Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
De temps en temps, avec mes amies, nous essayons de suivre l'actualité artistique de notre région et de passer une journée entre filles, en ville, pour voir une exposition.
C'est ce que nous avons fait au cours du mois de janvier, en nous rendant à Aix-en-Provence pour visiter l'exposition, "Botero, dialogue avec Picasso".
Avant que je vous parle un peu plus en détail, dans un prochain article, de cette exposition qui met en regard deux artistes et deux façons différentes d'appréhender le monde de l'art, je vais vous faire visiter rapidement le lieu.
L'exposition est en effet installée dans un cadre remarquable, celui de l'hôtel de Caumont dans lequel, j'ai honte de le dire, je n'étais jamais rentrée depuis qu'il a été entièrement rénové, alors que je n'habite pas très loin.
Bien sûr, le but n'était pas de le visiter, mais puisque j'y étais, et que les photos étaient autorisées autant en profiter, mais je vous préviens... je n'avais que mon vieux téléphone, alors ne vous attendez pas à des merveilles côté photos !
Dès notre arrivée sur les lieux, nous sommes accueillies dans la cour d'honneur, par le cheval en bronze de Botero, "Cheval avec bride"...un cheval qui voyage beaucoup puisqu'il est arrivé de Rome depuis le mois de novembre, date de l'ouverture de l'exposition et repartira en mars pour d'autres horizons.
Le "cheval avec bride" en bronze de Fernando Botero dans la cour de l'hôtel de Caumont (Aix-en-Provence)
Un peu d'histoire
L'hôtel de Caumont, anciennement appelé, l'hôtel de Réauville, est un hôtel particulier situé dans le quartier Mazarin à Aix-en-Provence, à deux pas du célèbre Cours Mirabeau. Il a été construit au XVIIIe siècle et il est aujourd'hui classé aux Monuments Historiques depuis 1990.
C'est l'architecte français Georges Vallon, originaire de la ville, qui le bâtit à la demande de François de Rolland, seigneur de Réauville et marquis de Cabannes.
Il suit alors un plan, établi par Robert de Cotte, le plus grand architecte des bâtiments de Louis XIV.
Plusieurs générations s'y succéderont avant que l'hôtel passe aux mains de la famille de Bruny, et en particulier de François de Bruny, baron de la Tour d'Aigues. L'hôtel prend alors le nom d'hôtel de la Tour d'Aigues.
Il deviendra ensuite, l'Hôtel de Caumont, quand une des filles Bruny, Pauline, épouse le marquis de Caumont en 1795 et en héritera...
La Révolution met à mal la vie aristocratique de la ville et anéantit le Parlement de Provence, mais l'hôtel reste propriété de la marquise de Caumont jusqu'en 1850.
L'édifice est transformé en appartements durant la seconde moitié du XIXe siècle, avant d'être réquisitionné durant la Seconde guerre mondiale et d'abriter des résistants.
La ville le rachète en 1964. Il abrite alors le Conservatoire de musique, puis devient en 1972, le conservatoire Darius Milhaud.
Enfin, en 2010, la ville le revend... Il sera racheté par Culturespaces, un opérateur culturel privé, qui gère plusieurs institutions culturelles dans ma région, comme par exemple les carrières de Lumières et le château des Baux-de-Provence. L'hôtel de Caumont a pu ainsi être entièrement et superbement restauré, grâce au soutien du Centre des Monuments Nationaux.
Quel que soit son nom et son histoire, c'est l'hôtel le plus prestigieux de la ville avec ses 2 500 m2 de superficie et son jardin à la française.
Le bâtiment contient aujourd'hui, un lieu d’exposition temporaire, un musée avec ambiance d'époque, un élégant salon de thé, et un restaurant, proposant des repas à thème.
Comme je vous l'ai dit, je n'ai pu faire que quelques photos avec mon téléphone portable.
La façade est superbe car le bâtiment est entièrement bâti en pierre de taille, molasse de Calissane et de Bibémus (de couleur ocre).
L'édifice comprend trois étages.
La porte d'entrée, surmontée par un masque de faune (oeuvre de Adrien Dhuez), est encadrée par quatre pilastres. Au dessus, sous le balcon, on peut voir une frise composée de métopes (je ne connaissais pas ce terme) c'est-à-dire de sculptures de forme rectangulaire, montrant des faits d'armes. La grille du balcon, en fer forgé, est très belle et présente en son centre un cerf doré en train de courir, emblème de la maison Bruny.
Il faut vraiment grossir ma photo pour l'apercevoir !
Je n'ai pas fait de photos dans le hall d'entrée.
A gauche de l'escalier, nous pouvons accéder à deux grandes salles, dont une est une ancienne bibliothèque, transformées en librairie et boutique. Elles ressemblent aux cabinets de curiosité de l'Ancien Régime.
A droite, se trouvent trois salons successifs, dont le salon de thé chinois et la salle de restaurant.
Nous accédons aux étages par une remarquable et somptueuse cage d'escalier...
Au premier étage se trouve le salon de musique...une des plus belles pièces de la demeure : écrin de clavecin de style Louis XV, harpe, appliques en bronze doré Louis XV, table de jeu et décors de l'époque...
Toutes les pièces de l'hôtel sont meublées avec soin et dévoilent la vie à l'époque de Pauline de Caumont, la plus belle femme de Provence, et la richissime propriétaire des lieux au XVIIIe siècle !
Pauline de Caumont (1767-1850) (source : http://www.caumont-centredart.com)
Je ne pourrai vous montrer tous les détails, ni la chambre de Pauline qui se trouve plus loin, ni les jardins. Mais ce sera peut-être l'occasion d'une autre visite (avec mon APN cette fois et moins de monde).
Les salles d'exposition se trouvent à droite ainsi qu'au second étage et nous n'avons pas poursuivi plus amplement la visite de cet hôtel luxueux, témoin d'une autre époque.
Après un bon petit repas (libanais) dans le vieux Aix, nous avons visité l'expo avec grand plaisir.
A suivre donc, si vous le voulez bien...