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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

La part du feu d'Hélène Gestern

 

Encore une fois, c'est une véritable découverte que je viens de faire  et je ne suis pas déçue. Pourtant j'ai pris ce roman presque au hasard sur une étagère de nouveautés de la médiathèque et je n'avais jamais rien lu de cet auteur ni entendu parlé de son précédent roman d'ailleurs.

Prise par l'histoire, je l'ai lu d'une traite, juste interrompue par l'obligation d'un rendez-vous et de la préparation d'un repas. Il est captivant, émouvant et surprenant...et d'un style très fluide qui se lit vite et bien et, le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur sait tenir le lecteur en haleine !

 

L'héroïne, Laurence Emmanuel, découvre lors d'un simple accident domestique, que Jacques, son père, n'est pas son père biologique. Malgré l'amour qu'elle lui porte elle n'est pas réellement surprise de cet aveu et pense depuis longtemps que le caractère de Cécile, sa mère, puis sa maladie  ne sont que les signes de souffrances enfouies.

Comme elle ne peut poser de questions à sa mère, atteinte d'une grave maladie de Parkinson très invalidante, elle décide peu à peu de mener une véritable enquête sur son passé et celui de ses parents. Elle aurait pu s'effondrer, elle décide de lutter par l'action !

Un an après, alors qu'elle se retrouve seule chez eux, elle découvre dans des papiers minutieusement classés par sa mère,  des lettres, des indices sur l'existence passé d'un dénommé Guillermo Zorgen, un militant d'extrême gauche qui a été emprisonné puis mystérieusement tué à sa sortie de prison.

Quel rapport existe-t-il entre cet homme engagé, poète passionné et charismatique et ses parents ?

Elle découvre que sa mère, sous le nom de Sonia, a fréquenté son groupe dans sa jeunesse après avoir rompu avec ses propres parents, d'adorables mais ringards pharmaciens et, qu'elle a été sa maîtresse... Est-il son père biologique ?

Elle va tout faire pour rencontrer les gens qui l'ont connu et se faisant se met en danger...

 

Le roman alterne les chapitres où Laurence prend la parole mais la donne aussi aux autres personnages de temps en temps...

Le texte est enrichi de façon très réaliste, par des extraits de lettres, de poèmes, de livres écrits par Guillermo ou d'autres personnes de son entourage, et des extraits de journaux, de manifestes politiques, ... que Laurence a en main au cours de ses recherches.

Ce roman est très prenant car le lecteur est de tout coeur près de Laurence et partage son désir d'en savoir plus sur ses origines, tout en vivant avec elle sa vie solitaire de divorcée sans enfants, et les ravages de la maladie de sa mère sur ses parents.

En même temps, on en apprend davantage sur la vie quotidienne d'un groupuscule d'extrême gauche dans les années 70, sur leurs croyances, leur engagement, la solidarité de ses membres,  leurs actions excessives parfois violentes à la limite du terrorisme, ainsi que sur la vie politique de cette période : ses trahisons, ses drames, sa justice...

Le "Mouvement pour la lutte clandestine" dont il est question ici, n'a jamais existé en France, mais représente bien les idéaux de l'époque, les déceptions post-mai 68, les passions politiques ou amoureuses de la jeunesse et ses excès.

C'est un très beau livre qui n'a rien de politique même si ce sujet est largement abordé.

C'est avant tout un roman initiatique sur la recherche de soi et les secrets de famille...

J'ai beaucoup aimé...

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E
Bonjour Manou. Ce roman me semble intéressant. Bonne journée et bisous
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