Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Tu peux tendre la main à quelqu’un, mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s’enfonce s’il ne prend pas la main que tu lui tends. A moins d’y tomber avec lui, ce qui ne résout pas les choses. On est à deux au fond du trou, mais on est quand même au fond du trou.
Ce Roman a obtenu le Prix des Maisons de la Presse en 2013.
Je n'avais jamais rien lu d'Agnès Ledig et cela fait un certain temps que je vois passer des avis sur ses livres, aussi pensant que ce roman pouvait constituer une bonne lecture de vacances, je n'ai pas hésité une seconde avant de l'emprunter en médiathèque.
L'histoire
Julie a une vie difficile entre son travail de caissière dans un supermarché, qui ne l'intéresse pas et où en plus, elle se fait harceler par le patron, et son jeune fils, Ludovic, qu'elle élève seule et qui est son unique rayon de soleil.
Un jour particulièrement dur où elle ne peut refréner une larme alors qu'elle tient la caisse, elle croise le regard de Paul, un client apparemment "pas comme les autres". Lui aussi a des problèmes et il est touché par cette jeune femme en détresse qui pourrait être sa fille.
Il lui propose alors, en tout bien tout honneur, de l'accompagner pour quelques jours en Bretagne. Il appréhende son séjour là-bas d'autant plus qu'il doit s'y rendre avec son fils, Jérôme, veuf depuis peu et très dépressif.
La rencontre de gens aussi différents ne se fait pas facilement et c'est finalement le petit Ludovic qui va réussir à créer du lien...
Mais au retour de ces jours de vacances idylliques, le destin les attend...et frappe à nouveau leur petit groupe de façon tragique.
La tristesse s’est installée au fond de lui sans lui demander son avis. Elle se sent chez elle. Il a beau essayer de se divertir, rien n’y fait, elle est là, tapie dans un coin, prête à resurgir au moindre relâchement.
"Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle". Ce proverbe arabe, je l'applique depuis des années. Mais là, je n'ai plus de bras.
Mon avis
Voilà une histoire toute simple qui démarre comme un roman à l'eau de rose ou un conte de fée moderne, comme vous préférez. Il y a tous les ingrédients réunis pour çà et tous les clichés.
Comme je n'attendais rien de particulier, ni prince charmant, ni événements inoubliables, je n'ai pas été déçue et je l'ai même lu avec un certain plaisir mais un certain détachement.
Il y a de l'humour, des retournements de situations, des moments plus intenses et bien sûr des drames qui nous touchent car l'auteur sait parler vrai, mettre de l'optimisme dans des situations qui ne le sont pas du tout, et emplir son roman de tendresse, de dialogues et d'une certaine énergie communicative.
J'ai cependant gardé tout le long de ma lecture, une certaine distance.
C'est un roman feel-good qui n'est pas de la grande littérature, qui frôle même la caricature par moment, qui peut paraître être cousu de fil blanc, mais qui finalement est un prétexte à parler des plaies de l'âme et de ces petits riens qui font beaucoup pour pouvoir en sortir et aider les autres quand tout va mal.
Il est empli d'humanité et de générosité et les personnages sont sympathiques et réalistes. Certaines situations par contre sont invraisemblables.
Les thèmes de la confiance en soi et envers les autres, du renoncement, du rapport à l'autre sont abordés avec simplicité.
J'ai été touché de savoir que ce livre est en partie autobiographique, mais il ne m'a pas totalement convaincu malgré tout, malgré les événements douloureux qu'il relate et malgré son prix littéraire...
Et vous, avez-vous lu cet auteur ?
Au temps des sorcières, les larmes d'hommes devaient être très recherchées. C'est rare comme la bave de crapaud. Ce qu'elles pouvaient en faire ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en émotion ?