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Déjà occupé dès la préhistoire, le village de Rognes est riche de ses deux mille ans d'histoire qu'évidemment, je vous rassure, je ne vais pas vous raconter en détails !
Je vous ai déjà parlé de la citadelle et des maisons troglodytes qui se trouvaient à ses pieds.
Du Moyen Âge à la Révolution française, le village de Rognes était possédé par de riches seigneurs.
Il faut imaginer la plaine, plantée d'amandiers, d'oliviers, de vignes...et de chênes truffiers. Outre ces richesses agricoles abondantes, ce sont les carrières de pierre qui ont fait la renommée du village.
Exploitée depuis les Romains, la pierre de Rognes a constitué pendant des siècles, la principale richesse de la région. Exportée en Europe, en Afrique du Nord et même jusqu'aux USA, elle a donné au village, tout comme le vin et la truffe, ses lettres de noblesse.
Depuis les années 2000, seulement trois carrières continuent à être exploitées. De nombreuses habitations, ou riches demeures de la région, y compris dans la ville d'Aix-en-Provence proche, ou à Marseille, sont construites en pierre de Rognes. C'est une pierre qui s'est formée au fond de la mer Miocène. Elle est constituée d'un mélange de sable et de coquillages marins et donne une belle couleur dorée naturelle aux habitations.
Je vous propose aujourd'hui une balade dans les rues et ruelles du village, bâties dès le Moyen Âge et bien entendues, transformées depuis à plusieurs reprises au cours des siècles.
Je vous montrerai aussi les maisons qui bordent l'avenue principale.
Dans un prochain article, nous regarderons de plus près les vieilles portes et autres détails et enfin, nous descendrons dans la partie basse du village...
Voici quelques vues de la fontaine qui se trouve sur la place principale.
Elle a été construite en 1568 mais l'aspect qu'elle a aujourd'hui date de 1735. Elle a permis d'amener l'eau potable à proximité des habitations. L'eau y coulait abondamment et jusque dans les années 80 et les habitants des campagnes venaient s'y approvisionner lorsque leur puits était asséché en été. Aujourd'hui elle coule en circuit fermé.
Sur la place se trouve la maison de Marie Taÿ, historienne réputée appartenant à une ancienne famille du village. C'est la maison que l'on aperçoit en jaune sur la seconde photo (je n'ai malheureusement pas d'autres vues à vous proposer).
Comme d'habitude, n'hésitez pas à agrandir les photos pour une visite plus détaillée...
De la place de la Fontaine, nous avons une vue unique sur les maisons qui bordent l'avenue de Lambesc, dont la première, en particulier, est l'ancienne gendarmerie et l'ancien hôtel de ville. Elle va être bientôt réhabilitée.
Les autres habitations sont toutes privées et en remontant l'avenue, nous arrivons à l'église Notre-Dame de l'Assomption.
A partir de la place de la Fontaine, où se trouve l'Office de Tourisme, nous pouvons directement emprunter la rue du figuier pour remonter vers le haut du village par les venelles, les escaliers et les goules (ce sont les passages voûtés) pleins de charme.
Monter, descendre et de là-haut, observer les toits des maisons fait partie du plaisir de la balade...
La traverse principale que l'on appelle la Goule des Agoult (du nom des seigneurs qui habitaient là) partageait en deux l'ancien château-bas du même nom. Je vous la montre aussi en tête d'article. Le château d'en-haut était celui du Foussa.
En chemin, de belles demeures attirent notre regard...
D'autres maisons, même plus modestes, sont je trouve, pleines de charme...
Au fond d'une impasse, on découvre même cette ancienne façade du XVe, une maison bâtie à même le rempart...
Je termine la visite d'aujourd'hui en vous montrant l'hôtel de Ribbe, classé aux Monuments Historiques depuis 1999 dont voici la porte...
Il cache des merveilles à l'intérieur : le hall d'entrée, l'escalier monumental bordé de balustres de pierre décorées, les caves et bien sûr, la toiture et les façades.
Construit en 1689 par Philippe Duc, un chirurgien de la région, il jouxtait l'ancien hôpital du village, antérieur à l'Hôtel-Dieu dont je vous ai parlé ICI. Il a été classé car il constitue un bon exemple du rayonnement de la ville d'Aix-en-Provence à cette époque : les riches constructions qui sont apparues dans les petits villages alentours, ont en effet tous été influencés par l'architecture aixoise.
Impossible de le prendre en photo en entier car la rue du figuier, où il se trouve, est trop étroite et nous n'avons aucun recul à moins de pénétrer dans la bâtisse d'en face.
A bientôt, pour la poursuite de la visite du village, si comme d'habitude...vous le voulez bien !