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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Halabeoji / Martine Prost

Halabeoji / Martine Prost

Quatrième de couverture "La dynastie Joseon, des Yi - et ses cinq siècles de confucianisme - avait pris fin en 1910 mais elle semblait continuer à vivre dans l’allure et le comportement de ce grand-père érudit à la barbe blanche, longue et effilée, aux petites lunettes à monture en écaille et verres épais, au vêtement traditionnel coréen hanbok, impeccablement amidonné."

Au début des années 80, une jeune française, de six ans plus âgée que Seung-geun, son fiancé coréen, se soumet humblement par amour, aux traditions ancestrales  : seul le grand-père peut donner son accord pour une telle union. 

 

Car le personnage central du récit, c'est bien Halabeoji (qui signifie "grand-père en coréen) !

 

C'est lui déjà qui, selon la tradition, a donné leurs prénoms à tous les enfants de la famille et son avis n'est jamais contesté. 

 

Ce vieil érudit, médecin traditionnel qui soigne les humains par les plantes, reçoit les deux jeunes gens brièvement et sans un mot : il pose seulement quelques questions à son petit-fils. Les règles de politesse coréennes sont très strictes : seul Seung-geun (prénom qui signifie "Racine montante") a le droit de répondre et de regarder son grand-père dans les yeux.

 

Le verdict arrivera après une longue attente.

Par différents signes, le grand-père verra que "le bonheur est entré dans la maison" et seulement alors, la jeune femme sera définitivement acceptée dans la famille.

 

Mon avis

 

Un pur délice que ce court récit qui m'a fait entrer pour la première fois dans une famille coréenne. Je ne savais que très peu de choses des traditions ancestrales ancrées dans le pays. 

En ce qui concerne la littératture coréenne, je n'ai lu que le roman, "Princesse Bari" de HWANG Sok-yong.

 

L'auteur nous décrit non sans humour, les petits arrangements indispensables à la compréhension du décalage culturel. Elle nous explique comment, par amour pour Seung-geun, elle va accepter ce qu'aucune femme française ne faisait à l'époque, de ne pas parler ni répondre aux questions, et de ne pas regarder le grand-père dans les yeux, ni même le dévisager...

 

Le lecteur est subjugué par son regard vif et intimiste où percent la tendresse et l'admiration lorsqu'elle parle de cet homme cultivé, qui sait si bien soigner les autres grâce à ses connaissances de médecine traditionnelle, mais qui lui demandera d'acquérir pour lui-même, en quelque sorte en guise de "test", une pommade allemande, censée le guérir de ses problèmes dermatologiques récurrents...

 

Il acceptera enfin la jeune femme car il sera particulièrement ouvert aux signes positifs, entrés dans la maison...

 

L'auteur évoque dans ce récit, la puissance des croyances ancestrales et le respect dû aux anciens, la nature des relations hommes-femmes et certaines traditions, comme le fait, par exemple, que l'homme coréen soit autorisé à prendre une concubine si sa femme légitime ne lui fait pas assez vite un garçon. 

 

Elle nous montre un pays en pleine mutation qui alterne encore entre modernité et tradition.

 

L'insertion dans le récit de nombreux mots en coréen, ajoute beaucoup de poésie et invite le lecteur au voyage...

 

Une belle découverte pour moi !

 

 

**********************************************

 

Ce court récit fait partie de la série de livres qui seront publiés par l'Éditeur "L'Asiathèque" à l'occasion de l'Année France-Corée qui a débuté en septembre dernier.

N'hésitez pas à cliquer sur les liens pour visiter et mieux connaître cette maison d'Édition, son catalogue et sa médiathèque. 

"Halabeoji" est le second titre de la collection "Liminaires" qui, comme cela est mentionné sur le rabat de la "seconde" de couverture, propose des "textes littéraires témoignant d'un ailleurs géographique et culturel. L'expérience de la diversité donne ici aux voix de l'intime les moyens de se livrer dans une narration sensible, récit de l'autre et révélateur de soi."

 

Martine Prost a été maître de conférences à l'UFR de Langues et civilisations orientales de l'Université Paris-Diderot. Elle a été directrice de l'Institut d'Études coréennes au Collège de France.

Elle est maintenant à la retraite et vit...dans son pays d'adoption, la Corée. 

 

Elle a bien sûr publié de nombreux articles dans des revues spécialisées de linguistique. 

 

Elle a également publié un ouvrage, "Scènes de vie en Corée", chez l'Éditeur l'Asiathèque en 2011.

 

Elle est aussi l'auteur de deux ouvrages :

- "Nos enfants ont les yeux de l'orient"  Editions Nunpitch 1996.

-"Même du Pont Neuf, je pense au pont Chamsu" Editions Kumpt'o 2000.

Ces deux titres ont été traduits automatiquement et donc je m'excuse par avance s'il y a une erreur de transcription car bien sûr, vous vous en doutez, je ne parle, ni ne lis le coréen !

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Y
Très beau texte accessible car moi non plus, je ne connais pas la Corée et que j'ai beaucoup aimé
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M
Merci Yv j'aime beaucoup ton blog et puisque nous avions partagé la même lecture...c'était l'occasion que je te laisse un com !