Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Depuis trois ans déjà, le printemps des poètes et le magazine Phosphore organisent en partenariat un jeu autour de la poésie.
Le magazine propose aux lycéens une dizaine de textes dans ses pages et invite les jeunes à voter pour leur préféré, celui qui les touche mais aussi celui qui correspond à leur vision de la jeunesse, à leurs attentes et à leurs rêves de jeunes de 17 ans.
Ce poème devient ainsi le poème de leur 17 ans...et chaque année ce poème est ensuite publié dans les pages du journal pendant le printemps des poètes. (et lu lors d'une animation à Paris).
Cette année le poème lauréat est "Ma vie est une chanson" de Francis Bebey.
Je vous le transcris ici car sur la double page illustrée du magazine, c'est difficile de le lire...
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On me demande parfois d’où je viens |
En 2015 le poème lauréat était "Avant de naître" de Ian Monk.
En 2016, "Inconnu n'est pas étranger" de Yvon le Men.
Qui était Francis Bebey, le lauréat de cette année ?
Né en 1929 à Douala, il est initié au chant par son père, un pasteur protestant qui joue lui-même de l'accordéon et de l'harmonium. Il n'écoute en famille que Bach ou Haendel mais va découvrir grâce à son voisinage, les musiques traditionnelles de son pays qui deviendront sa passion.
Il joue d'abord du banjo puis de la guitare et quitte le Cameroun dans les années 50 pour venir résider à Paris où il s'inscrit à la Sorbonne pour passer sa licence d'anglais. C'est durant ses études qu'il fréquente et devient l'ami de Manu Dibango.
Francis Bebey décide ensuite de partir aux États-Unis pour étudier le journalisme. Il va là-bas composer sa première pièce pour guitare.
Il devient alors journaliste et reporter de radio en Afrique et en France, puis responsable du département de musique de l'UNESCO.
En 1968 son roman "Le fils d'Agatha Moundio" est récompensé par le Grand Prix Littéraire de l'Afrique noire" et la même année, il se produit en concert à Paris, au centre américain.
En 1974, il décide de se consacrer uniquement à la création et à la composition musicale mais aussi à l'écriture de poèmes, de contes, de nouvelles et d'articles de presse.
En 1977, il obtient le Prix SACEM de la chanson française.
C'est par ses chansons humoristiques qu'il attire le public mais très vite, celui-ci est conquis. Il se produit partout, sur tous les continents dans des lieux prestigieux.
Résolument moderne, musicien libre et créatif, il a osé tous les instruments de la guitare classique à la flûte pygmée.
Ce grand poète, écrivain, auteur-compositeur interprète camerounais nous a quitté en 2001 mais fait toujours partie des précurseurs qui ont permis la reconnaissance des musiques africaines.
Pour en savoir plus sur lui, je vous invite à lire sa biographie racontée par ses enfants...
Les Inrocks - Francis Bebey : une vie inouïe racontée par ses enfants
On reparle enfin de la musique libre et folle de Francis Bebey grâce à un concert-hommage et à une compilation de très haute tenue. Tandis que ses enfants nous racontent la vie inouïe de cet h...
Et à écouter (car ce n'est pas une vidéo) ces quelques extraits de guitare...mais vous avez le choix sur youtube si vous ne le connaissez pas.