Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
En nous baladant au bord de la Roanne, durant le mois d'avril dernier, nous n'avons vu que très peu de fleurs : cette année les gelées tardives avaient bien stoppé la végétation.
Malgré la présence de l'eau, les bords de la rivière étaient assez secs, les rochers n'étant jamais bien loin.
Partout, cependant, il a des saules et des aulnes. Les saules étaient en chatons...
Plus loin des rives, les pins ainsi que quelques chênes ont colonisé les pentes. Le sentier est bordé par une flore caractéristique que l'on retrouve dans tout le sud de la France sur terrain calcaire, sec et rocailleux.
L'hellébore fétide (ou pied-de-griffon) doit son nom a son odeur forte. Attention car c'est une plante vénéneuse.
Au Moyen-Âge, on attribuait à ses graines, la vertu de soigner la folie, usage abandonné à cause de la toxicité de la plante.
Elle fleurit en hiver, égayant de ses fleurs pendues comme des clochettes vertes, les sous-bois clairs et les coteaux ensoleillés. Comme elle est très mellifère, elle est précieuse pour beaucoup d'insectes. La partie fleurie est d'un vert plus tendre que le reste du feuillage, mais chaque fleur est bordée d'un liseré de couleur rouge. La plante ne fleurit qu'au bout de quatre à cinq ans, parfois davantage, d'où sa fragilité, car ensuite le pied sèche définitivement et, il ne refleurira qu'exceptionnellement une seconde fois.
Et le cycle recommence : les graines tombées au sol germent, et il faudra attendre plusieurs années pour les voir fleurir, et mourir...
Les violettes bien entendues tapissaient de nombreux endroits dans le sous-bois.
De la même couleur ou presque sont les fleurs des hépatiques trilobées, qui comme leur nom l'indique, ont une feuille à trois lobes (d'où son nom d'hépatique). Cette plante est considérée comme ayant des vertus médicinales : elle serait cholagogue (bonne pour le foie).
Souvent les hépatiques fleurissent à côté des primevères, formant des tapis contrastés.
La primevère acaule (Primula vulgaris) est en effet très commune. Elle ressemble à celle de nos jardins, mais elle est de couleur blanche ou jaune, rarement d'une autre couleur. Elle présente une rosette de feuilles d'où partent de nombreuses "tiges" qui sont en fait les pétioles des fleurs. Au bout de chacun des pétioles, se trouve la fleur à cinq pétales, chacun muni d'une tache orangé qui se voit de loin.
Dans les sous-bois ou les prairies, il n'est pas rare de trouver à ses côtés, sa cousine, le coucou.
Il y a deux sortes de primevères appelées "coucou".
La primevère élevée (Primula eliator) ou coucou des bois qui pousse dans les bois clairs et les clairières. De la rosette de feuilles part un pétiole unique, plus grand que les feuilles, qui se termine par une ombelle de fleurs jaune. Chaque fleur a des pétales soudés à la base, mais ouverts et étalés, tachés d'ocre jaune.
La primevère de printemps (Primula veris), qui pousse dans les prairies et clairières, est appelée aussi primevère officinale. Pour moi, c'est elle le vrai coucou ! Elle porte aussi un pétiole unique qui part de la rosette, mais ses fleurs sont disposées en une ombelle serrée, toujours penchée d'un seul côté. Les pétales soudés à la base, sont plus petits et légèrement tachées d'orange.
Je crois bien avoir les trois espèces sur cette photo mais c'est un pur hasard si c'est le cas, croyez-moi !
C'est avec ce flambé, venu boire dans la vase au bord de l'eau que se termine mon article du jour.
Je me mets en pause pour tout le week-end de l'Ascension et vous retrouve donc avec grand plaisir lundi prochain.
Bonne fin de semaine à tous !