Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.
Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.
Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.
Nérée Beauchemin
Source Poetica
Charles-Nérée Beauchemin est un écrivain et médecin de campagne québecois.
Il est né à Yamachiche au Québec le 20 février 1850.
Après ses études primaire et classique, il fait des études de médecine à l’Université Laval de Québec. (1870-1874)
Nérée Beauchemin est considéré comme l’un des premiers écrivains du terroir.
En 1884, avec la publication de son poème "le lac" dans le journal "La Patrie", il entame une collaboration qui durera vingt ans. En 1896, il devient membre de la société royale du Canada.
Son œuvre poétique est simple, patriotique et intimiste. Ses vers présentent le monde harmonieux qui entoure le poète. Les thèmes de l’art, la beauté, la nature, la religion et la fidélité y sont largement développés. Sa poésie visuelle le rapproche des Parnassiens.
Ses œuvres sont essentiellement contenues dans deux recueils, "Les Floraisons matutinales" (1897) et "Patrie intime" (1928). L’ensemble sera couronné par la médaille de l’Académie française en 1930.
Il meurt à Yamachiche où il a toujours vécu le 29 juin 1931.
Le 22 octobre 1950, la Société Royale et l’Académie canadienne-française, se font représenter à Yamachiche aux cérémonies d’hommages qui célèbrent le 100éme anniversaire du poète.
Source Les poètes.net