Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Hier je vous ai emmené sur la crête de Saint-Pons et je vous avais promis de franchir avec vous le joli passage entre deux murets, situé sur le plateau.
Pour aller là où je veux vous emmener, il faut d'abord suivre le chemin qui borde les falaises, avant de descendre sur une des restanques en contrebas par une sorte d'éboulis formé par des pierres écroulées.
Un petit cairn indique que le passage est fréquenté par les connaisseurs. Pas très facile d'accès, il faut bien le reconnaître, mais ce que nous avons découvert valait le coup d'oeil et les égratignures...
Nous voilà presque au bout du monde civilisé, devant une superbe construction qui servait de bergerie à l'époque où le Luberon était peuplé de nombreux troupeaux...
Vous me croirez ou pas, mais je n'ai pas trouvé trace de cette construction ni sur les cartes, ni sur les blogs ou autre sites de randonnées, touristiques ou pas, de la région de Bonnieux.
Je ne sais même pas si le site a un nom précis car pour cela, il faudrait aller interroger les anciens...ou peut-être les chasseurs !
Une fois descendu en contrebas du chemin, et en suivant le sentier, on découvre une première construction, appuyée sur la falaise. Un homme n'y tiendrait pas debout : elle servait peut-être à isoler les brebis gestantes ou malades.
On découvre un peu plus loin, un mur exceptionnellement long, appuyé lui aussi à la falaise... dans un environnement envahi par les chênes verts. C'est le mur de la bergerie.
Un peu plus loin, on aperçoit une ouverture mais le mur se prolonge au-delà.
La bergerie est bien là, certes un peu envahie par la végétation, sur cette restanque sans nul doute autrefois cultivée et qui aujourd'hui paraît être au bout du monde.
Ses murs sont solides et encore debout ce qui la rend précieuse. On dirait presque un ermitage avec ses petites pièces attenantes...
Nous sommes juste en-dessous de la crête et nous apercevons en levant les yeux les rochers en surplomb.
Aucun bruit de la civilisation n'arrive jusqu'à nous, car les voitures de la combe sont loin et nous sommes loin de toute habitation ! Quelques bruissements par-ci par-là, montrent que la vie est bien présente, mais elle sait se faire discrète ici et même les chants des oiseaux nous paraissent assourdis dans le silence qui nous entoure.
Alors pas d'hésitation, nous nous approchons !
A notre gauche, c'est la grande bergerie et les restes de sa porte en bois aux clous forgés par des mains expertes...
Les gonds sont encore en place mais la porte a été enlevée.
Nous observons des traces de ciment...
La porte a donc été renforcée assez récemment.
En pénétrant à l'intérieur, nous découvrons que la bergerie est particulièrement grande.
Un peu plus loin, l'ouverture creusée dans le mur permet d'accéder à une autre partie de la construction. Peut-être les habitations du berger ?
Une petite pièce, bâtie elle-aussi contre le rocher, se trouve à gauche...
...elle s'ouvre dans un long couloir éclairé par une fenêtre unique à barreau ce qui est surprenant ici.
Le toit s'étant écroulé, nous apercevons la paroi rocheuse à travers les plaques calcaires qui remplaçaient les tuiles...
Au bout du couloir, une autre pièce de forme conique est elle-aussi bien conservée car bâtie entre le mur et la roche...
Si nous longeons encore un peu le mur extérieur, une autre construction, écroulée à présent nous laisse voir l'arrière de la pièce et la façon dont le mur s'accroche à la paroi...
Cette paroi calcaire est ouvragée comme de la dentelle : c'est l'action de l'eau...
Et maintenant que nous avons visité les lieux nous avons le choix : soit tenter de descendre par les restanques, un peu risqué je trouve car on ne sait pas trop à quelle distance se trouve le sentier par lequel nous sommes montés et peut-être faudra-t-il en plus sauter d'une restanque à l'autre au risque de ne plus pouvoir remonter si nous nous trompons de chemin... c'est ce que mon mari voudrait faire ! Soit remonter par la crête...Devinez lequel des deux a gagné ?!
Au retour, nous nous apercevons que le mur de la bergerie a lui aussi (comme la porte) été rénové en partie : le changement de couleur et l'agencement des pierres sur la gauche, en est une preuve que nous n'avions pas vu en arrivant. Je ne sais toujours pas aujourd'hui ni par qui, ni depuis quand.
Le mur de la bergerie : on voit bien le changement de couleur et l'agencement différent des pierres à gauche
La balade d'aujourd'hui est terminée, j'espère qu'elle vous a plu et que vous n'êtes pas trop fatigués !
Promis, un de ces jours, nous irons à nouveau découvrir d'autres sentiers sauvages de ma chère Provence ou d'ailleurs...