Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Comme promis, et puisque nous sommes au mois de mai, le mois des fleurs, je vous emmène à nouveau dans le vallon de Ponserot près de Rognes (dans le 13) pour vous montrer les plantes que j'ai pu photographier lors de ma balade de la semaine passée.
Dans ce vallon cohabitent des espèces adaptées au froid et à l'humidité, que nous croisons souvent dans le Vaucluse, et des plantes typiquement méditerranéennes, voire de la garrigue sèche.
Bien sûr, avant de plonger dans le vallon plus humide, alors que le chemin serpente dans la colline sous les pins et les chênes verts, la flore est typiquement celle du sud au printemps.
On peut observer...
Des massifs de ciste blanc, encore appelé ciste cotonneux à cause de ses feuilles recouvertes de duvet. Les anglais le surnomment rockrose (ou rose des roches).
Les touffes de thym bien fleuries en ce moment rivalisent avec le ciste pour s'installer au soleil.
Par-ci, par-là, quelques touffes d'Aphyllante de Montpellier (encore appelé oeillet bleu de Montpellier, ou bragalo) n'ont pas été broutées par les brebis. C'est une véritable chance quand on sait combien qu'elles en raffolent !
Poussent aussi dans la garrigue et au soleil, les genêts à balais que tout le monde connaît puisqu'il y en a dans toutes les friches, tous les chemins ou bords de route et que l'on est en pleine floraison en ce moment. D'ailleurs on voyait bien dans mon article d'hier que les moutons pâturent au milieu.
Il y a bien longtemps, on utilisait ses grandes tiges, une fois séchées pour en faire des balais ou pour couvrir les toitures (en Ardèche par exemple).
Un peu plus loin en descendant, le vallon devient plus humide et par endroit le sol plus acide. C'est le ciste à feuilles de sauge que l'on rencontre...le "mucchju albellu" corse.
Ses fleurs blanches et ces feuilles caractéristiques font qu'on ne peut pas se tromper en l'identifiant.
D'autres fleurs blanches poussent en bordure du ruisseau. Ce sont de petites asphodèles assez communes mais à petites fleurs espacées sur la tige. Cette variété (asphodèle fistuleux ?) peut avoir des fleurs présentant une ligne brunâtre au lieu de verte, au milieu des pétales, comme ici sur mes photos (un peu floues !)
Pas très loin, des boutons d'or éclairent un peu le sous-bois de leur couleur jaune...
Et le géranium Robert peu fréquent chez nous, tapisse les espaces ombragés. Ici, il colonise même parfois les rochers tant il recherche un peu d'eau. C'est une plante médicinale qui a joué un très grand rôle dans la pharmacopée populaire.
Au fond du vallon, dans les espaces ensoleillés, de petits "genêts"rampants... dont j'ignore le nom, bordent le chemin.
Et quelques lins blancs ou bleus poussent en touffes éparses...
On aperçoit aussi des petites valérianes rose pâle dont je ne connais pas le nom précis.
Et quelques touffes de saponaires sauvages poussent parfois dans les rochers elles-aussi ou en bordure du chemin. Cette plante était très utilisée par nos ancêtres. On l'appelle d'ailleurs l'herbe à savon, mais en plus de ses vertus lavantes, c'est aussi une plante médicinale.
Enfin, dans la zone du canyon, encaissée et manquant de soleil, les fougères prolifèrent dans chacune des fissures : on trouve surtout des céterach (appelé aussi doradille, herbe dorée) et des fausses capillaires (asplenium trichomanes pour les botanistes !) qui sont à la fois adaptées à la sécheresse et au froid.
Parfois les deux cohabitent dans la même fissure...
Quand on arrive à ce niveau-là dans le vallon, c'est le moment de sortir le sac apporté en renfort et si vous en avez un...l'opinel !
Là, dans l'herbe ou dans les rochers, on peut ramasser en abondance une salade comestible facile à reconnaître, la laitue pérenne (appelée aussi laitue vivace). En fait, nous on préfère couper une feuille par-ci par-là, plutôt que toute la plante, afin de préserver les plants. Et une fois à la maison, à nous la dégustation d'une bonne salade sauvage, le potage vert ou le gratin d'herbe !
Bien sûr, il faut ramasser la plante bien avant la floraison sous peine de la trouver trop coriace.
Attention si vous habitez en Aquitaine, chez vous la laitue pérenne est une plante protégée...
On peut compléter le ramassage de toute cette verdure par du plantain lancéolé, bon pour tout. Je vous ai déjà parlé dans le blog de cette plante aux milles vertus.
Voilà notre promenade parmi les fleurs sauvages est terminée pour aujourd'hui.
J'espère que vous avez bien pris l'air et le soleil avec moi !
Bientôt, nous terminerons la visite du vallon de Ponserot...