Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
On en a parlé, certains lecteurs les ont aimé, moi je n'ai pas adhéré...peut-être que ce n'était pas le moment de les lire tout simplement !
En tous les cas, ils me sont tombés des mains et je n'ai pas réussi à les terminer...
"Compartiment n°6" de Rosa Liksom fait partie de ceux-là..."Les pas finis" !
La quatrième de couverture nous dit...
"En gare de Moscou, une jeune Finlandaise s’installe dans le train qui la mènera à travers la Sibérie, puis la Mongolie, jusqu’à la ville mythique d’Oulan-Bator. C’est avec Mitka qu’elle aurait dû réaliser son rêve, mais la voici seule dans ce compartiment n° 6, prête à traverser l’Union soviétique pour rallier les portes de l’Asie. Quelques instants avant le départ, un homme la rejoint et s’installe finalement face à elle. Vadim Nikolaïevitch Ivanov est une véritable brute qui s’épanche sur les pires détails de sa vie, sans jamais cesser de boire.
La jeune femme regarde défiler les paysages enneigés qui se répètent et se déclinent à l’infini. Alors que les villes ouvrières se succèdent, l’atmosphère du compartiment n° 6 s’alourdit à mesure que l’intimité disparaît. Les repas se partagent, de même que les angoisses et les violentes pulsions du grand Russe. Si la jeune femme se réfugie dans ses souvenirs pour ne pas céder à la peur, ces deux êtres que tout oppose rentreront à jamais changés de ce long voyage."
Mon avis
C'est un huis clos qui se passe presque exclusivement dans le compartiment du train qui quitte Moscou pour Oulan-Bator. Le lecteur est lui aussi enfermé dans le compartiment. Il attend les escales pour respirer. Tout est sordide même si je peux imaginer que la description est proche du réel.
Le voyage va être long, très long et il est réellement long. Voilà pourquoi je suis descendue à la page 68 lorsque l'homme achète une pastèque gelée et qu'ils partent faire une virée en voiture...
Tout traine en longueur et alors que j'avais parcouru les premières pages avec intérêt, je n'ai pu continuer tant l'atmosphère devient lourde et opressante.
C'est un roman lent (comme le vrai voyage certes) qui décrit des paysages magnifiques mais tout est salit par les personnages...
La jeune femme finlandaise, timide et discrète voyage seule, alors qu'elle aurait aimé faire ce voyage avec Mitka. Elle se retire dans ses pensées pour échapper à son compagnon de voyage et me paraît bien trop docile et effacée.
Au départ, elle demande à changer de compartiment mais finalement elle accepte cette promiscuité et semble même en être heureuse sans que le lecteur trouve crédible son attitude.
L'homme est un russe vulgaire et rustre qui passe ses journées à boire et à manger des oignons, tout en s'épanchant sur sa vie et en racontant tous les détails de sa vie intime avec sa femme ou avec les prostituées de passage.
Il n'est forcément rustre qu'en apparence. C'est un écorché vif qui aurait pu me toucher s'il n'était pas décrit trop en tout : trop vulgaire, trop rustre, trop saoul...
Pour moi, s'il veut la nourrir, payer le thé et la faire boire c'est pour assoir un peu plus sa suprématie d'homme.
Il est bien sûr le symbole de la décadence de la Russie.
Au fil des jours, ils vont forcément se rapprocher...mais finalement aucun des deux n'attirent réellement la sympathie du lecteur et je n'ai pas eu envie de terminer ce voyage avec eux.
Alors que j'aime plutôt les romans qui se passent en Russie d'habitude, finalement je n'ai pas du tout aimé l'atmosphère du roman, trop sinistre et trop froide. Une grosse déception, donc...
Qui est l'auteur ?
est née en 1958 en Finlande dans un petit village de Laponie. Elle écrit sous le pseudonyme de , Liksom signifiant « comme » en suédois.
Rosa Liksom parcourt l’Europe à partir de l’âge de 15 ans, commençant par la Scandinavie, la France, l’URSS où elle s’installe un temps. Elle a étudié la sociologie et l'ethnologie.
elle travaille comme serveuse écrit des nouvelles traduites dans une quinzaine de langues. Dans ces
En France, elle a publié trois recueils de nouvelles en plus de ce roman :
"Noirs paradis" Éditions la découverte, 1990 et Le serpent à plumes, 2001 ; Le creux de l'oubli, Éditions la découverte,1992 ; et Bamalama, Éditions la découverte, 1995.
Un autre de ses romans, "Kreisland", n'a pas encore été traduit en français.
En parallèle à l'écriture, Rosa Liksom est également peintre.