Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Ce roman n'est pas un roman historique. C'est une épopée tragique.
A Babylone en l'an - 323, au milieu des rires, des danses et des chants d'un banquet, Alexandre Le Grand s'effondre en pleine gloire, terrassé par la fièvre. Il va avoir 32 ans et rêvait plutôt d'une mort en plein champ de bataille.
Autour de lui tous ses fidèles s'affolent et l'empire tremble. Alexandre se bat encore et toujours avec force. Il est obsédé par ce que sa mère, qui ne l'a pas vu depuis tant d'années, lui a demandé par messager interposé : " A qui appartiens-tu Alexandre ?".
Qui va lui succéder ? Qui lui restera fidèle ? Que va devenir sa dépouille ?
Le récit commence par trois voix : celle d'Alexandre qui ressent une douleur effroyable dans le ventre alors qu'il boit et danse ; celle de Dryptéis, la veuve de son ami Héphaiston et la fille de son ennemi Darius, qui vit recluse dans un monastère perdu dans la montagne et qui entend des cavaliers arriver... et celle Ericleops, parti en Inde pour porter un message d'Alexandre au roi indien, et qui revient pour apporter la réponse...
Dryptéis quitte à regret sa retraite pour retrouver ce qu'elle a voulu fuir définitivement : le pouvoir de l'empire et ses intrigues destructrices. Elle a eu un fils qu'il lui faut cacher et éloigner d'elle pour l'épargner. On est venue la chercher car elle seule pourra convaincre sa grand-mère de se rendre auprès d'Alexandre qui la réclame. Fidèle à Alexandre, et consciente de son devoir, elle exécute ses ordres.
Ericleops a été décapité et c'est sa tête qui revient vers Alexandre des confins de l'Inde en guise de réponse. C'est la déclaration de guerre du roi indien qui est apportée par des messagers. Ericleops prie pour que celui-ci l'attende...pour mourir. Car il lui est resté fidèle et veut terminer sa mission, coûte que coûte !
Sentant que ces derniers instants sont arrivés, Alexandre fait défiler devant lui tous ses empereurs, ses proches, le peuple, un à un ...
La mort d'Alexandre à peine annoncée, tous se déchirent : l'Empire est trop grand pour un seul homme, il sera divisé et les différentes parties ne pourront vivre que dans la guerre. Stateira, la soeur de Dryptéis, deuxième femme d'Alexandre, sera sauvagement assassinée pour détruire la vie qu'elle portait en elle (un futur successeur ?).
Et le cortège se met en route...
Mon avis :
Je suis partagée car l'écriture est incontestablement très belle...mais je ne suis pas entrée à fond dans ce roman comme dans les précédents. Je l'ai pourtant lu très vite et avec plaisir. Peut-être est-ce tout simplement parce que mes connaissances sur l'histoire d'Alexandre le Grand sont réduites ?
L'auteur ne se contente pas de nous raconter les derniers jours, puis la mort et la dislocation de l'Empire d'Alexandre. Il nous convie surtout à un voyage funèbre à la suite du cortège et des pleureuses parmi lesquelles Dryptéis s'est infiltrée. Il nous invite à une dernière chevauchée à travers le royaume, vers la Macédoine, où le corps d'Alexandre, l'homme "qui ne savait pas mourir" doit rejoindre sa mère.
L'Histoire nous dit que le cortège n'est jamais arrivé à destination et l'auteur nous livre sa propre vision des évènements...
Le lecteur voyage de la Perse en Egypte, puis aux confins de l'Inde...là où Alexandre comptait bien se rendre si la mort ne l'avait pas surpris en pleine jeunesse.
L'auteur nous offre aussi un portait de femme magnifique comme celui de Dryptéis émouvante, courageuse et digne mais surtout fidèle !
Elle seule veillera à accomplir le désir de cet homme : l’amener au-delà des frontières de son Empire, le laisser conquérir encore cette partie du monde qu’est l’Inde. Ce destin s'accomplira malgré sa mort... grâce aux cinq cavaliers du Gandhara, fidèles à Alexandre, qui vont abandonner l'Empire pour l'inconnu et la liberté.