Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Aujourd'hui je vais clore la visite de l'abbaye de Valcroissant, en vous faisant visiter le réfectoire des moines ainsi que le premier étage situé au-dessus des bâtiments privés.
Nous n'avons pas accès aux autres parties de l'abbaye, ce qui est bien normal ! Si vous voulez voir ce qu'il reste de l'intérieur du chœur, il ne vous restera plus qu'à venir séjourner dans le gîte d'étape. Il a, depuis la Révolution, toujours servi d'habitation...et nous n'avons pas pu le visiter bien sûr, puisqu'il était occupé.
Le réfectoire des moines est une grande salle, haute de 10 mètres environ, qui sert aujourd'hui de salle de concert, car elle a une acoustique exceptionnelle.
Il s'ouvre directement sur le cloître. Devant se trouvait le lavabo du cloître qui a aujourd'hui disparu (des traces des arrivées d'eau et autres canalisations ont cependant été retrouvées).
Le réfectoire est éclairé par une rosace et par deux fenêtres en lancettes, typiques de l'architecture gothique, ce que nous avions déjà vu lorsque nous avons visité les jardins et l'architecture extérieure.
Dès l'entrée, le réfectoire offre à la vue du visiteur une superbe voûte de pierre, soutenues par des arcs décorés...
Toute la salle, en fait, était richement décorée et colorée, ce qui est peu conforme à l'austérité habituelle des abbayes cisterciennes.
Les historiens spécialisés dans cette période, pensent que cette partie-là du bâtiment est plutôt d'influence gothique, par rapport à l'ensemble de la construction plus ancienne.
Les décors dateraient en effet du XIVe siècle. Il en reste quelques traces ici ou là, sur les murs, les piliers, les culots ou la voûte, comme nous venons de le voir.
Toutes les couleurs sont encore là mais moins vives qu'à l'origine : le blanc du badigeon de lait de chaux date du XIIe siècle ; l'ocre rouge est caractéristique du début du XIIIe siècle ; et la peinture polychrome date du XIVe siècle.
Mais en réalité, ces couleurs ne recouvraient que la partie supérieure des murs qui à la base, étaient peints en noir jusqu'aux bandeaux.
Sur les décors restants, on aperçoit des fleurs, des feuilles, ou des figures géométriques...
Les spécialistes distinguent deux périodes, et datent différemment les décors selon qu'ils se trouvent sur les piliers ou les murs, mais je ne peux vous en dire plus car, une fois n'est pas coutume, j'ai totalement oublié les commentaires pourtant très intéressants de notre guide à ce sujet.
N'oubliez-pas, comme d'habitude, de cliquer sur une photo pour les voir en grand et les faire défiler...
Sur un des murs se trouvent même des graffitis, gravés sur la peinture noire qui seraient eux-aussi très anciens puisque datés entre le XIVe et le XVIIIe siècle.
Il est prouvé qu'ils sont l'oeuvre des moines qui ont vécu et travaillé au sein de l'abbaye : certains ont laissé leur nom apposé au dessin.
Par contre, c'est très difficile de les prendre en photos sans grimper en hauteur. Peut-être grimpaient-ils sur des bancs pour les réaliser ou bien le niveau du réfectoire était différent...
En plus des décors, nous pouvons aussi observer l'ouverture vers la cuisine qui permettait de passer les plats ainsi qu'une ancienne pile (un évier donc).
Cet évier était aménagé pour ranger la vaisselle comme l'attestent les traces d'un support d'étagère, encore bien visible sous la voûte.
Pour terminer la visite, nous faisons le tour des bâtiments par l'extérieur, pour pénétrer, au premier étage, dans la partie privée utilisée par les propriétaires pour leur exploitation.
C'est de là-haut que j'ai pu faire les photos du cloître, car de la fenêtre ouverte, nous avons une vue imprenable sur les bâtiments conventuels, les jardins et les toits...
Ce qui est intéressant dans cette partie-là de la visite, c'est que plusieurs vitrines nous attendent.
Une d'entre elles, nous présente un plan général de l'abbaye, la montrant telle qu'elle devait être au moment de sa construction.
En plus du plan, des maquettes et des dessins nous montrent des reconstitutions des bâtiments à diverses périodes et selon plusieurs angles de vue différents.
A l'étage, dans les murs nous trouvons de nombreuses traces de l'ancienne construction...
Voilà, la visite de cette abbaye est terminée...
Nous retournerons sans doute dans la Drôme durant l'année pour d'autres découvertes !