Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Châtillon-en-Diois (1) : histoire du village / Balade dans la Drôme

Le village de Châtillon-en-DioisLe village de Châtillon-en-Diois
Le village de Châtillon-en-DioisLe village de Châtillon-en-Diois

Le village de Châtillon-en-Diois

 

Le village de Châtillon-en-Diois est un village médiéval situé au sud du Vercors, à 12 km de la ville de Die, dont je vous ai souvent parlé sur ce blog.

Blotti à l'abri des grandes falaises du Glandasse (2041m), le village bénéficie d'un ensoleillement particulièrement favorable à la culture de la vigne. Il est en plus quillé sur une butte.

En fait Châtillon-en-Diois est considéré comme une frontière entre la Provence au sud et le Dauphiné au nord, une frontière qui ne correspond à rien d'administratif mais qui se remarque aussi dans les constructions car ici se marient les charmes des montagnes et le style provençal...

 

Située en limite du Parc Naturel du Vercors, la commune se trouve au cœur d'un site géologique remarquable, la plate-forme urgonienne de la montagne de Glandasse, classé 3 étoiles à l'Inventaire du Patrimoine géologique. 

 

La Montagne de Glandasse qui culmine à 2041m au-dessus du village
La Montagne de Glandasse qui culmine à 2041m au-dessus du villageLa Montagne de Glandasse qui culmine à 2041m au-dessus du village

La Montagne de Glandasse qui culmine à 2041m au-dessus du village

 

Il existe deux circuits touristiques dans le village :

Le circuit botanique dont nous avons eu un bref aperçu en nous promenant dans les ruelles et qui permet d'admirer près de 150 plantes...
 

 

Un aperçu du circuit botanique
Un aperçu du circuit botaniqueUn aperçu du circuit botanique
Un aperçu du circuit botanique

Un aperçu du circuit botanique

 

...et le circuit patrimonial qui permet de faire le tour des vestiges et de découvrir l'ancienne cité médiévale laquelle était traversée depuis le Moyen-Âge et jusqu'au XIXe siècle par la rue des Rostangs. 

 

Ce dernier comprend 14 stations avec des panneaux explicatifs. Comme d'habitude, l'office de tourisme était fermé lorsque nous avons décidé de faire la balade entre deux orages et donc, je n'ai pas tout vu mais j'ai ramené tout de même assez de photos pour vous montrer la richesse du patrimoine local. 

La première station nous montre le blason du village...mais je vous rassure, nous n'allons pas les suivre dans l'ordre ! 

 

Le blason du village et son origineLe blason du village et son origine

Le blason du village et son origine

 

Un peu d'histoire

 

Comme je vous l'ai dit pour la ville de Die,  la vallée de la Drôme était déjà habitée à l'époque préhistorique comme l'attestent les outils trouvés lors de fouilles effectuées dans les grottes proches.

Il reste également peu de chose de la période antique. Une villa romaine, quelques noms de lieux...

Il est vraisemblable que le village n'existait pas encore mais que se trouvait à son emplacement actuel un pont sur le Bez (la rivière qui le traverse), permettant de relier la vallée de la Drôme aux cols se trouvant à proximité (comme le col de Menée par exemple, pour n'en citer qu'un).

 

Sur le rocher dominant le pont, est édifié un petit fortin dès l'époque gallo-romaine.

Au XIIIe siècle, il se transforme en castellum pour le seigneur de la baronnie, et comprend une salle de justice, une cour fermée... 

Puis le château se développe jusqu'au XVe, date à laquelle il est occupé par de puissants seigneurs qui contrôlent toute la région et la vallée du Bez. 

 

Le nom du village provient du ce château féodal  bâti sur le rocher. Le village s'appelait encore en 1242, "Castrum Castillion". Il deviendra vers 1538, "Castillion en Dyois". 

 

C'est de cette époque également que date l'église Saint-Nicolas. Construite en partie en brèche locale et en calcaire du Glandasse, vers 1200, au pied du rocher du château. Adossée à la falaise, elle se trouve aujourd'hui au bout d'une impasse...

 

L'accès à l'ancienne église...
L'accès à l'ancienne église...

L'accès à l'ancienne église...

 

Il ne reste que la voûte romane du choeur, creusée en partie dans la roche, l'emplacement de la nef est marqué par les traces des anciennes poutres, creusées dans le rocher, et les vestiges d'une fenêtre côté sud dans un mur qui est devenu celui d'une maison récente...

Déclarée en mauvais état par l'évêque de Die dès 1549, elle est abandonnée en 1688 au profit du l'Église actuelle. 

Elle fut démolie en 1705. 

Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705
Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705
Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705
Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705

Les vestiges de l'ancienne église Saint-Nicolas détruite en 1705

 

Le village a connu  beaucoup de péripéties au cours des siècles.

D'abord frappé par la peste en 1347, puis détruit par les troupes d'Olivier du Guesclin (le frère de Bertrand), les habitants se protègent par de nouveaux remparts qui viennent renforcer l'enceinte déjà construite en 1242.

A la fin du XVe, le village subit l'assaut des soldats écossais et les remparts sont à nouveau surélevés. On aperçoit très bien ce qui reste des fortifications sur la photo ci-dessous...

Les remparts ont servi de soubassement aux maisons du village.

On voit aussi, sur mes photos suivantes, les vestiges du château sur le rocher. 

 

Les fortifications

Les fortifications

 

Le village est en première ligne durant les Guerres de Religion, les protestants y étant assez nombreux. Mais ce n'est pas la population du village qui est responsable des dégâts occasionnés dans la ville, car la bonne entente intramuros a toujours existé entre catholiques et protestants.

C'est le général catholique, Bertrand de Gordes qui fait abattre le château en 1573 par peur qu'il ne devienne le fief des Réformés ! 

Les vestiges du château sont situés désormais dans une propriété privée. 

Autrefois, on  montait au château par un petit escalier, aujourd'hui devenu un passage privé...

 

Les vestiges du château sur le rocher et la montée d'escalier...
Les vestiges du château sur le rocher et la montée d'escalier...Les vestiges du château sur le rocher et la montée d'escalier...

Les vestiges du château sur le rocher et la montée d'escalier...

 

Le village passe ensuite de main en main avant de redevenir le fief de l’évêché de Die. Mais l'intolérance religieuse perdurera jusqu'à la Révolution.

Le village médiéval connaît alors de grands changements : le pont de Baïn est construit à la fin du XVIIIe siècle, facilitant l'accès au vieux village par les charrettes. Au Moyen-Âge, les gens  pénétraient dans la cité en franchissant le torrent à gué, puis ensuite par une petite arche qui en limitait considérablement l'accès... 

 

Le pont de Baïn (en contre-jour !)

Le pont de Baïn (en contre-jour !)

 

La rue des Rostangs, principale artère du vieux village médiéval est élargie.  En 1856, une nouvelle route est tracée en contrebas du village : c'est elle qui permet aujourd'hui sa traversée. La voie ferrée ajoute aussi à l'attrait des quartiers modernes et la vieille ville haute est peu à peu abandonnée.

Le village médiéval, aujourd'hui en partie restauré, a conservé bon nombre de ses ruelles étroites,  appellées localement des "viols", du latin "Via" qui signifie "petites ruelles" et dont je vous parlerai prochainement.

A suivre, donc... si vous le voulez bien !

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article