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Cette semaine je vous propose de poursuivre, comme promis, notre découverte du département du Cher, pour visiter un tout petit village fort joli, classé parmi les Plus beaux villages de France, Apremont-sur-Allier. Je suis certaine que vous êtes nombreux à le connaître ou à l'avoir déjà vu, comme moi, passer sur les blogs (ICI chez Bébert par exemple) mais c'était la première fois que j'y allais.
Comme vous vous en doutez, ce village se situe au bord de l'Allier qui est à cet endroit une très belle rivière large et tranquille, qui n'a rien à voir avec l'aspect sous lequel nous la connaissons en Haute-Loire.
Ce village appartient à la même famille depuis des générations et ne comprend que 70 âmes vivant là à l'année.
Au Moyen Âge, le village était habité par des exploitants forestiers et des carriers. Il était très connu pour sa pierre tendre et dorée propice à la sculpture. La pierre était extraite localement de six carrières et transportée facilement via la rivière jusqu'à la Loire dans des bateaux à fonds plats. De nombreuses abbayes et cathédrales furent construites avec cette belle pierre comme par exemple la Cathédrale d'Orléans, l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, ainsi que des places fortes comme celle de Châteauneuf-sur-Loire. Les châteaux de Blois et de Chambord possèdent eux aussi des sculptures réalisées avec cette pierre.
En 1400, le château est une puissante forteresse et une prison d'Etat du Duc de Bourgogne. Avec ses quinze tours, il était bien placé pour surveiller le passage sur l'Allier. Il connaitra plusieurs changements de propriétaires au fil du temps.
Alors qu'il est devenu propriété des Roffignac, il est racheté en 1722 par Louis de Béthune. Depuis cette date, le château appartient à la même famille et se transmet de génération en génération par la lignée féminine.
Suite au développement du transport ferroviaire et au déclin des carrières, le village tombe en ruine. A la fin du XIXe siècle, en 1894, Eugène Schneider, troisième de la dynastie des puissants maîtres des forges bourguignonnes du Creusot, épouse Antoinette de Saint Sauveur, l’héritière du château.
Jusqu'à sa mort en 1942, il restaurera le château qu'il va convertir en résidence, lui redonnant presque sa splendeur d'antan avec ses cinq tours, ses mâchicoulis et ses remparts.
Il entreprend aussi de racheter une à une les maisons du village afin de les restaurer, aidé par l'architecte Antoine de Galea. Le village est en partie rasé puis rebâti dans un style néo-médiéval berrichon.
Actuellement donc le village, le château, les jardins et les forêts appartiennent à la même famille.
Le château ne se visite pas, mais il est classé Monument Historique depuis 1989. Les remparts sont accessibles aux touristes ainsi que les anciennes écuries et le célèbre musée des calèches. Des expositions temporaires et des animations sont également proposées au fil des saisons.
C'est un vrai bonheur de se balader dans la rue principale et de découvrir les maisons à l'architecture typiquement berrichonne, toutes bâties en pierre et joliment restaurées. Elles se parent de volets rouges et de toits pointus et très pentus. Elles sont joliment agrémentées de nombreux parterres fleuris qui apportent sérénité et gaieté à la balade.
Nous avons débuté la visite sous un ciel mitigé, puis orageux, et nous l'avons terminée hélas, sous un violent orage ce qui ne nous a pas permis de faire tout ce qui était au programme de l'après-midi, en particulier de visiter le jardin floral, le billet d'entrée comprenant aussi la visite des écuries et la balade sur les remparts. Dommage !
Voici un aperçu des photos que j'ai pu faire avant que la pluie ne m'oblige à mettre l'APN à l'abri.
La maison des Mariniers, située à l’extrémité des berges, a été rénovée telle qu’elle était au XVème siècle. Elle est le témoin des activités des hommes autour de la rivière.
Les autres maisons sont toutes plus jolies les unes que les autres. Voici celles qui bordent l'Allier, on les découvre le long d'une ruelle piétonne.
Les maisons qui bordent la rue principale de part et d'autre sont toutes différentes, mais fleuries et joliment mises en valeur. Certaines ont des escaliers extérieurs qui permettent d'atteindre l'espace sous les toits (combles ou chambres ?).
Il y a très peu de lieux de restauration dans le village. Cette brasserie bien visible à l'entrée, est l'un d'entre eux.
Cette belle maison (avec sa grande cour, son puits et ses parterres fleuris) ne passe pas inaperçue. Il s'agit d'un gîte.
Et c'est avec cette jolie porte fleurie que se termine mon article du jour. Prochainement nous irons visiter l'église, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !