Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Je vous ai parlé mardi dernier de ma balade au-dessus du village de Lambesc et de la chapelle Sainte-Anne de Goiron.
Avant d'arriver à cette chapelle romane, en longeant la petite route, on tombe sur un autre groupe de bâtiments, dont un est classé aux monuments historiques depuis 1937, la grotte de la Baume.
Je devrai dire les grottes de la Baume car l'habitation comprend plusieurs salles troglodytes qui ont servi d'abri aux résistants durant la seconde guerre mondiale (c'est un autre sujet que j'aborderai plus tard), mais aussi d'habitat, de grange ou d'abri pour les bêtes...
Ces grottes ont donné leur nom au site qui s'appelle le Quartier de la Baume.
Un des bâtiments présente sur sa façade une porte, fermée depuis une dizaine d'année par une grille, ainsi que trois meurtrières.
Cette construction, adossée au rocher a été restaurée en 2006, et sa toiture est presque trop parfaite aujourd'hui. Si un jour je tombe sur les diapositives que j'ai fait du lieu dans les années 80-90, j'essaierai de les scanner pour vous les montrer (mais pas d'impatience, ce n'est pas pour tout de suite !!).
En regardant à travers la grille on devine une première salle et puis par une ouverture, on accède à une autre salle plus profondément encastrée dans le rocher.
La première salle n'est qu'en partie troglodyte puisqu'une partie visible est bâtie en pierre avec un mur qui dépasse un mètre d'épaisseur et une toiture recouverte de lauze.
J'ai trouvé un plan de ces grottes sur une publication dont je vous ai mis le lien en fin d'article. Il permet d'avoir un aperçu complet de cette grotte dans laquelle on ne peut plus pénétrer aujourd'hui.
La Baume la plus vaste était accessible de l'extérieur mais est fermée aujourd'hui par une lourde porte qui a été doublée par un mur de parpaings par derrière.
La salle est entièrement troglodyte puisque l'ouverture de la porte est creusée à même le rocher comme vous pouvez le voir sur ma photo.
En s'approchant, une surprise nous attend !
On s'aperçoit si la lumière rasante le permet, que des têtes sculptées dans la pierre sont visibles de chaque côté de la porte.
Les autres parties de cette fresque ont malheureusement été saccagées lors de la rénovation de la Chapelle Saint-Anne de Goiron, donc durant le XIXème siècle, une période où les collectionneurs n'hésitaient pas à venir vandaliser les oeuvres d'art, la roche a en effet été carrément sciée pour emporter les sculptures.
Elles nous feraient presque peur ces sculptures si on les regardait avec la lampe de poche en pleine nuit, et d'après A.Bas, qui a étudié les lieux mais dont la publication datant de 2004 est introuvable, ces têtes seraient là pour nous dire "passe ton chemin" et seraient, en quelque sorte, les gardiennes des lieux...
Mais l'auteur de la publication dont je vous mets le lien en bas d'article, fait plutôt un rapprochement avec les gargouilles et les chimères que l'on retrouve sur nos cathédrales au XIIIe et au XIVe siècle.
A l'époque, il fallait absolument éloigner le Malin de nos églises et c'était le but de nos gargouilles qui ornaient les extrémités des canaux d'écoulement. Quant aux chimères, ces statues effrayantes aux visages d'animaux fantastiques," elles étaient là pour se repaître des turpitudes de l’humanité".
Devant l'habitation troglodyte, une tour à un étage est l'unique vestige d'une construction extérieure datant de la fin du Moyen Âge (XVème siècle environ).
On pense donc qu'à cette époque la grotte de la Baume était une grotte fortifiée.
Par derrière cette tour et à côté, se trouvent des vestiges de murs, une voûte, des trous servant à accrocher des poutres et une citerne comblée (juste à droite de la vieille porte).
Au début du XXème siècle, la maison jouxtant la tour était encore habitée. Sans doute a-t-elle été détruite lors du grand tremblement de terre qui a ravagé la région et dont il faudra bien que je vous parle un jour...
Un peu plus loin, une centaine de mètres après la Baume, en longeant la barre calcaire, on trouve une citerne, protégée par une grille...
On voit bien les rigoles creusées à même la roche qui servaient à récolter l'eau de pluie et la drainaient jusqu'à la citerne.
Mais on ne sait pas d'où provenait l'eau récoltée, d'une toiture inexistante aujourd'hui ? de rigoles creusées plus haut dans la paroi et qui ont été détruites par l'effondrement de blocs ? Le mystère reste entier !
Le trop plein de l'eau de la citerne se déversait dans deux petits bassins que l'on aperçoit en partie au bord de la route.
L'ensemble serait daté du XIème siècle, cette citerne étant la seule possibilité pour les ermites habitant la chapelle, d'avoir une réserve d'eau sur ce plateau sec et éloigné de la vallée.
En fait, le site regorgerait de citernes dont certaines sont comblées et je ne les ai pas toutes vues ce qui signifie que d'autres habitations existaient.
Certains disent que c'est lors du tracé de la petite route actuelle que les ruines des habitations auraient été recouvertes...
Pour en savoir plus...
Sur un plateau calcaire, au dessus de Lambesc, une grotte a été aménagée défensivement avec une belle fortification devant son entrée.
http://www.chroniques-souterraines.fr/dossiers/view/13goiron.html