Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Je ne connaissais pas Nicolas Delesalle qui est pourtant connu dans le monde des médias puisqu'il est grand reporter à Télérama ! Peut-être ai-je lu un de ses billets, comme nous le faisons souvent, sans prêter attention à l'auteur...
L'originalité de ce roman est qu'il est d'abord paru en version numérique avant de paraître en format papier début 2015 aux Éditions Préludes. Il a d'ailleurs reçu le Prix des Lecteurs du Livre numérique en 2013.
J'aime beaucoup la couverture : pour moi elle évoque déjà l'enfance, les départs en vacances et l'époque de l'insouciance...
"L’histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre".
L'auteur commence par cette citation de Boris Vian...
"Tout passe, tout casse, tout lasse". Ce sont les dernières paroles, les terribles paroles je devrais dire, prononcées par son grand-père malade qui marquent tellement Kolia (l'auteur donc puisque Kolia est le diminutif de Nicolas), que pour laisser une trace de son passage, il décide d'adresser une lettre ouverte à Anna, sa future arrière-petite-fille,
L'auteur nous livre des morceaux d'enfance et d'adolescence, mais aussi des moments importants de sa vie de jeune adulte et de jeune père.
Il nous parle avec autant de tendresse et d'humour, de ses souvenirs d'écolier que de la maison de famille où il passait ses vacances, des lectures qui ont été pour lui parfois initiatiques, que des enseignants qui ont marqué son adolescence et l'ont fait grandir.
Ce sont tous ces petits riens qui font une vie (et il n'a que quarante ans... il faut qu'il imagine ce que ça sera dans 10 ans ou plus !).
Au départ, il écrivait ses textes sur Facebook puis sur un blog avant de se décider à les publier sous forme de roman.
Bien que je sois plus âgée que lui, la plupart des événements auxquels il fait référence sont bien sûr gravés également dans mes souvenirs comme par exemple celui de la navette Challenger qui explose en plein vol sous les yeux du monde entier par exemple. J'ai encore l'image sous les yeux.
Il nous livre aussi des souvenirs plus intimes de sa génération : le premier clip de Michael Jackson, les départs en vacances avec le chien, l'école, le collège et le lycée, les profs, le rugby, les copains, ses premières expériences amoureuses...
Même si je n'ai pas vécu les mêmes choses, il arrive à nous faire vivre ses émotions et provoquent la remontée de nos propres souvenirs...parfois oubliés : trop fort !
Cet auteur est une véritable découverte pour moi. Il écrit d'une façon très particulière comme si chaque chapitre était une nouvelle. Avec peu de mots, le lecteur entre aussitôt dans le vif du sujet sans trop savoir où l'auteur l'emmène, puis la chute de l'histoire est savoureuse.
Ces propos sur son enfance, sa vie de famille, et les moments précieux où il a laissé tomber son innocence pour grandir, sont incroyables de justesse, de poésie et riches en humour (je l'ai déjà dit !) et en émotions.
Il n'y aucune amertume aucun regret dans ses propos. Il laisse derrière lui son enfance sans nostalgie, car un jour, nous dit-il, où son père tondait la pelouse, où ses sœurs s'occupaient à des trucs de filles...il a vécu un instantané fabuleux, celui du bonheur et bien sûr le parfum d'herbe coupée suffit à l'aider à se remémorer cet instant !
C'est un roman facile à lire, court et émouvant qui fait du bien et qu'il faut découvrir absolument !