Le camp d'Antoune / Balade en Haute-Loire

Poursuivons aujourd'hui nos balades en Haute-Loire...pour découvrir le camp d'Antoune.

C'est un site archéologique protégé, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1991. Il a été découvert durant le XIXe siècle sur un plateau basaltique éponyme qui domine la Loire, de l'autre côté du village d'Arlempdes dont nous avons parlé récemment.

Si vous cliquez pour agrandir le panoramique ci-dessous, vous reconnaîtrez , le plateau à droite et plus bas dans la vallée, le village d'Arlempdes.

Il faut noter que ce lieu possède plusieurs appellations. On l'appelle aussi la plaine d'Antoine (sur les cadastres), le camp d'Antone (sur les cartes IGN), le camp des Romains, ou le camp de César, et enfin le camp des Chambourous, mot qui signifiait au temps des gaulois, la "capitale" (ou la ville principale). 

Le camp en lui-même n'a rien de spectaculaire pour le promeneur. Vous avez juste la sensation de découvrir un lieu plutôt sauvage, mais chargé d'histoire. Les panneaux explicatifs  qui agrémentent la balade, rendent la présence des hommes encore plus évidente. 

Ce site défensif situé à 1086 mètres d'altitude a été pendant longtemps considéré comme un haut-lieu celtique en Haute-Loire.  

Habité dès la préhistoire et en particulier à la fin de l'âge du fer, le site devient au cours du IIe siècle avant J.-C., un site frontière important entre le monde Romain et la Gaule. Au cours du Ier siècle après J.-C., l'oppidum deviendra territoire romain à part entière. Jules César est passé par là et a conquis la Gaule. 

Bordant le plateau, un rempart est construit à l'époque celtique. Il est encore visible. Cependant, toute trace de la fortification disparaît dans les zones de falaise où il était inutile d'en bâtir un.

Le sentier suit le bord du plateau et longe donc le rempart. Quelques amas de pierres plus importants,laissent présager ici ou là, la présence de tours de guets en ruine. 

Lors des fouilles récentes réalisées en 2008 et 2011, des céramiques ont été retrouvées ainsi que les vestiges d'une ancienne porte. Les fouilles ne sont plus visibles car forcément les sondages ont été comblés, mais les archéologues étudient les objets trouvés et continueront à explorer les lieux pour en apprendre davantage. 

Les outils et objets retrouvés démontrent en particulier, que de nombreux échanges existaient déjà entre les gaulois et les peuples méditerranéens, bien avant la conquête de Jules César. 

Les objets sont conservés au Musée Crozatier du Puy-en-Velay que je compte bien aller visiter, maintenant qu'il a été entièrement rénové. 

Le lieu est exceptionnellement riche au point de vue de la flore grâce à son ensoleillement. Il est entièrement boisé de pins depuis que les bergers ne font plus pâturer leur troupeaux. Certains ont des formes tordues et pourraient être des pins de boulange mais je n'en suis pas certaine. 

Au sud du camp, dans la zone dépourvue de remparts à cause des falaises, la roche érodée forme des mégalithes impressionnants. Nous n'avons pas réussi à descendre plus près pour les admirer avec les enfants, le sentier était assez dangereux et glissant, et surtout trop proche de la falaise, mais nous referons peut-être une petite balade par là-bas sans eux, un jour.

Vous les voyez sur ma photo ci-dessous, vus donc de dessus...

On accède au site par le village de Salette, d'où part une petite route mais aussi par de multiples chemins de randonnée, venant de toutes les directions y compris de la vallée de la Loire. 

Le plateau est une ancienne coulée basaltique, aujourd’hui perchée grâce à l'inversion des reliefs, les plus récentes se trouvant en bas dans la vallée.

De là-haut forcément, la vue est magnifique sur la Loire.

Sur le site d'Arlempdes...

Sur les sucs de Breysse, considérés comme les plus jeunes volcans du département, et bien d'autres endroits mais je n'ai pas trop fait de photos, entre la falaise et les pierres, il fallait regarder où on mettait les pieds et bien surveiller les enfants. 

Ce site est encore aujourd'hui entouré de mystère car il affolerait les boussoles, dit-on, en raison de l'activité tellurique qui y règne.

Personnellement, je ne l'ai pas vérifié, vu que je n'avais pas de boussole sur moi le jour de la balade...

Très bientôt, nous découvrirons d'autres endroits de Haute-Loire, enfin comme d'habitude si vous le voulez bien !