Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Comme promis, nous poursuivons nos balades, afin de découvrir la garrigue et les petits vallons qui parcourent mes collines provençales.
Les paysages ne varient pas beaucoup d'une saison à l'autre, car la plupart des forêts sont plantées de pins, de chênes verts ou de chênes Kermès, et restent donc vertes toute l'année.
Les pins d'Alep sont les plus abondants dans le paysage.
Le Chêne vert (Quercus ilex), appelé Yeuse en occitan, donc dans tout le sud de la France, peut atteindre 20 à 30 mètres de haut et vivre des centaines d'années.
Ses feuilles toujours vertes sont recouvertes d'un fin duvet sur leur face inférieure. Elles sont de forme variables, dentées ou pas, épineuses ou pas. En fait, le chêne vert est un arbre très adapté à la sécheresse, à la chaleur et au soleil et donc à ce qui caractérise le climat méditerranéen, et ses feuilles varient selon les conditions climatiques : elles seront d'autant plus piquantes que le chêne pousse dans des conditions extrêmes.
Ses glands sont très prisés par les sangliers qui ratissent tout sous les arbres de cette saison.
Le chêne Kermès (Quercus coccifera), ou chêne des garrigues, est très fréquent dans mes collines, car il colonise les lieux ayant souffert lors d'un incendie. Il est plus petit (maximum trois mètres de hauteur) que son cousin le chêne vert. Son nom est issu de la cochenille qui le colonise souvent (Kermes vemilio ou Kermès des teinturiers car elle a une couleur rouge caractéristique).
Ses feuilles sont davantage découpées et piquantes comme celles du houx, quand il est jeune. Leurs deux faces sont vertes et luisantes. Les glands ont une forme différente de ceux du chêne vert, et la cupule qui les enveloppe, est hérissée de picots très piquants eux-aussi, comme vous pouvez le voir sur mes photos.
Le feuillage est persistant mais seulement en apparence car en vérité, le chêne renouvelle ses feuilles tous les deux ans, mais sans jamais les perdre en totalité, ce qui lui donne un aspect toujours vert.
Parmi les arbres à feuilles caduques (donc qui perdent leur feuilles chaque année) et donc se colorent, nous avons en Provence le Chêne pubescent (Quercus pubescens) qui peut atteindre 15 à 25 mètres de hauteur.
Ce grand chêne, typique de la garrigue et des sols calcaires, est appelé ainsi car ses feuilles sont sur leur face inférieure, recouvertes d'un fin duvet leur donnant une couleur blanche. Sa particularité est que les feuilles sèchent, mais restent sur l'arbre tout l'hiver (on dit qu'il est marcescent, un mot que j'avais totalement oublié depuis mes études...et que j'oublierai encore sans doute). Les feuilles tombent quand les nouvelles se développent au printemps suivant.
Le chêne pubescent se réinstalle après les incendies dans les fonds de vallon. Souvent d'ailleurs il est replanté lors des reboisements car il résiste bien aux feux de forêts.
L'érable de Montpellier (Acer monspessulanum) est assez fréquent car il pousse dans le même environnement que le chêne vert, mais il reste le plus souvent à l'état d'arbuste, alors que dans des conditions favorables, il peut atteindre 10 mètres de hauteur, voire davantage. Malgré son nom et le fait qu'il soit très attaché à la garrigue, il peut pousser plus au nord, donc vous en avez peut-être chez vous.
Les feuilles sont caractéristiques car seulement découpées en trois lobes, comme vous pouvez le voir sur mes photos. Elles prennent une teinte belle teinte jaune ou rouge à l'automne.
Le pistachier térébinthe à feuilles caduques, ressemble beaucoup au pistachier lentisque qui lui, a des feuilles persistantes.
Inconnu en Corse, cet arbuste méditerranéen, peut à la faveur du réchauffement climatique se retrouver plus au nord mais toujours à faible altitude (moins de 500 mètres) car il aime les soleil et la chaleur.
A l'automne, il peut prendre une couleur jaune, orangé à rouge. Ses feuilles sont découpées, et ont un nombre impair de folioles, ce qui le différencie de son cousin le lentisque, qui a un nombre pair de folioles. Je sens que je vous perds là !
Plus loin, sous les chênes, nous admirons au passage les fruits du paliure (Rhamnus paliurus), un petit arbuste épineux, encore appelé Epine du Christ ou porte-chapeau. Ses fruits ont des propriétés médicinales reconnues. Ils sont utilisés comme diurétique car ils soignent l'urée et l'acide urique et tout ce qui touche aux voies urinaires (calculs...) mais ils agissent aussi sur l'hypertension. On dirait de petites soucoupes volantes.
Ne pas confondre avec l'euphorbe piquante ayant le même nom commun.
Les argeiras ou argelas, ou ajoncs de Provence, commencent à colorer de taches jaunes les bords de chemin, les sous-bois et la garrigue.
Le romarin est en fleurs.
Partout le buplèvre arborescent, colore en or et en rouge les bords de chemin.
Et certains cistes blancs font de la résistance et ont pris l'automne pour un nouveau printemps.
Voilà notre balade dans la nature est terminée pour aujourd'hui et nous allons donc redescendre par ce chemin pour rentrer à la maison, mais avant nous admirons un court instant le coucher de soleil...
J'espère qu'elle vous a plu et que vous avez pris un bon bol d'air !
La semaine prochaine, nous resterons encore un peu en Provence, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !