Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
C'est avec une grande finesse psychologique et et un talent littéraire incontesté que l'auteur nous fait entrer dans l'intimité d'une vie de famille des années 50 à aujourd'hui. Les personnages rencontrés sont différents selon la génération mais aussi l'éducation reçue par leurs parents, mais tous sont reliés entre eux par une femme, leur mère : absente ou présente, aimante, pas assez aimante, trop aimante mais aussi aimée, pas assez aimée ou trop aimée...
Le style narratif implique le lecteur en lui révélant les événements avant qu'ils n'aient lieu...
Il s'agit d'une véritable dissection de la vie de trois couples : Nina et Vladimir (surtout), les parents de Serge, sa femme, et ses parents.
L'histoire commence par une rencontre, celle de Nina et Vladimir.
C'est d'ailleurs Vladimir, âgé de 26 ans qui rencontre la toute jeune Nina et décide qu'elle sera sa femme. Elle rêvait de devenir danseuse et chanteuse, mais ses rêves seront ceux de son mari : la maternité, la tenue de la maison, la représentation en société.
Elle voyagera pourtant et il fera tout pour la rendre heureuse dans sa prison dorée...
Elle sera déçue deviendra méchante et violente et s'auto- détruira dans l'alcool.
Mais avant, elle aura reporté tout son amour sur son fils aîné, Serge qui, pour elle est forcément le plus intelligent, le plus génial : il fera tout ce qui est possible pour ne jamais décevoir ses parents (en occultant son frère qui, ne pouvant plus respirer, partira très tôt de la maison).
Serge aurait pu être le fils de Vladimir, le mari de Marianne ou le père de Nicolas. Il sera surtout le fils de Nina !
Serge aurait pu être le fils de Vladimir ou le futur mari de Marianne, mais il est surtout (et avant tout) le fils de Nina.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-quatre-lecons-d-amour-d-alice-ferney_1238735.html#rK55ub1fT6DFY7WP.99
Serge étant génial il ne peut que réussir sa vie et le lecteur le découvre insensible, égoïste, absent, incapable d'empathie, d'écoute et d'amour véritable, creux, répétant les idées des autres, mais charmeur, terriblement charmeur.
Il fera, sans remords, souffrir Marianne, et la quittera au bout de 20 ans de mariage, après quatre ans d'indécision et de tromperie. Il la tueraà petit feu.
Pourquoi Marianne qui avait pourtant tout pour être heureuse par son caractère, sa créativité, sa psychologie, se laisse-t-elle faire ?
La réponse est toute simple : parce qu'elle a eu une mère épouvantable...
En bref, Serge et Marianne ont donc été prédéterminés par leurs parents. Ils ne sont pas responsables de leurs comportements.
sont bien là et c'est avec une certaine cruauté que l'auteur décortique les rapports humains, conjugaux, filiaux ou fraternels...
L'auteur ne juge pas ses personnages mais les décrit tels qu'ils sont et induit même qu'ils ont des circonstances atténuantes vus qu'elle a bien pris soin au préalable de nous décrire leur enfance, les relations qu'il, ou elle, a eut avec sa mère (et son père), sa place dans la fratrie, son éducation, l'espoir que ses parents ont placé ou pas en lui (ou elle)...
Forcément le lecteur va se reconnaître à un moment donné, voire s'identifier partiellement et se poser des questions...tout en ne s'attachant jamais aux personnages qui en plus sont plutôt antipathiques (sauf Marianne). Forcément il y a des vérités sur le couple : ; il faut se parler pour éviter que les non-dits s'installent ;
Un livre pour adulte, avec des longueurs et des passages ennuyeux et répétitifs, pas du tout facile à lire. Il vaut mieux prendre son temps pour l'avaler et digérer les différents événements !
Je l'ai lu jusqu'au bout mais par moment je l'ai trouvé trop pessimiste.
Bien sûr on est tous conscients des "valises" qu'on porte avec nous provenant de notre éducation, de notre expérience, de notre place dans la fratrie ou du regard que nos parents ont porté sur nous, mais aussi de ce qu'on n'accepte pas ou n'écoutons pas (ne savons pas recevoir des autres je devrai dire). C'est pour cela que les relations humaines sont si difficiles...
Mais je n'y ai pas trouvé une réelle analyse sociologique de la femme et de son évolution dans la société : Nina semble être née un siècle plus tôt que les années 40 !
Je n'y ai pas retrouvé non plus l'histoire de mes grands-mères, pourtant mariées jeunes, une d'entr'elle à un homme plus âgé qu'elle, mais qui ne sont jamais devenues, ni méchantes, ni aigries, ni alcooliques mais qui étaient plutôt heureuses de leur condition, heureuses de vivre et généreuses avec ça malgré les difficultés de la vie, la pauvreté, la disparition de certains de leurs enfants...
Elles étaient pourtant nées beaucoup plus tôt que Nina.
Finalement la seule question qui m'a tenu (un peu) en éveil était de savoir si Serge allait enfin changer ou s'il resterait lui-même. C'est de l'ironie, je n'en doutais pas un seul instant et je vous donne la réponse : il est resté lui-même !
Moi qui avait plutôt aimé "Grâce et dénuement", je suis donc plutôt décue par celui-ci !