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Par manou
Cette petite chapelle est située dans la commune de Six-Fours, proche de Sanary, une petite ville touristique du Var où Aldous Huxley écrivit son livre "Le meilleur des mondes" en 1930 (!).
C'est un des plus vieux monuments paléochrétiens de France datant de l'époque mérovingienne. Elle est de style préroman.
Ce serait même la plus vieille chapelle d'Europe.
Histoire
Sur le site de la chapelle, au moment de sa rénovation, ont été retrouvées les traces d'une activité gréco-romaine, activité connue dans toute la région de Six-Fours jusqu'au Hameau du Brusc situé sur la commune.
Puis au VIe siècle, des moines venus de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, construisent une chapelle.
De cet ancien prieuré, il ne reste presque rien...
Sagit-il de l'ancien prieuré appelé Sancta Maria de Sexti Furni, ou Sainte-Marie de Six-Fours, plusieurs fois mentionné sur le cartulaire de Saint-Victor de Marseille au XIème siècle ? Rien n'est moins sûr !
L’édifice a ensuite été rebâti et agrandi au VIIIe siècle, puis au XIème et au XIIème siècle.
Puis la chapelle a été plus ou moins abandonnée. Elle aurait été utilisée comme forteresse.
Tombée en ruine, elle a été redécouverte dans les années 50 et restaurée sous l'impulsion du père bénédictin Paul-Célestin Charlier, un moine de l'Abbaye de Maredsous (en Belgique).
Lors de sa réfection, des fouilles ont pu être réalisées : les archéologues ont mis à jour des sépultures contenant des débris de céramiques pouvant être datés du VIIIe au XVIIe siècle.
Ce sont ces fouilles entreprises durant la rénovation qui ont permis également de trouver des restes attestant d'une occupation grecque du site.
D'autres vestiges datant du VIIIe siècle attesteraient une influence d'origine musulmane et espagnole.
C'est peut-être Saint Cassien, fondateur de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille et natif de Provence, qui les aurait ramené d'Orient. Il serait parti en Orient afin de s'initier à la vie des ascètes orientaux vers la fin du IVe siècle, puis se serait fixé à Marseille. C'est vers l'an 414 qu'il aurait fondé à Marseille, le monastère de Saint-Victor, auquel la chapelle de Notre-Dame de Pépiole appartint très longtemps.
C'est le "liant végétal" dont j'ignore la composition, ayant permis d'édifier la voûte centrale et le cul-de-four de l'abside, qui serait apparenté à celui des édifices orientaux...
Depuis 1989, la chapelle est gérée par une association.
Description
La particularité architecturale de la chapelle est qu'elle est constituée de trois nefs juxtaposées, voûtées en berceau, orientées est-ouest, disposant chacune d’une abside, ou voûte en cul-de-four.
Vue extérieure des trois absides (côté EST). On aperçoit aussi le clocher et le campanile.Source Wikipedia
A l'intérieur, les nefs communiquent entre elles par deux arcs en plein cintre.
Au départ ces trois nefs étaient sans nul doute distinctes, puis elles ont été réunies lors de transformations ultérieures, grâce à ces deux arcs de construction plus récentes.
La taille des pierres est différente et montre que les arcs, régulièrement taillés, ont été réalisés avec davantage de maîtrise et de savoir-faire dans une pierre différente de celles des absides, bâties en pierre brute grossièrement taillées.
Seule l'abside centrale paraît plus soignée.
Devant chaque abside se trouve un autel en pierre.
Je n'ai pu les photographier car il y avait beaucoup de monde à l'intérieur lors de ma visite.
La construction ne laisse apparaître aucune colonne, pas de chapiteaux et de toutes petites ouvertures de hauteur différente.
Le porche d'entrée fait partie des constructions les plus récentes.
La chapelle est ornée d'un clocher et d'un campanile du XIIème siècle.
La chapelle est aussi jolie vue côté sud que côté nord...
L'originalité de la chapelle est que les vitraux ont été réalisés avec des fonds de bouteilles de toutes les couleurs.
La lumière du soleil filtrant à travers les vitraux est magnifique.
A l'intérieur, la pierre plutôt foncée et par endroit légèrement bleutée invite au repos et crée une ambiance particulière.
Derrière l’autel Nord, une statue de la vierge à l'enfant en bois doré de sorbier est vraiment magnifique.
Elle porte cependant des traces de brûlures datant de la Révolution française. Les fidèles la vénèrent depuis le XVIe siècle.
La chapelle est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1967.
Accès
Un parking est situé à proximité mais on peut aussi y venir à pied au départ de Sanary ou de Six-Fours par un très joli sentier pédestre ombragé.
L'arrivée à la chapelle est très jolie : le chemin d'accès est bordé d'oliviers.
On retrouve aussi près de la batisse, les cyprès, symboles de la vie éternelle mais aussi de l'élévation spirituelle, ou simple porte-bonheur qui, en Provence, étaient souvent placés près des chapelles, des oratoires, des cimetières et des habitations.
Vous pouvez visiter la chapelle en famille presque tous les après-midi à partir de 15 heures. Hors saison c'est un lieu très agréable et très calme.
La balade est très agréable et montre la richesse de notre patrimoine architectural provençal dans un joli parc arboré. C'est un bel exemple de la simplicité de l'art pré-roman !
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