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Les vestiges du château de Mercoeur sont situés dans le petit hameau du même nom, à plus de 1 000 mètres d'altitude, au cœur de la commune de Saint-Privat-d'Allier, dont je vous ai déjà parlé encore récemment.
Le château daterait du XIIIe siècle. Il faisait partie du système défensif de la vallée de l'Allier au même titre que celui de Rochegude, dont il ne reste qu'une tour à proximité de la chapelle.
Un peu d'histoire...
Le château a été bâti en 1257, sur les ruines d'un premier château, construit au XIe siècle par Béraud de Mercoeur qui a donné son nom au hameau et au château.
Il appartient alors à Alixent de Mercoeur (1245-1286) et à son épouse, Pons de Montlaur. Les Mercoeur forment une puissante famille, connue dans la région, mais lorsque la lignée s'éteint, ce sont les Montlaur qui en deviennent les seigneurs vers 1321. Puis le château est cédé aux Du Saunier vers 1390. Ceux-ci le conserveront jusqu'en 1764.
Incendié durant la guerre de cent ans, sans nul doute par les redoutables routiers qui sévissaient dans la région, le château est agrandi et reconstruit en 1439. Un corps de logis est (re)construit entre les tours et le donjon, et subsistera jusque vers 1960. Il est aujourd'hui en ruine.
Cette carte postale ancienne, empruntée à Papou Poustache, permet de mieux se représenter à quoi ressemblait ce petit château.
Carte ancienne du château de Mercoeur (http://www.cpauvergne.com/2014/05/le-chateau-de-mercoeur.html)
C'est aussi au XVe siècle que des fortifications sont ajoutées afin de renforcer les défenses du château. Les murs d'enceinte ont en partie disparu aujourd'hui, sans doute parce que les pierres ont été réutilisées pour reconstruire certaines maisons du hameau.
Au XVIIIe siècle, Jean Martin de Matussières, baron de Mercoeur et de Rochegude, alors propriétaire du bien par alliance, agrandit encore le domaine en bâtissant un logis à l'est du château dans le pur style Louis XVI. Sa construction restera inachevée à cause de la Révolution.
En 1864, le château devient la propriété du Comte de Miramon Fargues. Il est aujourd'hui toujours une propriété privée, bien qu'inhabité depuis plus de cent ans.
Ces modestes vestiges, un donjon et deux tourelles, quelques pans de murs...ont beaucoup d'importance au point de vue de l'histoire de la région. Le château est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1979.
Je trouve le cadre de verdure dans lequel se trouve le château, magnifique et, alors qu'il est situé en périphérie du hameau, il garde un côté un peu sauvage, tout à fait charmant.
Sont en particulier protégés, le donjon et sa tourelle d'escalier visible côté nord.
On voit aussi très bien sur le donjon, les meurtrières (archères-canonnières).
A côté se trouvent les deux tourelles.
Côté nord donc, la tourelle d'escalier est tout à fait originale, accolée à la tour, elle surmonte une porte à laquelle on accède par un escalier...
Sont également classées, les peintures murales se trouvant au rez-de chaussée du donjon datant du XVIIe siècle, les façades et les toitures du château et du logis d'habitation XVIIIe, ainsi que les cheminées...qui subsistent encore malgré l'effondrement du logis datant du XVe.
Voici quelques détails : gargouille, tête sculptée, bandeaux, créneaux...
Le panorama de là-haut est, à défaut de monter en haut du donjon, de toute beauté !
Mais il paraît que du haut du Donjon, on peut aussi apercevoir le château de Saint-Privat-d'Allier dont je vous ai déjà parlé, et celui de Saint-Didier-d'Allier dont je vous parlerai la semaine prochaine, en vous faisant visiter ce petit village de la vallée de l'Allier.
Enfin si... comme d'habitude, vous le voulez bien !