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Profitons encore un peu du printemps, pour découvrir (ou revoir) quelques jolies fleurs de la garrigue provençale. Bientôt, avec la chaleur qui arrive déjà à grands pas, elles vont toutes disparaître...
Aujourd'hui nous allons observer d'un peu plus près les fleurs de couleur banche ou jaune.
Pour ceux qui ne veulent pas entrer dans les détails, pensez tout simplement, à agrandir une photo en cliquant dessus pour les faire toutes défiler ...juste pour le plaisir des yeux !
Je vous ai déjà parlé du Spartium junceum, le genêt d'Espagne dont la floraison s'étale de longs mois jusqu'en juillet parfois et qui embaume les chemins. Ces tiges ressemblent à celles du jonc. Elles sont parsemées de feuilles alternes. Pendant longtemps les tiges ont été utilisées pour faire des cordelettes ou des semelles d'espadrilles. C'est une plante très toxique appartenant à la famille des Fabacées.
Attention à cette famille de plante !
Vous connaissez tous cette famille qui comprend des plantes comestibles et même recommandées pour notre équilibre nutritionnel comme les légumineuses (lentille, soja, pois...) mais également de nombreuses plantes toxiques, comme les cytises, certains genêts et les lupins que nous cultivons aussi au jardin. Elles ont des fruits toujours en forme de gousses.
La bugrane jaune (Ononis natrix) est assez rare dans la garrigue . Elle ne passe pas inaperçue avec ses grosses fleurs de couleur jaune, veinées de rouge, son aspect de sous-arbrisseau (de 30 à 50 cm de hauteur), ses feuilles et tiges velues et collantes, ainsi que son odeur pas très agréable d'où son nom de "bugrane fétide". On l'appelle aussi "Coqcigrue". Elle fait elle-aussi partie de la famille des Fabacées. C'est une plante médicinale qui soigne les rhumatismes.
Voici encore une plante appartenant à la famille des Fabacées : c'est la trigonelle officinale ou mélilot des champs (Trigonella officinalis ou Melilotus officinalis). Elle pousse dans les champs incultes ou au bord des chemins.
Celle-ci appartient aussi à la famille des Fabacées très représentée dans le sud de la France. Elle forme de jolies touffes colorées. C'est la petite coronille (Coronilla minima).
Je vous ai déjà montré l'année dernière la Badasse ou Dorycnie à 5 feuilles (Nom scientifique : Lotus dorycnium ou encore Dorycnium pentaphyllum). C'est également une Fabacée !
La Badasse pousse en touffes denses dans les sols secs et caillouteux. Les feuilles sont assez caractéristiques car les cinq folioles qui forment chacune des feuilles sont insérés en un seul point. Les fleurs blanches sont minuscules et sans grand intérêt esthétique, mais attirent de nombreux insectes (dont des papillons et des Zygènes). C'est donc une plante à préserver, d'autant plus qu'elle pousse lentement.
Un papillon lui est presque exclusivement rattaché, l'azuré de la badasse qui comme son nom l'indique, est bleu. J'espère arriver à vous le montrer un jour mais il bouge tout le temps ! Il pond donc ses œufs sur la plante. Les chenilles en raffolent...Comme habituellement, elles vont elle-même servir de nourriture aux oiseaux, surtout aux mésanges, et ainsi participer à la chaîne alimentaire et au maintien de la biodiversité.
L'Hélianthème forme aussi de jolies touffes jaunes dans les zones arides de la garrigue. On l'appelle "fleur de soleil" tant c'est une plante qui affectionne les endroits ensoleillés. Ses fleurs jaunes vifs tranchent avec l'aspect de la plante. Les feuilles sont un peu velues mais par contre le calice est très duveteux.
J'hésite entre deux espèces, l'hélianthème hérissé (Helianthemum hirtum) et l'Hélianthème commun (Helianthèmum nummularium) toutes deux se ressemblent beaucoup et elles cohabitent en Provence.
Les Hélianthèmes font partie de la famille des Cistacées très présente dans la garrigue.
Dans la même famille, le ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius) colonise aussi les bords des champs, mais en sous-bois. Il a des fleurs blanches et des feuilles vertes très légèrement recouvertes de duvet.
Une autre plante assez fréquente en Provence est la Molène appartenant à la famille des Scrofulariacées. Je pense qu'il s'agit de la molène fausse-blattaire, car elle est peu ramifiée, peu velue, avec de petites feuilles à la base et des fleurs étalées sur la tige mais qui ne passent pas inaperçues, car elles sont assez grosses pour une molène, de couleur jaune vif avec des étamines de couleur pourpre, teintées de violet.
J'oublie chaque année le nom de celle-ci, alors qu'elle fleurit dans les prés secs et la garrigue en abondance en mai dans tout le sud et donc que je la rencontre très souvent. C'est l'Urospermum dalechampii (famille des Astéracées, ex Composées). Elle doit son nom à Jacques Daléchamps qui l'a découverte au XVIe siècle et à son fruit qui se termine par une sorte de queue ressemblant à un bec.
Pour la plupart des plantes sauvages, le nom commun est parfois beaucoup plus facile à retenir et bien ce n'est pas son cas : c'est l'Urosperme de Daléchamps...en fait heureusement pour nous on l'appelle aussi la Lampistrelle commune.
Et c'est avec cette plante que vous connaissez tous, l'églantier, ou rosier sauvage que je termine pour aujourd'hui cette balade botanique non exhaustive. Vous connaissez tous sa famille, les Rosacées, puisque nos roses des jardins en font partie !