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Le hameau de Pont-Gibert (ou Pont-Gilbert selon les sites) est un petit hameau situé dans les gorges de l'Allier à 582 mètres d'altitude. Il dépend comme vous l'avez deviné de la commune de Saint-Bérain.
On y accède par une route très pentue, aujourd'hui goudronnée.
A la fin du XVIe siècle, ce village était assez peuplé. Soixante-dix habitants étaient présents en 1866 et occupaient douze maisons. Puis, comme dans beaucoup de régions françaises, la Première Guerre Mondiale a décimé la population. En 1990, seulement quatre maisons étaient habitées et six habitants recensés.
Aujourd'hui sept lignes téléphoniques subsistent au village !
Nous avons décidé de descendre à pied ce qui ne faisait qu'une courte balade avec les enfants sachant que la montée serait rude pour leurs petites jambes...et que l'orage n'était pas loin.
Nous avons pris le temps de visiter le hameau et de continuer un petit bout du chemin qui borde l'Allier.
Un circuit de randonnée existe d'ailleurs, qui passe par ce hameau. Il part de Prades (je vous montrerai bientôt le village et le site), et rejoint Monistrol-d'Allier puis remonte ensuite sur le plateau du Devès. Nous comptons bien le faire un jour car il doit être magnifique...et la vue, dans et sur les gorges, doit valoir le détour.
Pour cette balade, nous avons donc laissé les voitures à l'embranchement et décidé de descendre par la route qui plonge au coeur de la forêt.
N'oubliez pas de cliquer sur les photos pour admirer le paysage...
En chemin, en plus des hêtres et autres arbres de la région, des pins de l'Oregon, que l'on appelle aussi des sapins de Douglas ou des Douglas tout simplement, implantés lors d'un reboisement.
Ce ne sont pas de véritables sapins. Ils appartiennent en fait au genre "Pseudotsuga menziesii" d'où leur nom de "faux Tsuga" et à la famille des Pinacées, donc des pins.
Un Douglas peut atteindre 50 à 60 mètres de hauteur et c'est un arbre qui peut vivre 500 ans. Son bois est particulièrement résistant à l'humidité ce qui explique son utilisation en extérieur (terrasses, ponts...) et en intérieur (en particulier dans les salles de bain et les cuisines).
Ces arbres auraient été introduits en France par un dénommé Douglas en 1827 et représenteraient aujourd'hui 2.4 % de la forêt française.
Ils sont fréquents en Haute-Loire, dans le Morvan, dans les Vosges, et en Bretagne.
Les cônes sont caractéristiques et quand on en a vu une fois, on ne les oublie pas.
Les fougères aigles ont pris leur couleur rousse d'automne, mais les bords de la route sont toujours verdoyants et nous trouvons même quelques fleurs de molènes...
Peu à peu, nous commençons à entrevoir la rivière en contrebas et quelques toits.
Il y a un éleveur dans le hameau et un apiculteur mais je n'ai pas photographié le rucher...
Et un collectionneur...de courges !
L'abreuvoir est toujours bienvenu...
Et toutes les maisons sont rénovées et habitées au moins en tant que résidences secondaires. Certaines ont des portails ce qui est rare dans les villages de Haute-Loire : je ne peux donc pas vous les montrer de plus près.
J'ai cherché le linteau daté du XVIe siècle (exactement de 1571) et je ne l'ai pas trouvé, du coup j'ai photographié quelques détails...pris ici ou là.
Avant, à cet endroit, il y avait un pont (d'où le nom du hameau). Il reliait les deux régions, celle du Gévaudan, rive gauche et du Velay rive droite, où nous nous trouvons. Le pont a été emporté par une crue violente de la rivière, personne ne sait quand exactement mais sans doute durant le XVIe siècle. Tout ce que l'on sait, c'est que dans le courant du XIXe siècle, une simple planche de bois permettait d'enjamber les flots. Elle facilitait l'accès à un autre hameau, situé de l'autre côté, le hameau de la Garde, aujourd'hui inhabité, faute d'accès.
J'ai beaucoup pensé à Rose qui se promène elle aussi au bord de l'Allier, mais beaucoup plus en aval, et je lui dédie ces deux photos.
Seule la voie ferrée, encore en activité atteste d'une présence humaine dans la vallée, mais bien entendu, comme d'habitude, c'est une fois revenus à nos voitures que nous avons entendu le train passer !
En chemin une jolie rencontre (photos de mon fils) que je n'ai pas eu le temps d'observer de près. Nous avons été étonnés de voir plein de salamandres tachetées, écrasées sur les routes du plateau.
Peut-être cherchent-elles un abri pour hiberner durant l'hiver et cela les amène à traverser les routes même en plein jour...Etonnant vous ne trouvez pas ?