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La visite de la ville de Montpellier est presque terminée et j'ai décidé de vous montrer aujourd'hui encore quelques merveilles...les hôtels particuliers, tels qu'on peut les entrevoir en flânant dans les rues.
Bien sûr, encore une fois, pour ceux qui ont le temps et qui désirent découvrir la ville, vous pourrez demander une visite commentée à l'Office du Tourisme.
Il y a environ 80 hôtels particuliers dans la vieille ville et ils sont bien sûr tous privés. Cependant certains se visitent... tandis que d'autres ne laissent entrevoir que quelques images de leur intérieur, en passant dans la rue.
Ce qui m'a interpellé dans la vieille ville c'est que la plupart des hôtels particuliers s'appellent des "isles". Leur nom est gravé à côté de la porte dans la pierre. Mais je n'ai pas trouvé pourquoi car ce mot en occitan comme en provençal signifie "île" et je ne comprends pas le rapport avec ces maisons bourgeoises...
Donc je suis preneuse si quelqu'un de la région a une réponse !
Les hôtels particuliers sont des maisons bourgeoises reconstruites à l'emplacement de maisons de maîtres datant du XIIe siècle. Elles ont été construites par de fortunés commerçants de l'époque.
C'est la noblesse qui s'y installe au XVIIe siècle à la fin des guerres de religion lorsque la ville redevient capitale du Languedoc. Les hôtels sont alors transformés et adaptés aux goûts du jour selon la mode de l'époque.
Ils subissent encore de profondes transformations au XIXe siècle, date à laquelle ils se parent de décors parfois exubérants.
Chacun a son originalité, une lourde porte qui cache souvent une cour intérieure, une montée d'escalier, une balustrade en fer forgé, des sculptures...il y a beaucoup de diversités au niveau de l'architecture !
Enfin, nombreux sont ceux qui sont classés Monuments Historiques.
L'hôtel de Fizes est un hôtel classé qui se trouve rue du Puits-du-Temple.
Sont classés depuis 1944, la porte d'entrée, les balcons des fenêtres, l'escalier intérieur et la rampe en fer forgé...
N'oubliez-pas de cliquer sur les photos pour les voir en grand
Construit au début du XVIIe, l'hôtel de Castries est également un hôtel classé depuis 2014. Il se situe Rue Saint-Guilhem.
L'hôtel de Claris, reconstruit au XVIIe et XVIIIe siècle est également classé depuis 1965 et se situe dans la même rue.
La façade et ses ornements comme le lion placé au-dessus de la porte, les guirlances et les ferroneries de balcon, le vestibule (que je ne peux vous montrer) tout comme l'escalier intérieur et sa rampe sont protégés.
L'hôtel de Cambacère est lui aussi inscrit aux Monuments Historiques depuis 1995. Il se situe rue Sainte-Croix et sa façade donne sur une jolie placette ombragée.
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L'hôtel de Cambacère
L'hôtel de Ganges est inscrit depuis 1944. Il a été bâti à la fin du XVIIe pour la Comtesse du même nom, avant de devenir le siège de l'Intendance puis l'Hôtel de la Préfecture.
D'autres maisons, modestes pour la plupart, sont devenues célèbres grâce à celui (ou celle) qui a vécu ou est né là...
Ainsi nous croisons dans les rues de la ville, la maison natale de Francis Ponge (Rue Chabaneau). Francis Ponge est un écrivain et poète français qui a appartenu au groupe surréaliste. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et a été récompensé par de nombreux prix littéraires.
Nous découvrons aussi celle d'une femme célèbre dans la région, Francese de Cezelli (1558-1615).
C'est une figure marquante de la ville car en 1589, durant les guerres de religion, alors que son mari, Jean de Boursiez, seigneur de Pantnaut de Barri, était fait prisonnier, elle refusa de rendre la place forte de Leucate qu'elle occupait, contre sa liberté. Il lui avait demandé de la défendre coûte que coûte, ce qu'elle fit ! Il fut assassiné. Elle galvanisa la garnison, repoussa les attaques et sauva l'honneur.
"La ville est au roi et mon honneur à Dieu. Je dois les conserver jusqu'au dernier soupir".
Henri IV pour la remercier lui laissera le gouvernement de Leucate où elle exercera pendant 27 ans...
La plaque commémorative, inaugurée en 1934 est en pierre de Tavel. Elle est encadrée par les Armes de Montpellier et de Leucate et rappelle les hauts faits de la jeune femme.
Nous trouvons aussi la plaque commémorative d'une poétesse, totalement inconnue pour moi, qui n'écrivait qu'en langue d'oc, Maria Louisa Lioure Rolland (1903-2000).
Elle a été intronisée dans la confrérie des Barons de Caravètes...une tradition typiquement montpelliéraine dont j'ignorais l'existence.
Pour finir la visite d'aujourd'hui, voici quelques-unes des autres belles demeures prises ici ou là dans les rues. Le choix a été difficile !
Encore une découverte à faire donc et à poursuivre...si vous le voulez bien !