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Restons encore un peu en Provence cette semaine, pour nous rendre sur la colline de la Quille. Cet endroit domine le village du Puy-Sainte-Réparade, bâti dans la plaine de la Durance, au nord de la ville d'Aix-en-Provence.
Cette colline est connue dans la région pour ses vestiges, dont en particulier l'oppidum de la Quille, un oppidum datant du Second âge du fer qui a été largement fouillé depuis 1907, date à laquelle il a été découvert par Ivan Petrovitch Pranishnikoff, un peintre et illustrateur russe passionné d'archéologie. Celui-ci a mis au jour des tuiles romaines et des poteries celtiques.
Ses découvertes ont permis d'organiser d'autres fouilles plus récemment : des vestiges du rempart datant de cette époque lointaine ainsi que de nombreuses traces d'habitations, dont il ne reste que quelques tas de pierres dispersés sur le plateau, ont pu ainsi être étudiés.
N'oubliez-pas si vous le désirez, d'agrandir les photos en cliquant dessus.
Situé au sommet de la colline du Puech qui s'étend sur 1.8 hectares et culmine sur la plaine à 454 mètres, l'oppidum occupait une situation particulièrement intéressante dès l'installation des hommes, entre le IVe et Ier siècle avant J.-C.
C'est le Puech qui a donné son nom à la commune...Le terme "puy" se dit entre autre"puech" en provençal. Mais attention, il ne s'agit pas du même plateau qu'à Vernègues bien que les deux portent le même nom de Puech qui signifie en Provence, "sommet ", "petite éminence".
On accède à la colline au départ du hameau de la Cride, pour venir se garer sur l'ancienne aire de battage, au bord de laquelle se trouve la boulangerie du vieux village, aujourd'hui en ruines.
Bien entendu, pour les courageux, de nombreuses randonnées permettent de monter à pied des hameaux environnants...
L'oppidum a ensuite été occupé au Moyen Âge et entouré de nouveaux remparts. A cette époque vers le Xe siècle est édifiée une forteresse qui faisait partie des plus importantes de la région.
Il n'en reste aujourd'hui qu'un pan de mur, celui d'une tour effondrée sans doute le donjon. Cette tour a été surnommée, vue sa forme, la Quille (la quilho en provençal).
Puis, la forteresse devient château au XIe siècle. Protégés par sa longue muraille, les archevêques d'Aix-en-Provence qui en ont fait l'acquisition, s'enrichissent et deviennent les Seigneurs du Puy.
Dès la fin du XIIIe siècle et jusqu'au XVe, cette place forte est stratégiquement très bien située pour surveiller la traversée de la Durance. Il y a en effet un bac en contrebas, pour franchir la rivière.
C'est sous le Règne de René d'Anjou (le Roi René, célèbre dans ma région) que le château atteint son apogée.
La Provence est ensuite intégrée au Royaume de France sous Louis XI. Puis la peste noire décime la région et les guerres de religion achèvent de le démanteler. Les provençaux rebelles de la Ligue s'emparent alors du bastion et occupent les lieux...
La place forte est détruite au début du XVIIe siècle, en 1612, décision prise par le Parlement de Provence et le duc de Guise.
Au début du XXe siècle, cette tour était encore en bon état, mais le séisme de juin 1909, occasionne de gros dégâts. Elle est ensuite frappée par la foudre en avril 1980 (d'où la présence actuelle d'un paratonnerre à son sommet).
Le Conseil Général décide alors de la reconstruire en 1994, telle qu'elle était aux lendemains du séisme, afin de garder le témoignage de cet événement qui a frappé la région.
Le promeneur peut faire le tour du plateau par un petit sentier duquel on a un vue superbe sur toute la région.
Une table d'orientation permet aussi de mieux se repérer.
Bien évidemment, on a tout d'abord, une vue rapprochée sur la Sainte-Victoire qui nous sépare de la ville d'Aix-en-Provence.
Puis sur les Alpilles au loin et à contre-jour cet après-midi là !
Les collines du Castillon (vers Rognes) et par derrière la chaîne des Côtes (vers Lambesc) et le Petit Luberon.
Le Grand Luberon...
La vallée de la Durance et les Alpes enneigées...avec évidemment la ville de Pertuis, en avant-plan.
On aperçoit aussi la bergerie en contre-bas, les moutons participant à l'entretien et à la protection du lieu.
Les pompiers, profitant de la vue exceptionnelle qu'ils ont de là-haut, ont installé leur vigie pour surveiller les départs de feux plus facilement. Vous la voyez sur une de mes photos de la quille.
Voilà, notre balade est terminée pour aujourd'hui, très bientôt nous allons descendre visiter les vestiges du vieux village en ruine construit au Moyen Âge, enfin, comme d'habitude... si vous le voulez bien !