre ressenti est si personnel !
J'ai trouvé ce recueil très émouvant. Je ne connaissais pourtant pas Lorraine ni son blog de son vivant et donc je n'avais lu aucun de ses écrits. Les hasards de la blogosphère sont ainsi fait que parfois on se croise, parfois non et nous ne savons pas toujours pourquoi c'est ainsi.
A travers les mots qu'elle distille dans ses poèmes je pressens quelle personne elle était : une personne qui aimait la vie, qui honorait la nature, savait écouter les oiseaux, les sources et les arbres et, une personne emplie de tendresse pour ses proches et attentive à leur bonheur.
De tout ça, je n'en doute pas un instant...
Dans ce recueil, Lorraine nous parle des saisons et du temps qui passe, de ses souvenirs de jeunesse et de la petite fille, de l'adolescente, de la jeune femme qu'elle a été.
Elle nous fait part de ses réflexions sur le monde qui nous entoure, de ce qu'elle aime ou qu'elle voudrait voir changer. Elle nous fait part aussi de ses rêves et de ses espoirs.
Ses poèmes sont apaisants, emplis de douceur et de gaieté, vivants et lumineux, même si parfois ici ou là, pointe un peu de nostalgie.
Elle écrit avec simplicité des mots qui nous touchent droit au cœur et dans lesquels on se reconnaît...
Un cahier de vieux dessins
Me rappelle l'âge des tresses
L'âge où l'on n'a pas de seins
Mais le cœur plein de promesses
Un cahier sans fioritures
Évoque les bancs de l'école
Le col blanc à l'encolure
Et l'esprit qui caracole
(...)
Que savons-nous des fleurs qui dans le soir d'été
Exhalent en mourant une âme si sereine
Que l'écureuil furtif s'arrête, impressionné
Le friselis de l'eau irradie la fontaine
Que savons-nous des fleurs ?
(...)
Voilà donc mon ressenti...
J'ai savouré ses poèmes comme, enfant, on suce un bonbon, en sachant que c'est le seul qu'on obtiendra avant très longtemps...donc en faisant durer la découverte et le plaisir le plus longtemps possible.
Et maintenant, lorsque je regarde la couverture du recueil, je me dis en voyant Lorraine, penchée ainsi si appliquée sur son cahier, que j'ai l'impression de la connaître depuis toujours, et je sais que ses mots, ainsi livrés à tous, ne me quitteront jamais.
Un recueil à offrir et à s'offrir...
Au voleur
Il s'est approché d'elle en ce matin d'été
Dans la douce maison où vécut leur romance
Il a pris dans sa main la vieille main fanée
L'amour ne vieillit pas, il change d'apparence
Il était beau et grand, son cœur il a volé
Il y a cinquante ans, il en a souvenance
Et ce soir ils iront sous le ciel étoilé
Se promener tous deux, comme à l'adolescence.
"Le cahier du soir" page 107
Pour finir, je me permets de citer (sans son accord mais je sais par avance qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur), ces mots écrits par sa fille sur son propre blog...
Elle aurait aimé savoir qu'au-delà de l'émotion littéraire, ses vers, joyeux ou nostalgiques, servent aussi à mettre un peu de baume au cœur de petits patients courageux que la réalisation de leur rêve peut aider à lutter contre la maladie.
http://mamilouve.canalblog.com/archives/2018/06/19/36500840.html