Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Au mois d'octobre, le temps était encore beau, nous avons décidé de revenir nous promener vers le village de Rognes où nous avons vécu lorsque nos enfants étaient petits.
Près du village, que je vous ferai visiter sans nul doute prochainement, il y a une petite chaîne de collines que les habitants de la région appellent "les crêtes de Castillon".
Elle monte assez haut au-dessus du village pour avoir une vue dégagée à 180° !
D'un côté vers le sud, on devine la plaine d'Aix-en Provence avec par devant, le plateau de la Quille près du Puy-Sainte-Réparade (un oppidum de l'âge du fer dont je vous parlerai un jour) et au loin la Montagne Sainte Victoire (sur les deux premières photos).
Si on se tourne vers le nord, on aperçoit d'abord la plaine de la Durance (troisième photo) et, vers le village de Rognes, la chaîne des Côtes où se situe la chapelle Saint-Anne de Goiron et les grottes de la Baume sont je vous ai parlé la semaine dernière avec, par devant, une petite colline pointu, le Collet pointu (quatrième photo)...
Je ne vous en dis pas plus, bien sûr il y a d'autres sommets que je connais !
On accède aux Crêtes du Castillon par un chemin de terre qui part dès la sortie du village de Rognes. Si vous le prenez, vous pourrez suivre toute la crête et descendre de l'autre côté sur le village du Puy-Sainte-Réparade...
Ou alors on peut monter sur la crête par plusieurs vallons qui démarrent à gauche de la route départementale entre le village de Rognes et celui du Puy-Sainte-Réparade...
De part et d'autres de cette crête, subsistent de jolies petites bories, encore préservées mais parfois envahies par la végétation. Elles ont été fortement endommagées, ainsi que la nature alentour, par un incendie qui a ravagé toute la région en août 1989...
Les habitants de Rognes les appellent tout simplement des "cabanes", le terme de bories étant plus usité dans le département du Vaucluse.
Certaines ne sont plus qu'un tas de pierre ou bien n'existent plus car leurs pierres ont servi à fabriquer des murets...
Quelle est leur histoire ?
On continue toujours à s'interroger sur l'origine de ces petites constructions...
En effet, les bories ou (bòri) sont fréquentes dans beaucoup de régions de France.
Je vous ai d'ailleurs montré sur ce blog, celles que j'avais découverte en Haute-Loire avec mes petits-enfants, les fameuses chibottes, ainsi que les cabanons de vigne, plus récents de la région de Die, dans la Drôme.
Les bories provençales sont des cabanes de pierre sèche, construites sans mortier. Le matériau de base était pris dans les champs alentours, ce qui permettait en même temps de les épierrer pour en faciliter la culture.
Ces cabanes, parfois très petites, comme c'est le cas de celles du Castillon, servaient-elles essentiellement à entreposer du matériel agricole ?
Servaient-elles au contraire d'abris aux hommes ?
Elles sont formées d'une seule pièce et ont été construites par encorbellement d'assises posées en saillie vers l'intérieur, jusqu'à fermeture totale de l'ensemble, ce qui n'est pas toujours le cas.
Leur restauration est très difficile car il faut s'approprier les techniques ancestrales de construction sans mortier, ce que plus personne ne sait faire aujourd'hui ou presque.
Il faut dire que ces techniques existent depuis l'Antiquité et qu'on les retrouve dans tout le bassin méditerranéen mais aussi jusqu'en Irlande.
Les bories peuvent dater de toutes les époques mais, en Provence, elles ont essentiellement été construites à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, à l'époque où l'agriculture sur les coteaux battait son plein.
Sur les crêtes du Castillon, on trouve essentiellement des bories dont les voûtes sont en plein cintre (en demi-cercle) ce qui n'est pas le cas dans d'autres quartiers de Rognes.
Pour terminer, voici un petit panorama que mon mari a réalisé avec son nouvel APN qui permet d'admirer la vue côté sud, c'est-à-dire vers Aix-en Provence et la Montagne Sainte-Victoire. N'oubliez pas de cliquer dessus...